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Le LKP occupe le Conseil Général

Publie le samedi 9 mai 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

Le LKP occupe le Conseil Général, Jacques Gillot, reporte le congrès des élus.

Le congrès des élus de Guadeloupe qui devait se tenir ce jeudi 7 mai 2009, vient d’être reporté par le président du conseil général après un nouveau coup d’éclat du LKP.

Depuis quelques jours, le collectif, Lyannaj’ Kont Pwofitasyon avait fait connaître son intention de remettre la pression alors que l’accord Bino tarde a être appliqué par les entreprises de l’île.

L’organisation a donc choisi le 7 mai, jours de tenue du congrès des élus pour relancer la machine et organiser une action de grande ampleur.

A l’annonce de cette mobilisation, le Président du conseil général avait fait part de sa volonté de laisser le LKP exprimer ses doléances au cas où il le souhaiterait dans le cadre de ce congrès.

Elie Domota leur porte parole avait annoncé la couleur, laissant deviner qu’il ne viendrait pas juste pour figurer. Annoncée depuis quelques jours, la mobilisation a tenu toutes ses promesses. Dès le matin, une foule immense s’était agglutinée en Région Basse terrienne à l’appel du collectif représenté par Elie Domota.

Mais le paroxysme a été atteint quand après une marche dans les rues de Basse Terre, ils ont fait irruption au conseil général et investi l’hémicycle départemental. Selon certaines sources, certains fonctionnaires auraient même été agressés quand la foule a envahit les lieux. Prenant la parole, Elie Domota a dénoncé une situation qui voit chacun se soucier des prochaines élections.

Le porte parole du LKP a tour à tour dénoncé les manœuvres de l’Etat, du Préfet, du Medef, et des élus locaux, sur fond d’organisation des prochaines élections régionales et de l’instauration de l’assemblée unique. Poursuivant sur sa lancée, il a fustigé une fois de plus l’inertie de Colette Koury, présidente de le CCI face aux pompiers de l’aéroport en grève depuis plusieurs mois et à qui une décision de justice vient de donner raison. Puis il a qualifié les Etats généraux de manoeuvre de l’Etat pour renforcer le poids politique du MEDEF en Guadeloupe, à l’approche des prochaines consultations régionales. Pour conclure, il a fustigé la tenue de consultations a grande échelle tels le congrès des élus de Guadeloupe ou les Etats généraux alors que moins de deux mois après la fin du deuxième plus long conflit social qu’ait connu la Guadeloupe, rien n’était réglé puisque l’accord Bino n’était toujours pas appliqué dans un grand nombre d’entreprise, que le prix de bon nombre de produits connaissent des hausses vertigineuses, et qu’il se murmure que la contribution de l’Etat aux 200 euros ne serait versée qu’à partir de septembre 2009. Devant la vacance des lieux par les élus, à l’annonce du report du congrès par Jacques Gillot, les membres du LKP en ont profité pour tenir un meeting à grande échelle. Pour l’heure, nul ne peut dire quelle suite sera donnée à cette action.

video d’un participant :









Messages

  • Toujours plus fort.Ils sont un exemple,certains devraient s’en inspirer au lieu d’etre les adjoints du merdef.Toutes et tous auront compris de qui je parle....momo11

  • "COUP D’ETAT" EN GUADELOUPE (1){{}}

    A l’initiative de Jacques Gillot, président du Conseil Général, les élus de cette dernière institution et ceux du Conseil Régional étaient conviés à un congrès, ce jeudi 7 mai pour réfléchir à un nouveau "modèle de société" pour la Guadeloupe. Sorte de contre-sommet, pendant des états généraux, ce congrès, qui a au moins le mérite de ne pas avoir été commandité depuis Paris, est en fait surtout censé permettre aux élus locaux de reprendre la main politique. Il faut dire qu’ils n’ont pas été épargnés par le séisme qu’a constitué le LKP et qui a mis à nu toutes les carences et incohérences du système : leur crédibilité a été sérieusement ébranlée. Cependant, comme se plaisent à le répéter les délégués du LKP, les vrais états généraux se sont déjà tenus avec les organisations, associations, syndicats, etc, toutes émanations de la société civile qui se sont rassemblées patiemment et ont traduit leurs doléances à travers une large plateforme de revendications. Ils l’ont ensuite portée en donnant à leur convergence un nom : le Lyannaj Kont Pwofitasyon. Cette plateforme a reçu un soutien populaire d’une ampleur jamais vue en Guadeloupe et jamais démentie depuis. Elle a donné lieu à un protocole de fin d’accord, à des promesses de la part des élus des collectivités territoriales comme de l’Etat.

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    Les pompiers de la zone aéroportuaire sont en grève depuis le 17 décembre ! (photo Philippe Jouve)

    Or aujourd’hui, le LKP dénonce un certain enlisement et entend bien rappeler aux élus notamment, leurs engagements ; d’autant qu’un certain nombre de dossiers dépend directement d’eux, comme c’est le cas avec Victorin Lurel, président de région, socialiste, pour la douloureuse question, des contrats aidés, par exemple. Or, justement, on voit M. lurel se disperser, courir des états généraux voulus par Nicolas Sarkozy au Congrès de son ami Gillot. On sent bien à travers cette frénésie que les élections régionales ne sont plus bien loin ; alors que les changements exigés par le peuple, eux, se font attendre !

    Un appel à la mobilisation avait donc été lancé, avec rendez-vous à Basse-Terre ce matin, pour se rappeler au bon souvenir des élus qui allaient se réunir pour décider de notre avenir. Il avait d’ailleurs été signifié officiellement aux représentants du LKP qu’ils étaient les bienvenus s’ils souhaitaient participer au congrès. Parlant du Conseil Général où l’événement devait se tenir, Elie Domota glissait la veille, lors d’une conférence de presse ; « c’est la maison du peuple ». Dans cette optique et par un geste symbolique fort, les manifestants ont occupé sans violence l’hémicycle du conseil général, en chantant, passant par une porte dérobée et ce environ une heure-et-demi avant l’arrivée prévue des élus.

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    Les T-shirts ont momentanément substitué les costards-cravates dans l’hémicycle (photo Philippe Jouve)

    Tout s’est passé "GEN-TI-MENT", selon le fameux mot d’ordre resté indissociable des quatre premières semaines de grève générale, « on a été invité ! » expliquaient amusés certains, alors que des discours entrecoupaient les chants. Loin de goûter cet élan populaire pour leur congrès, Gillot et Lurel, le visage grave, plutôt que d’aller à la rencontre des manifestants, sont apparus à la télévision. Bush au lendemain du 11 septembre n’avait pas l’air moins affecté ! Gillot a vigoureusement dénoncé le climat insurrectionnel qui règne en Guadeloupe se demandant si on était encore en démocratie ou si c’était la révolution. J’ai alors eu la dure tâche de décevoir un ami révolutionnaire qui m’avait aussitôt appelé depuis l’hexagone, étreint par l’émotion, et qui pensait que c’était le Grand Soir ! Les hommes politiques devraient avoir plus de considérations pour ceux qui les écoutent et éviter d’occasionner ainsi des fausses joies… Le comble du ridicule a été atteint par un Victorin Lurel livide qui a martelé que c’était « un coup d’état ! ». « Ce qui se passe là, c’est le 6 février 1934 » a-t’il solennellement déclaré, faisant allusion à la tentative de coup d’état fasciste avec des milliers de manifestants en armes qui s’étaient attaqués au Palais Bourbon (2). Ces émeutes avaient fait 16 morts et plus d’un millier de blessés. Voilà une comparaison à en faire pâlir d’envie un Frédéric Lefebvre pourtant spécialiste des métaphores otrancières, gratuites et insultantes ! Lorsque les dangereux fascistes ont été avisés qu’aucun élu ne viendrait, ils ont commencé par le déplorer : « ils ont peur de nous ? Peur du peuple ? » entendait-on ici ou là.

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    La démocratie a tremblé devant la menace putschiste (photo Philippe Jouve)

    Puis, d’eux-mêmes, ils sont repartis en bon ordre, toujours "gen-ti-ment", dans la bonne humeur, tandis que le service d’ordre du LKP remettait tout en ordre et faisait le ménage !

    A peu près à la même heure mais sur l’île de Marie-Galante toute proche, des hourras saluaient une autre victoire de la solidarité et de la mobilisation. Un jeune sans-papier haïtien a été arrêté à un contrôle ce matin et était menacé d’expulsion imminente alors qu’il est à un mois du bac. Dans un grand et bel élan fraternel, lycéens et personnels de son lycée de Grand Bourg se sont aussitôt mobilisés devant la gendarmerie jusqu’à obtenir sa remise en liberté, gagnée au moins jusqu’à ce qu’il puisse passer son bac.

    Victorin Lurel n’a pas encore eu le temps de se prononcer sur cette affaire, alors les paris sont ouverts ; Chien Créole ose pour sa part trois hypothèses. Lurel va comparer la mobilisation devant le commissariat :

    1° au siège de Stalingrad par les nazis pendant la seconde guerre mondiale ?

    2° à la prise de l’embassade de téhéran à la chute du Shah ?

    3° à la débâcle de Dien Bien Phu, il y a 55 ans, jour pour jour (3) ?

    Si vous voyez d’autres rapprochements, ecrivez-nous à trikess2002@yahoo.fr, opération "Aidons Toto à se refaire". Merci d’avance !

    FRédéric Gircour

    Chien Créole


    remarque : notre camarade Eddy Damas du LKP ( UGTG) était en conférence/débat le 7 mai à l’Espace Marx d’Hellemmes, près de LIlle (59), organisée par les Amis du Monde Diplomatique, Colores, Attac, et Espace Marx
    Une conférence extrèmement riche d’enseignements.....un formidable orateur

    Patrice (article suivra)

  • Le LKP "remet" ça, preuve qu’ils sont toujours mobilisés, tous ensemble ! Le pouvoir n’a pas réussi à les exploser ! Trop fort le LKP ! Je rêve du même mouvement en métropole !

  • Le LKP représente le début d’un contre-pouvoir en Guadeloupe, il continue d’agglomérer en son sein une grande partie de la classe exploitée et fait des incursions maintenant sur le terrain d’un des organes de pouvoir locaux.

    La lutte commence à faire des incursions, de tout point de vue, sur les terrains variés du pouvoir réel : qui contrôle les entreprises, qui décide d’expulser ou pas des immigrés, qui décide des grandes orientations.

    La réponse c’est que c’est bien la classe qui représente 80 à 90% de la population, et pas la bourgeoisie ni les hommes et femmes qu’elle se paye dans des assemblées de vendus.

    C’est une très grande victoire pour l’influence dans le monde du principe concret de pouvoir des travailleurs.

    C’est une nouvelle immense.

    Il ne s’agit pas d’une question de tel ou tel détail, mais comprendre le sens de fond de ce qui s’est passé. Pouvoir des travailleurs et girouettes vendues au patronat.

    L’approfondissement, le développement d’une démocratie alternative, celle des travailleurs devient maintenant un enjeu décisif pour élargir encore plus la force du pouvoir des travailleurs, disputer le pouvoir.

    Mais il faut également savoir que la bourgeoisie cherchera à se venger sur le peuple guadeloupéen.

    Solidarité et très grande attention.

    • Il faut dire qu’ils n’ont pas été épargnés par le séisme qu’a constitué le LKP et qui a mis à nu toutes les carences et incohérences du système : leur crédibilité a été sérieusement ébranlée.

      Si on pouvait avoir le même "SEISME" en métropole, ça changerait bien des choses ! Et tant qu’à faire, je demande l’option "musique sous le soleil" à la mode guadeloupéenne, c’est trop entraînant !

      Si les travailleurs guadeloupéens restent soudés, la bourgeoisie ne tentera rien. Les travailleurs ne sont plus isolés dans leur coin, le LKP qui est devenu réalité, veille sur leurs intérêts.

  • mais qu’est ce que l’ont attend ici en métropole !!!!!

    elle