Accueil > Déclaration des directeurs et directrices résistant à "Base élèves"

Déclaration des directeurs et directrices résistant à "Base élèves"

Publie le mercredi 26 novembre 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

Suite à la réunion du 8 novembre 2008 à Paris, des directeurs et directrices lancent l’appel ci-dessous :

Appel à la résistance citoyenne contre le fichage des enfants

Directrices, directeurs d’écoles, nous ne mettons pas et nous ne mettrons pas en place l’application dite « Base élèves ».

Directrices, directeurs d’écoles, ayant renseigné « Base élèves » par nécessité de service, nous bloquerons dès à présent les remontées de données de nos écoles.

TOUTES ET TOUS, NOUS DEMANDONS L’ARRET DE L’APPLICATION "BASE ELEVES"

ainsi que la destruction de toutes les données déjà collectées.

En tant qu’enseignants, nous ne sommes pas réfractaires par principe aux technologies nouvelles de la communication. En revanche, lorsque nous les utilisons, c’est à titre pédagogique ou à titre administratif, en utilisant des outils de gestion informatique dont les données sont internes à l’établissement et sont détruites régulièrement par nos soins. Nous refusons d’utiliser un fichier national centralisé et partageable dont nous ne pouvons prévoir l’évolution future.

En tant que responsables d’enfants et fonctionnaires d’état, nous ne voulons pas être instrumentalisés par le ministère de l’Éducation nationale afin d’attribuer un identifiant national (INE) à chaque élève sans l’autorisation de leurs parents et sans aucun débat démocratique. Nous refusons de participer à l’établissement d’un répertoire national d’immatriculation des élèves permettant de conserver des données pendant 35 ans.

En tant que directeurs d’école, nous ne pouvons cautionner la mise en place opaque d’une base de données ne prenant jamais en compte l’information aux parents d’élèves et les objections citoyennes des directeurs d’école. Nous refusons que le fichage de mineurs soit considéré comme une formalité administrative.

En tant que citoyens, nous ne pouvons accepter que pour appuyer l’implantation puis le passage en force de cette application informatique, l’administration n’hésite pas à user de menaces de sanctions ou de sanctions effectives (retrait de salaire) à l’encontre de directeurs. La publication d’un arrêté ministériel sur Base élèves le 1er novembre 2008, soit quatre ans après le début de l’expérimentation et alors que la majorité des élèves se trouvaient déjà répertoriés, n’affaiblira pas notre position. Nous refusons la pression administrative sur les directeurs d’école dont les missions ne peuvent être orientées vers une saisie de données qui les rendrait acteurs d’un contrôle social de la population.

La demande d’immatriculer nos élèves et d’utiliser Base-Élèves entre profondément en conflit avec notre éthique professionnelle et notre morale personnelle. Nos objectifs, comme enseignants, sont d’aider des individus à se construire à travers leurs apprentissages, de les aider à devenir des personnes autonomes et responsables. Nous demandons l’application d’un principe de précaution et la reconnaissance d’un droit à l’objection de conscience.

Vu la menace d’une altération de la confiance entre les familles et les enseignants,

Nous, directrices, directeurs, dont la vigilance avait permis de rester en retrait de l’application Base élèves,
Nous, directrices, directeurs, abusés par des arguments fallacieux de l’administration ou contraints par des pressions de tout ordre, nous avons décidé de sortir de l’anonymat pour demander solennellement et d’une seule voix l’abrogation totale et définitive de toutes les mesures liées à Base élèves et l’effacement, sous couvert d’une autorité indépendante, de toutes les données déjà enregistrées.

Sont signataires de cet appel :

Patrick ALAGNOU, Île de la Réunion - Martine ANGELOTTI, Lot - Barbara BAUDOUIN, Eure et Loir - Patrick BEC, Cantal - Laure BELLET, Drôme - Annelyse BENOIT, Haute Garonne - Philippe BERTRAND, Morbihan - Pierre BLAYAC, Aveyron - Katia BOILEVIN, Ain - Corinne BOIS, Ain - Sylvie BROUSSOULOUX, Val d’Oise - Christophe BRUNAULT, Vienne - Martine BRUNET, Essonne - Christine BUZZINI, Haute Garonne - Agnès CADET, Val d’Oise - Christine CADORET, Val d’Oise - Agnès CARRUELLE, Seine Saint Denis - Marie-France CAVILLIER, Isère - Laure CHALVIGNAC, Lot - Cécile CHEZE, Île de la Réunion - Brigitte CLAVEL, Isère - Muriel CONNES, Aveyron - Fabrice COUDREAU, Seine Saint Denis - Didier DEBALS, Île de la Réunion - Véronique DECKER, Seine Saint Denis - Pierre DEVESA, Ain - Claude DIDIER, Isère - Christian DREVET, Isère - Michel DUCKIT, Isère - Paul DUPEYRON, Cantal - Philippe FOURNIER, Ain - Christian GERBELOT-LEGRIS, Isère - Frédérix GRASSIN, Isère - Jean-Bernard GUENOT, Seine-Maritime - Elisabeth HEURTIER, Isère - Isabelle HUCHARD, Hérault - Amandine ISAIA, Bouches du Rhône - Catherine KERNOA, Seine Saint Denis - Rémy LACAVE, Seine Saint Denis - Véronique LAMBERT, Drôme - Zahia LAOUFI, Seine Saint Denis - Kati LARTIGUE, Haute Garonne - Jean-Yves LE GALL, Isère - François LE MENAHEZE, Loire Atlantique - Carine LEPESANT, Aveyron - Annick L’OLLIVIER, Val d’Oise - Murielle MATHY, Ain - Frédéric MATHY, Ain - Claude MINAUD, Isère - Patricia MOTHES, Haute Garonne - Sarah NADIRAS, Alpes de Haute Provence - Olivier NERAL, Aveyron - Laurent OTT, Essonne - Jean PAULY, Lot - Meriadec PERROUX, Ain - Anne-Marie PONS, Haute Garonne - Annie POSTIGO, Aveyron - Patrick PROVOST, Yvelines - Christine QUIDU, Hauts de Seine - Rémi RIALLAN, Isère - Alain RIVET, Loire - Sophie ROSSETTI, Drôme - Christian ROUSSEAU, Aube - Yves SCANU, Loire - Delphine SEUX, Loire - Pierre SOUIN, Yvelines - Martine TRINEL, Vienne - Josef ULLA, Aveyron - Laure VANEL, Yvelines - Jean-Luc VERILHAC, Loire - François VIENOT, Yvelines - Philippe WAIN, Loir-et-Cher.

Directeurs, directrices, si vous souhaitez vous joindre à l’appel, écrivez à :

base-eleves@orange.fr

Messages

  • En tant que responsables d’enfants et fonctionnaires d’état, nous ne voulons pas être instrumentalisés par le ministère de l’Éducation nationale afin d’attribuer un identifiant national (INE) à chaque élève sans l’autorisation de leurs parents et sans aucun débat démocratique. Nous refusons de participer à l’établissement d’un répertoire national d’immatriculation des élèves permettant de conserver des données pendant 35 ans.

    Merci, vous êtes les dignes "descendants" de Jean Moulin qui a su désobéir à l’Etat quand il le fallait. Ca me va.

    Il est évident que ce gouvernement pour arriver à ses fins utilise en permanence des propos trompeurs, fallacieux. Il met la barre très haut pour obtenir ce qu’il voulait qui est en fait un cran en dessous, mais bien au dessus de ce qui existe et approuvé par tous, comme le coup du travail jusqu’à 70 ans pour obtenir en fait 65 ans, ce qu’il voulait. Les français sont en permanence floués, abusés, violés par ce pouvoir. Amen.

  • Bravo les directrices et directeurs. Ce fichier est un scandale.

    L’ultra-droite symbolisée par Hotefeux et Alliot-Marie s’attaque à nos enfants. Faut les virer et détruire tous ces fichiers avant qu’ils ne détruisent nos libertés, notre humanité.

    Sarko démission !

    Alliot-Marie, Hortefeux DEHORS !

    Soleil Sombre

  • Bravo tout simplement pour ce courage et cette lucidité et merci pour nos enfants et nos libertés !

  • Et ben.....

    Chaque fois que j’entends un membre de ce gouvernement ou bien qu’une de leur idée est annoncée mes nerfs se crispent un peu plus et c’est peu dire.

    J’imagine très bien les motivations pour de tels fichiers...

    "Optimisation" "orientation" "sécurité"... Et pourtant...
    Edvige ou Edvirsp, stic, etc… quand ils le savent, les gens n’en veulent pas mais dans ce gouvernement ils continuent et inventent toujours d’autres horreurs…

    Ils sont vraiment gratinés et ils en tiennent une sacrée couche qui devrait être inscrite dans les records. Un monument en forme d’etron devrait etre construit en leur honneur et pour mémoire.

    J’imagine l’avenir d’un gamin qui a le malheur de passer par une période difficile... fiché, re-fiché, re-re-fiché parce que.

    Pour trouver un boulot il te faudra avoir été un gamin modèle bien creux et bien stérile.
    Pour trouver un appart il te faudra prouver ta bonne morale sinon ce sera ---> centre d’hebergement et travail obligatoire !

    C’est déjà le cas (ou presque) mais là ca sera officiel comme dirait l’autre crétin a propos des directeurs de france télévision... Ha Ha Ha...

    Exclus et condamné d’avance.

    Sales gosses. Sales jeunes et... vieux cons.

    Ciao bella

    Olivier

  • Bonne nouvelle que des directeurs et directrices d’écoles osent faire face à leurs collègues (imposteurs !!!) qui collaborent allègrement avec ce gouvernement qui pue le nazisme.
    Ils pourront dire à leurs enfants, avec fierté, qu’ils ont refusé de suivre des lois inhumaines imposées par des illuminés déjà destinés à la lanterne.
    En fait ce qui est proposé aux enseignants n’est qu’un chantage.
    Le seul vrai pouvoir de la pègre se résume à la menace...
    A l’heure où les députés sont armés et n’hésitent pas à régler leurs affaires personnelles à coup de poings et de flingues, nous sommes tous en danger.
    Ils ne cachent même plus leur indifférence à passer pour des gangsters ! ! !

    Alors à quand une pareille prise de conscience au sein de l’appareil judiciaire ?
    Si les flics et les magistrats mangent dans la gamelle de la mafia pendant que ce sont les impôts du peuple qui la remplisse...C pas logique ça.