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Balkany s’invite au procès des deux lycéens opposants

Publie le jeudi 22 janvier 2009 par Open-Publishing
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de Chloé Leprince

Les deux lycéens militants de Levallois-Perret mis en examen après un conseil municipal sportif passaient ce jeudi matin devant le juge des enfants, à Nanterre. Engagés dans la vie politique locale et notamment la défense des mal-logés, ils étaient poursuivis pour "rebellion et violences" pour l’un, et seulement "rebellion" pour l’autre, à l’encontre de six policiers municipaux au total.

Les faits remontent au 17 novembre. Ce lundi soir-là, le conseil municipal se tient comme d’habitude en présence d’un public fourni. Dans la salle, côté élus, mais aussi derrière la balustrade, à l’étage.

Le rendez-vous est connu : dans la ville des Hauts-de-Seine dirigée par l’UMP Patrick Balkany, un proche de Nicolas Sarkozy, ces réunions sont souvent l’occasion de manifestations d’hostilité, aussi vives que réciproques, entre opposants et partisans de l’équipe en place.

Interpellés dans la mairie, ils passent plus de 36 heures en garde à vue

Les deux mineurs s’installent avec plusieurs amis militants dans la galerie de l’étage. Mais la police municipale, présente en nombre ce soir-là comme le racontait Rue89 dans un tout premier article sur l’affaire de Levallois, finit par faire évacuer la séance. Manu militari et dans un certain désordre, comme le montre cette mini vidéo filmée par un témoin à l’aide d’un téléphone portable. (Voir la vidéo)

Ce soir-là, dix-sept jeunes avaient été interpellés, dont quinze très vite libérés. Restaient donc les deux mineurs, qui ont passé plus de 36 heures en garde à vue, et qui passaient ce jeudi au tribunal.

Entre temps, ils ont changé d’avocate : celle qui s’était déplacée au commissariat, Me Faure, se trouve être aussi militante PS localement. C’est Me Dominique Noguères qui a hérité de l’affaire.

Interrogée par Rue89 mercredi, à la veille de l’audience, l’avocate précisait au passage n’avoir eu le dossier qu’en début de semaine, alors que la juridiction avait vraisemblablement accéléré la cadence. Le but : "Juger au plus vite cette affaire qui commence à mousser localement."

Résultat à l’audience de jeudi matin, seul un des policiers avait finalement décidé de se constituer partie civile. Il réclame 1 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice physique, et 600 euros pour préjudice moral.

"Le dossier se dégonfle"

La première surprise est venue de l’autre policier, une femme, qui avait écopé de deux jours d’interruption temporaire de travail (ITT) et se plaignait d’une cheville blessée (une version contestée par les deux jeunes), a finalement renoncé à se constituer partie civile.

A l’issue de l’audience, Me Dominique Noguères estimait que "le dossier se dégonfle comme un ballon de baudruche".

L’autre suprise, plus politique et plus spectaculaire, est venue de la municipalité et donc de Patrick Balkany : contre toute attente, la mairie de Levallois a finalement demandé 1 000 euros en plus au nom de la convention juridique qui couvre ses salariés, s’agissant d’un membre de la police municipale.

Pour les soutiens aux deux jeunes, nombreux devant le tribunal et sur le Net où un mouvement de soutien gonfle, il s’agit bien par cette action de "criminaliser les voix divergentes".

Le parquet a finalement requis "des mesures éducatives" pour les deux lycéens, a indiqué à l’AFP Me Dominique Noguères. Le délibéré est fixé au 19 février.

http://www.rue89.com/2009/01/22/bal...

La décision du tribunal est mise en délibéré au 19 février 2009


Balkany, employé modèle

Patrick Balkany, le sulfureux élu des Hauts-de-Seine, a été condamné en 1999 par le tribunal de Nanterre à quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d’amende et deux ans d’inéligibilité pour "prise illégale d’intérêt". Il avait en effet fait travailler trois agents municipaux à l’entretien de son appartement et de sa résidence secondaire. La Chambre régionale des comptes d’IDF l’a obligé à rembourser 523 897 euros à la ville de Levallois. Mais ses administrés ne lui en ont pas tenu rigueur : Patrick Balkany a été réélu maire en 2001 et il a récupéré son siège de député en 2002.

http://www.lejdd.fr/dossier/slide/2007/128/1312.html

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