Accueil > Eric Hazan : « Regardez ce qui se passe en Grèce : c’est de ça dont ils (...)

Eric Hazan : « Regardez ce qui se passe en Grèce : c’est de ça dont ils ont peur. »

Publie le jeudi 11 décembre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Eric Hazan est éditeur. Pas n’importe quel éditeur : la maison qu’il a lancée avec d’autres esprits libres en 1998, La Fabrique, est un modèle d’indépendance et d’engagement, jolie preuve qu’on peut aller contre le médiocre esprit du temps et publier des textes de très grande qualité. Lui l’explique - mieux que je le saurais faire - sur le site de la maison d’édition :

« Nous avons fondé la fabrique en 1998. ’Nous’, c’est un groupe d’amis, les uns philosophes, les autres historiens, d’autres encore éditeurs, qui ont envie de travailler ensemble à publier des livres de théorie et d’action. Ces livres, nous les voulons ancrés politiquement, à gauche de la gauche, mais sans céder à aucun esprit de chapelle, sans être inféodés à aucun groupe ni parti. Ce sont des textes de philosophie, d’histoire, d’analyse de notre temps. Français ou étrangers, contemporains ou classiques, célèbres ou très jeunes, les auteurs sont de ceux qui remettent en cause l’idéologie de la domination. La Fabrique est encore une petite voix. Nous avons bon espoir qu’elle sera entendue. »

Eric Hazan est aussi un intellectuel, auteur d’ouvrages indispensables. Avec Chronique de la Guerre civile, publié en 2004, il décortiquait l’offensive mondialisée des possédants et gouvernants contre le peuple et les classes jugées dangereuses. Précieux. Avec LQR : la propagande du quotidien, paru en 2006, il analysait « la domestication contemporaine des cerveaux par l’omniprésence du langage libéral et de ses avatars » [1]. Essentiel. Avec Notes sur l’occupation : Naplouse, Kalkilyia, Hébron, publié aussi en 2006, il décrivait, après un séjour d’un mois en Palestine et de nombreux entretiens, l’abominable étau israélien enserrant les territoires occupés, asphyxie d’un peuple abandonné et lente agonie de ses derniers espoirs. Implacable. Avec Changement de propriétaire, la guerre civile continue, paru en 2007, il contait d’une plume acerbe les cent premiers jours de présidence de Nicolas Sarkozy, listant ses coups de butoir successifs contre la liberté et la cohésion nationale. Salvateur.

Eric Hazan est enfin un homme sous le feu des projecteurs depuis que L’insurrection qui vient, ouvrage publié en 2007 par La Fabrique, s’est vu promu au rang imbécile de pièce à conviction par le ministère de l’Intérieur et de petit bréviaire du sabotage de catenaires par les médias. Face à la tempête d’approximations et d’incongruités déversées depuis deux semaines sur les neuf inculpés de Tarnac, l’éditeur a pleinement joué son rôle, appelant à la modération et à la réflexion. Affable et disponible, il a accepté d’en parler à Article11.


Que vous inspire l’attitude des médias dans l’affaire dite de Tarnac ?

Elle est très éclairante, parce qu’elle illustre précisément la relation qu’il existe entre le journaliste spécialisé des affaires judiciaires et la police. Dans un premier temps, les journalistes de tous les quotidiens ont repris sans aucun recul les communiqués de la police. C’est humain, d’une certaine manière : ils sont comme des journalistes embedded dans des unités combattantes, ils ne peuvent mettre en doute les déclarations de la police sans perdre leur source.
Cette tendance à reprendre telles quelles les déclarations de la police a duré une semaine. Puis, au bout d’un moment, les journalistes ont quand même commencé à se poser des questions sur ce qui leur était présenté comme des preuves, soit un horaire des chemins de fer, une lampe frontale, une échelle et L’insurrection qui vient. Là, ils se sont mis à trouver le dossier assez foireux et à se demander s’il ne s’agissait pas d’un montage.

Vous comprenez qu’ils aient mis tant de temps à questionner la version officielle ?

Encore une fois, c’est humain. Les gens ne sont pas forcément très courageux ni indépendants d’esprit. Le sous-ensemble des journalistes est juste représentatif : prenez n’importe quel échantillon de population, il n’y aura pas parmi eux un nombre extravagant de gens à la fois courageux et capables de discriminations.

C’est pourtant justement ce qu’on demande aux journalistes…

Il faut prendre en compte l’énorme changement qui s’est produit en une vingtaine d’années dans leur recrutement. Il y a 20 ans, les journalistes étaient issus de tous les milieux, origines, formations : c’était un agglomérat de gens très hétéroclites. Aujourd’hui, ils sont formatés par les écoles de journalisme à l’esprit sciences-po et au moule républicain laïc et libéral… Et il n’y a même plus besoin de censure tant ceux qui sont aux postes de responsabilité, quadragénaires en bonne partie, sont formatés [2]. Il s’agit là de l’une de ces grandes tendances lourdes, si progressive que les gens n’en prennent pas conscience.

Cela renvoie d’ailleurs à un autre phénomène, qui sort un brin de notre sujet : on entend souvent dire qu’il n’y aurait plus de grande pensée française, comparable à la génération des Deleuze et Foucault. Et qu’après Badiou ou Rancière, il n’y aura plus de relève. Mais il y a une raison à cela : ce n’est pas que les Français soient devenus des crétins, mais simplement que le mode de recrutement des universités a évolué. Au premier filtre du mandarinat traditionnel - qui a toujours existé - est venu se superposer le filtre politique : si tu as une étiquette « marxiste », « bourdieusien » ou « trotskiste », tu n’auras jamais de poste universitaire important. Tous les gens qui sont catalogués comme des enseignants potentiellement dangereux pour leurs étudiants sont exclus des universités de sciences humaines. Les esprits féconds, fertiles, curieux et travailleurs - qui ne peuvent néanmoins vivre de leurs écrits - deviennent ainsi souvent professeurs de lycée, profession qui ne leur laisse que peu de temps libre. Et ils n’ont plus la possibilité de maturer, de ciseler leur pensée.

Cet univers de conformisme laisse quand même quelques marges de liberté…

Heureusement ! Sur l’affaire de Tarnac, il y a quelques journaux qui ont senti le truc et ont réagi dans le bon sens : L’humanité, le Canard Enchaîné et Politis, plus les gens du Monde et de l’AFP qui ont assez rapidement émis quelques doutes. A part ça… Libération, il leur aura fallu un temps fou pour se montrer un peu critique ; c’est d’ailleurs frappant de voir que c’est le même journaliste qui a écrit un article infâme sur L’insurrection qui vient et qui signe le long entretien d’aujourd’hui… [3]
Tout n’est pas toujours tranché, pourtant : après la manchette « L’ultra-gauche déraille » de Joffrin, il y a eu une émeute à Libé, une vague de protestation des journalistes qui ne partageaient pas ce point de vue.
Quant au Figaro… C’est un vrai flic qui a écrit les articles. Lui, c’est vraiment une erreur de casting, il aurait dû faire l’école de la police… Mais même dans ce quotidien, il y a des gens qui ne sont pas convaincus, qui n’en pensent pas moins.

Quels leçons tirez-vous de cette histoire ?

Elle montre plusieurs choses. C’est d’abord la preuve qu’avec la législation antiterroriste, on peut arrêter n’importe qui pour n’importe quoi, puisqu’on inculpe les gens sur des intentions ; c’était d’ailleurs le but de cette législation.
Ensuite se pose une question : pourquoi maintenant ? En fait, je crois que le pouvoir pète de trouille… Regardez ce qui se passe en Grèce : c’est de ça dont ils ont peur. Il se trouve que ça a explosé en Grèce, mais la police aurait aussi bien pu tuer un adolescent ici. Ce ne serait pas si exceptionnel…
Enfin : pourquoi eux ? Je pense que les gens de Tarnac sont dangereux aux yeux de l’appareil d’Etat parce qu’ils peuvent représenter un lien entre la jeunesse étudiante et la jeunesse populaire. Ils sont un peu l’un et un peu l’autre, et cette liaison-là est quelque chose que le pouvoir craint terriblement. Sarkozy l’avait dit quand il était ministre de l’Intérieur : « Si la jeunesse étudiante et la jeunesse des quartiers font la jonction, la fin du quinquennat [4]sera épouvantable. »

Vous pensez qu’on est dans une situation pré-insurrectionnelle ?

Le pouvoir le craint. Et il n’a pas tort…

C’est une idée qu’on retrouve à la fois dans votre dernier livre, Changement de propriétaire, la guerre civile continue, et dans L’insurrection qui vient…

L’insurrection qui vient est un livre avec lequel je suis en parfait accord. Je l’assume en tant qu’éditeur, mais je partage aussi totalement son point de vue.

Quant à Changement de propriétaire [5]… C’est vrai que la situation actuelle semble confirmer l’épilogue de mon livre. Je ne souhaite pas la guerre civile, mais j’en dresse le constat : elle se déroule sous nos yeux. S’il pouvait y avoir la paix loin des flashballs et des paniers à salade, dans l’égalité et l’harmonie, je serais le premier ravi. Je ne suis pas un violent de tempérament, mais la violence est là.
Quand on parle de violence aujourd’hui, on pense aux mecs en fin de manifestations qui cassent des vitrines. Mais la violence qui s’exerce contre la population, contre les SDF, contre les sans-papiers et contre les exclus est incomparablement pire que celle qui touche trois vitrines et deux bagnoles… Quand on évoque la violence, il faut savoir de quoi on parle.

C’est une violence qui ne cesse de monter…

Je crois que le sarkozysme a fait péter quelques digues et a fait grandement progresser la guerre civile. C’est un phénomène qui est très bien analysé dans le livre d’Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ? : il montre parfaitement cette fin du système parlementaire avec alternance gauche-droite qui nous a bercé depuis la Libération. Le sarkozysme a fait voler en éclat cette prétendue alternance, tirant au fond toujours à droite. Cette illusion n’est plus. Et l’actuelle déréliction socialiste en est une des conséquences.

Vous avez évoqué récemment la construction d’un ennemi intérieur [6], celui du pseudo danger autonomiste. A quoi sert-il ?

Un ennemi intérieur est nécessaire pour légitimer les lois antiterroristes : s’il n’y a pas d’ennemi intérieur, faire voter et appliquer des lois qui n’ont plus rien à voir avec le droit est beaucoup plus délicat. Ces lois ont été votées il y a un moment, mais elles n’étaient jusqu’alors appliquées qu’à des imams barbus et tout le monde s’en fichait. Les gens vont maintenant se poser davantage de questions…

La construction de cet ennemi intérieur permet aussi de légitimer la constitution d’un énorme appareil guerrier, très sophistiqués. Une véritable armée ! On ne peut pas dire à quoi elle va vraiment servir, on ne peut pas annoncer qu’elle est destinée à mater le plus vite possible toute révolte des quartiers populaires, à l’étouffer dans l’œuf et à l’empêcher de s’étendre. C’est pourtant l’objectif : accumuler hommes et matériels de manière à ce que n’importe quel coin de banlieue de n’importe quelle ville de France puisse être écrasé dans l’heure.

Cet ennemi intérieur, il renvoie à l’ennemi extérieur que constitue l’Afghanistan ?

Je ne sais pas… Je dirais que ça ressemble plus à la Palestine qu’à l’Afghanistan. En mettant les choses au pire, on pourrait très bien imaginer des checkpoints pour passer de la banlieue à Paris, ça ne serait pas très compliqué à mettre en place. D’ailleurs, ça existe déjà autour de certains quartiers.

Vous évoquiez la Palestine. Vous en revenez tout juste…

Oui, j’ai même dû écourter mon séjour quand j’ai appris que les neuf de Tarnac étaient en tôle. Je n’y ai passé que huit jours : je suis juste allé à Ramallah et à Jénine et je ne peux tirer de ce bref passage de vraies conclusions.

Vous connaissez pourtant très bien la question, puisque vous avez publié le très percutant Notes sur l’occupation [7] il y a deux ans. Avez-vous constaté des changements ?

La seule chose que je puisse dire, c’est que les gens rencontrés pour le livre d’entretien [8] que je prépare avec Eyal Sivan [9] sont tous persuadés du naufrage de l’Autorité Palestinienne. Ce qui apparaît clairement, c’est que l’Autorité Palestinienne ne représente plus rien en Palestine… Tout le monde - même le dernier petit gamin qui pousse des cageots de tomates sur son diable - sait que ces gens sont des supplétifs des Israéliens et des Américains. Ils sont complètement coupés de la population, ils n’ont plus aucune légitimité.

L’autre point qui apparaît évident est le progrès considérable de l’idée de « one state », d’Etat unique, parmi les Palestiniens.

C’est quelque chose que vous avez toujours mis en avant…

Oui. A cet égard, j’ai été très influencé par Edward Saïd, que j’ai connu quand j’ai édité son livre, Israël, Palestine : l’égalité ou rien [10]. Il s’agit de se battre pour que les deux peuples coexistent pacifiquement dans le même Etat.

Ce n’est pas un peu utopique ?

Je crois que l’utopie est plutôt dans l’Etat Palestinien. L’idée de séparation a pour la première fois été formalisée par les Anglais en 1936, avec le plan Peel. C’était il y a 72 ans… Ça fait trois quarts de siècle que l’idée de séparation piétine et n’aboutit qu’à la ruine et à la désolation, sur fond de poignée de main historique blabla-blablabla…

Au fond, c’est la solution des deux Etats qui est une utopie : ça ne marchera jamais. Il n’y a qu’une issue, celle du constat qu’entre le Jourdain et la Méditerranée vivent 10 millions de personnes, toutes citoyennes de ce territoire. L’Etat unique existe déjà, mais c’est un Etat raciste d’apartheid : il faut en faire un Etat où règne l’égalité de tous avec tous.

Et les extrémistes, les colons jusqu’au boutistes ?

On ne peut pas dire que les gens refusent quelque chose qu’on ne leur a jamais proposé. Une des tares chroniques de la direction palestinienne est de ne jamais parler aux Israéliens. Il n’y a pas longtemps, Abou Mazen, le président de l’Autorité Palestinienne, a pris une page de pub dans un grand journal, Haaretz je crois. Mais ce n’est pas comme ça qu’on parle aux gens, sauf si on s’appelle Gaz de France… Un vrai homme palestinien devrait s’adresser aux Israéliens de la même façon que Mandela s’adressait aux blancs.

Il y a aussi un autre point qui m’a sauté à la figure : avec les accords d’Oslo, les Palestiniens sont devenus les gens qui habitent en Cisjordanie et à Gaza. Mais en mettant les choses au mieux, ils ne représentent qu’un tiers du peuple palestinien, les deux autres tiers étant les Palestiniens d’Israël et ceux des camps de réfugiés et de la diaspora. C’est dire à quel point le droit au retour est central, essentiel.
Notes

[1] La citation est de Lémi, collaborateur émérite de ce site qui avait publié en 2007, sur le blog Zapa, un passionnant entretien avec Eric Hazan. A lire ICI.

[2] Ce dont fait état le très bon livre de François Ruffin, Les petits soldats du journalisme, édifiante description du fonctionnement de la machine à décérébrer les apprentis journalistes.

[3] Il s’agit d’une longue interview, publiée en date du 9 décembre, de Benjamin Rosoux, l’un des cinq mis en examen dans le cadre de l’enquête sur les sabotages des lignes SNCF.

[4] Il s’agit du quinquennat de Chirac, donc.

[5] Publié au Seuil, ce livre dresse le bilan, sous forme de chroniques, des cent premiers jours de règne de Nicolas Sarkozy.

[6] Eric Hazan a développé ce thème dans une interview vidéo donnée à Médiapart. Le visionnage de cet entretien en trois parties est fortement conseillé : à voir ICI, puis ICI et enfin ICI.

[7] Editions La Fabrique.

[8] Ce livre s’intitulera Reprendre l’initiative.

[9] Eyal Sivan est notamment l’un des deux réalisateurs du documentaire Route 181.

[10] Editions La Fabrique.

Messages

  • Utile.

    Ah un détail :

    Les esprits féconds, fertiles, curieux et travailleurs - qui ne peuvent néanmoins vivre de leurs écrits - deviennent ainsi souvent professeurs de lycée, profession qui ne leur laisse que peu de temps libre. Et ils n’ont plus la possibilité de maturer, de ciseler leur pensée.

    Réducteur, très réducteur...

    Ciseler une pensée, hum........

    La place des intellectuels dans la société comme petite couche sociale, morale, façonnant des idéologies de rupture ou de conservatisme, n’existe plus en grande partie.

    La formidable élévation du niveau d’études et de culture des nouvelles générations, pendant qu’elles basculent pour l’essentiel dans le sort commun des 80% de la population dans le camp populaire rend completement différentes les batailles idéologiques et l’existence même d’une petite couche intellectuelle.

    Il y a eu big bang de la sphère intellectuelle, le travail bouffe c’est vrai une grande partie du temps disponible de cette formidable élévation du niveau culturel, mais les avantages massifs l’emportent largement.

    Des idées circulent beaucoup plus vite qu’avant sans passer par quelques petites chaires en hauteur.

    On peut s’impatienter tant d’un autre côté le camp d’en face à sur-dimensionner ses hauts parleurs et faiseurs d’idéologie bourgeoise.

    Mais le potentiel est immense et jamais vu dans l’histoire de l’humanité pour que soit plus aisé qu’avant qu’arrive une classe populaire, de fort niveau intellectuel, apte à diriger ses propres affaires, dans les usines et les entreprises, les quartiers et les villes.

    La crise a basculé et mixé dans le prolétariat les 70% de bacheliers d’une classe d’âge , une jeunesse à quasiment 100% dans une sphère infiniment plus intellectuelle qu’avant.

    Dans des emplois dit déqualifiés, on trouve des bacs + 2, +4, +5, etc. C’est l’emploi réel dans la France d’aujourd’hui.

    Ce mixage dans la classe ouvrière (au sens large du terme) change completement la donne des batailles sociales, et change sur ses franges l’espace dédié à une micro-couche d’intellectuels historiques .

    Finkie, BHL, etc, font rigoler maintenant , là où avant Victor Hugo, Zola, recevaient un immense respect du peuple.

    Les intellectuels intermédiaires de l’après guerre, des Breton, Montand, Arragon, Eluard, Picasso, Léger, Sartre, etc, toute une couche particulière qui n’avait qu’elle droit de parole, pour le meilleur comme pour le pire, n’existent plus trop.

    Par contre, un peuple, une classe, intellectuel collectif, tirant en avant la minorité déscolarisée, existe et pèsera sur la profondeur de la société. La minorité dé-scolarisée, elle, en ayant accès à ce qu’elle ne put avoir par les études , tire à son tour par d’autres chemins inédits l’ensemble des autres générations.

    Si il devait y avoir un énorme changement de donne dans le monde moderne, c’est bien là.

    Et ils n’ont plus la possibilité de maturer, de ciseler leur pensée.

    Détrompes-toi, celle-ci se cisèle, progresse pas à pas, par des tas de chemins (dont celui qui nous permet là de communiquer que jamais jamais jamais nous n’aurions eu sauf d’être une poignée de privilégiés allant aux hautes études et, éventuellement, une partie se rebellerai).

    Nous progressons, nos chaires sont milliers, centaines de milliers et demain millions sur le net, là où avant elles n’avaient d’accès que pour quelques dizaines de grands intellectuels, à grand prestige.

    La vie est belle.

    • T’as raison .... et tort à la fois, Copas.

      T’as raison pour le Net et se possibilités ACTUELLEMENT. Au moins au niveau des possibilités d’instruction, d’éducation, et d’alerte.

      T’as tort, parce que le Net c’est la possibilité pour les ennemis du Peuple de prendre à l’avance le pouls de l’insurrection qui gagne. Et d’avoir TOUJOURS une longueur d’avance.

      C’est pour ça que le Net n’est pas encore bouclé, comme les autres médias. Ils ont les moyens de le décoder, et d’agir en conséquence.

      Juste avant l’Invasion de l’Irak, il y avait eu un exercice des Forces armées usaméricaines aux USA qui pprévoyait de "couper" toutes les communications conventionnelles aux Forces irakiennes, et à d’éventuels "résistants". Un "Wargame".

      Et un général, je ne me souvient plus lequel, avait tourné toutes les mesures mises en place par le Haut Commandement en utilisant des estafettes sur des ânes, les appels de muezzins, et les signaux écrits, visuels, physiques, et lumineux.

      Et c’est ce qui se passe toujours actuellement là-bas.

      C’était sur le réseau Voltaire et je vais rechercher dans mes archives.

      Dans une vraie situation révolutionnaire il est hors de question de passer par les impédiments de l’ennemi. Et évidemment par les moyens de transmission qu’il contrôle. Les Vietnamiens n’ont pas viré les Yankees avec des B52 ou des liaisons radio. S’ils l’avaient fait ils seraient actuellement une colonie américaine avec des bases et des occupants.

      Mais ils ont gagné avec des vélos et des messages sur papier.

      Si demain t’as une vraie situation insurrectionnelle, faut "oublier" le Net, les MSG, et même le téléphone.

      G.L.

    • Oui, la donne a changé. Nous sommes arrivés dans tous les "possibles", et c’est la Grèce qui ouvre le chemin, relayée par d’autres pays européens comme les français qui se bougent un peu partout en France, sans que forcément les médias en parlent. Mais heureusement qu’il y a d’autres sources, très fiables celles-là.

      Attention au langage spécial utilisé en ce moment par les umpistes, à savoir qu’un Marini nous pond presque chaque jour une proposition de loi inique, à croire qu’il touche une prime à chaque fois, de façon à être contesté presque immédiatement, (après vive réaction populaire) par le "gentil" petit Fillon, quand ce n’est pas le non moins "gentil" petit Nicolas. Autrement dit, Marini et les autres s’ingénient, jouent avec nos nerfs, pour faire passer tout ce "beau petit monde gouvernemental" pour des saints.

      Ne tombons pas dans ce piège grossier. Sachons leur montrer que nous savons lire, même entre les lignes.