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Mastérisation des concours : Pécresse rend une nouvelle copie bâclée !

Publie le lundi 19 janvier 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Mastérisation des concours : Pécresse rend une nouvelle copie bâclée !

Alors qu’elle avait du reculer devant les protestations de nombreuses administrations universitaires à l’automne dernier, Valérie Pécresse a décidé de revenir en force sur le problème de la mastérisation de l’accès aux postes d’enseignant-e-s.

Un communiqué ministériel du 15 janvier indique ainsi plusieurs éléments. Tout d’abord, les maquettes des formations mastériales devront être rendues par les universités pour le 15 février (sic), et entreront en application... dès septembre 2009 !

Ensuite, le ministère propose que soient mis en place des stages « offerts » aux étudiant-e-s. En guise de « cadeaux », on s’aperçoit que ces stages sont proprement scandaleux pour deux raisons : non seulement les étudiant-e-s ne seront pas rémunérés pour ces stages (au mieux recevront ils quelques « gratifications), mais surtout ces stages seront optionnels. De ce dernier élément, on comprend bien ce qui se joue : les étudiant-e-s les plus aisé-e-s pourront parfaire leurs formations sur le terrain auprès d’enseignant-e-s déjà titulaires (passage indispensable pour une formation digne de ce nom), alors que les étudiant-e-s salarié-e-s ne pourront pas se permettre ces pratiques.

Enfin, la malhonnêteté ministérielle atteint son paroxisme en proposant une mesure « phare » (dont la ministre rappelle allègrement qu’elle a été négociée avec les organisations étudiantes corporatistes) : il s’agit de la création de 12.000 bourses qui seraient allouées aux étudiant-e-s de master 2 uniquement qui auraient été les plus « méritant-e-s » en master 1. Ce geste, présenté comme une grand geste charitable par le ministère, n’est rien de plus qu’un coup de bluff. Sachant que la réforme de mastérisation supprime le statut de fonctionnaire-stagiaire (donc le fait d’avoir de véritables salaires pour les étudiant-e-s), le « don » de 12.000 bourses par la ministre ne correpond qu’à jeter des miettes en exposant publiquement son mépris des étudiant-e-s.

Face à cette logique antisociale, la mise en place d’un salaire social pour l’ensemble des étudiant-e-s, basé sur le prélèvement de cotisations sociales (sur le principe des retraites), doit être bien évident plus que jamais d’actualité.

Nous appelons l’ensemble des étudiant-e-s à refuser la mastérisation des concours de l’enseignement, en tant que mesures visant à la déqualification de nos diplômes, en se joignant à la mobilisation de l’ensemble des organisations syndicales dès le 29 janvier et en préparant collectivement les suites à donner à cette journée.

www.sud-etudiant.org

Messages

  • Evidemment, la création de 12.000 bourses qui seraient allouées aux étudiant-e-s de master 2 uniquement qui auraient été les plus « méritant-e-s » en master 1, c’est de l’arnaque.
    D’autant que par ailleurs SARKO nous la met bien profond :

    Pendant que le gouvernement ratiboise les effectifs des profs, Sarkozy veut imposer une réforme géniale. Il a décidé d’offrir aux expatriés la gratuité des écoles et lycées français de l’étranger.
    Pour les expatriés modestes, un système de bourses plutôt généreux est déjà en place.
    A New York, par exemple, il faut gagner moins de 65 000 euros par an (pas vraiment le smic) pour décrocher 4 500 euros d’aide. Environ un quart des élèves français bénéficient d’une bourse. Mais pour le gouvernement, ce n’était pas assez !
    Depuis l’an dernier et à la demande express de l’Elysée, l’Etat prend en charge l’intégralité des frais de scolarité des élèves français de terminale... quels que soient les revenus des parents. Plus besoin de bourse ! A la rentrée de septembre, ce sera le tour des premières, puis des secondes l’an prochain, et ainsi de suite.
    " J’aurais pu commencer la gratuité par la maternelle ", a expliqué Sarkozy, le 20 juin dernier, devant la communauté française d’Athènes. Mais j’ai préféré démarrer par l’année la plus chère pour que vous puissiez constater la générosité des pouvoirs publics français.
    La gratuité coûterait à l’Etat la bagatelle de 713 millions d’euros par an !

    Lien web : http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article9167

    • Y a pas d’argent dans les caisses, mais il y en a encore. Allons travailler à l’étranger c’est tout bénéf, semble dire Sarko. Pourtant après son élection il appelait tous les français riches de réintégrer la France, par son "bouclier fiscal". Alors, je ne vois pas de cohérence dans sa politique.

      12.000 bourses

      sur combien d’étudiants en master 2 ? Il nous faut le total d’étudiants susceptibles d’être intéressés pour mieux rire des c. de Pécresse.

      Les stages "offerts", "sans gratifications" les 3 premiers mois, sont des "cadeaux" aux étudiants ?

      Là c’est plus cohérent, car bientôt ce sera un "honneur que de travailler gratis".

      D’ailleurs ça existe déjà. J’ai vu à la TV lors d’un reportage que des retraités offraient leurs services gratos à la police. C’est hallucinant. Certes, qu’ils aillent faire de l’alphabétisation, ça se conçoit, qu’ils aillent aider aux restos du coeur aussi, mais aller donner de son temps pour faire du travail de policier, là ça devient inquiétant pour l’équilibre social.