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A Caen convergence à coups de matraque (photos + video)

Publie le mercredi 20 mai 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

Caen ville ou la Bac et les "civils" sont particuliérement connus pour leur violence

La manif-action de ce mardi 19 mai était placée sous le signe de la convergences des luttes. Depuis déjà plusieurs semaines, les étudiants en lutte ont tissé des liens avec d’autres secteurs en mouvement. C’est le cas notamment de la santé. Ce mardi, les travailleurs sociaux ont prévu de se rassembler devant l’Agence Régionale d’Hospitalisation (ARH) située dans le quartier populaire de la Guérinière.

Le cortège, composé de plus de 500 personnes, descend donc du campus pour prendre la direction du sud de la ville. Durant son passage, des tracts appelant au CLIC (Comité de Lutte Intercatégoriel du Calvados) sont distribués.

La rue Saint Jean est vite descendue avec un crochet par la préfecture pour passer par la prairie. Le quartier de la gare est évité pour remonter la route de Falaise. Le rythme est soutenu, en un peu plus de 45 minutes, le cortège est déjà au carrefour du boulevard Guynemer.

Sur leur gauche, dans la rue de Cormelles, les manifestants peuvent déjà aperçoir la compagnie de CRS mobilisée. La manifestation marque une pause. Puis elle repart doucement. Les premiers manifestants distinguent au loin des policiers en tenue de maintien de l’ordre. Plus ils approchent, plus ils découvrent un dispositif policier disproportionné. En effet, une ligne de CRS coupe la rue de Falaise un peu en retrait du carrefour de l’aviation, empêchant aux manifestants d’accéder à l’ARH.

Quelques étudiants vont discuter avec les policiers pour connaître la raison de ce déploiement. La réponse officielle est que les policiers ont pour objectif d’empêcher que les étudiants rejoignent les travailleurs de la santé qui occupent l’ARH. Aucune négociation n’est possible. Le cortège étudiant s’arrête à 150 mètres de la ligne de CRS. La confusion règne, des étudiants tentent de joindre par téléphone les contacts qu’ils ont eu avec les travailleurs sociaux. Les informations sont confuses. Le directeur départemental de la police parle avec un groupe d’étudiant et leur indique que la seule direction pour les manifestants est le nord (c-à-d retourner sur leurs pas). Les CRS opèrent une man½uvre pour s’avancer vers les manifestants qui commencent à reculer dans le calme. Le dispositif policier s’arrête au niveau des feux du carrefour de l’aviation.

Soudain, un coup de fil annonce que les travailleurs sociaux sortent l’ARH pour rejoindre les étudiants. Les manifestants entendent une clameur en provenance de l’arrière des CRS. Des drapeaux sont aussi visibles. La jonction est en train de se faire mais les étudiants restent prudent quant à la réaction de la police. Le slogan « grève générale, convergence des luttes » est chanté par les étudiants. Les travailleurs sociaux passent derrière les CRS qui se retirent au niveau de l’arrêt de tram Aviation.

Les étudiants s’avancent alors et font enfin la jonction. Les CRS se replacent derrière les travailleurs sociaux pour empêcher la réoccupation de l’ARH. C’est à cet endroit, à côté de l’agence de la caisse d’épargne que la situation se tend. Des CRS provoquent quelques manifestants qui tentent de repartir vers l’ARH. Les policiers refusant de les laisser passer, le ton monte. Les CRS font usage de gaz lacrymogène à quelques centimètres des visages. Un mouvement de panique s’empare des manifestants qui courent le long de la voie de tram vers le quartier de la Grâce de Dieu. On dénombre près d’une dizaine de personnes incommodées par les lacrymogènes. Un étudiant reçoit un coup de matraque dans le dos et sur la tête. Il est évacué par ses amis. La situation est de plus en plus tendue ; les travailleurs de la santé se montrent solidaires des personnes blessées et leur prodiguent les premiers soins.

Le groupe de 500 personnes fait face aux forces de l’ordre, quelques travailleurs sociaux sont restés derrière les CRS, non loin de l’ARH. Après quelques minutes, la police décide d’évacuer tous les manifestants. Les CRS marchent vers les manifestants en tapant avec leurs matraques sur leurs boucliers. Les manifestants reculent vers le lycée Rostand dans le calme mais un mouvement de panique les fait courir. Quelques policiers en civil poursuivent les manifestants et un CRS menace un étudiant avec son lance-grenade à quelques centimètres de lui.

Le dispositif policier reste sur le carrefour, au niveau de l’entrée de la rue de l’aviation. Parmi les manifestants, deux tendances s’affirment : ceux qui veulent rentrer en ville (majoritaire) et ceux qui veulent repartir vers le carrefour afin de ne pas laisser seuls les manifestants qui étaient restés près de l’ARH. Finalement, après plusieurs minutes de discussion, le cortège de manifestants prend la direction du quartier de la Grâce de Dieu. La pluie commence à tomber. Arrivés sur le rond point d’entrée du quartier, certains veulent rentrer dedans, d’autres veulent seulement repartir en ville. Finalement, c’est la direction de la ville qui est prise en empruntant la rue Armand Marie.

A l’intersection de cette rue et du boulevard Lyautey, des manifestants prennent du matériel de travaux et le disposent sur la chaussée, essayant ainsi de bloquer les flux comme la commission action l’avait prévue. Cela fait sortir immédiatement l’identité judiciaire et la BAC qui suivaient le cortège en voiture. Des photos sont prises. La manifestation part se perdre ensuite dans le dédale des petites rues du quartier de Vaucelles. Visiblement, la commission action est déboussolée, plus personne ne sait quoi faire. La manifestation arrive quand même à rejoindre la rue de Falaise. Quelques poubelles récupérées sur le parcours sont disposées sur la chaussée. Le cortège remonte ensuite la rue Saint Jean et la rue de Geôle pour remonter sur le campus.


Manifestation à Caen le 19 mai 2009

A noter que depuis le midi une dizaine de fourgons de flics stationnaient aux abords de l’ARH, juste derrière le squat le pavillon noir. Ils se sont arnachés puis mis en position. Que le but était effectivement d’interdire toute jonction entre les 2 manifs. Bravo aux travailleur-se-s sociaux qui ont rejoint la manif "étudiante" créant ainsi un second front dans le dispositif policier pris à revers au niveau du carrefour aviation et les obligeant à se repilier direction squat pour laisser les manifs se joindre.

Ils ont ensuite décidé de gazer ceux et celles qui tentaient de rejoindre l’ARH occupée par des travailleurs sociaux. Et de cogner des militan-te-s, puis de charger pour finir de scinder la manif entre étaudiante-s et travailleurs sociaux. Avec au passage des coups de tonfas près de la caisse d’épargne. Ensuite Il y avait du coup 3 groupes de manifestante-s. Un premier avec beaucoup d’étudiant-e-s qui repartait vers la grace de dieu, un second au carrfour aviation, un troisième dans la rue de l’ARH, tout ça séparé par des cordons plutôt agressifs. les badeaux s’énervent contre cette intervention et l’Occupation du quartier par les flics.

A noter qu’un fourgon est volontairement ralenti par une banderolle.

Rue de Falaise deux interpellation semble avoir eu lieu.

les BACeux semblaient parfois inquiets de nous avoir dans leur dos - des gens du squats.

Aujourd’hui ils se sont attaqués à des syndicalistes, plus à la "chienlit" comme ils l’auraient appelés en 68. Une tactique plus que périlleuse et qui manque singulièrement de finesse. Rien que dans le quartier, nombreu-ses-x étaient les voisin-e-s choqués

Messages

  • salopards de gauchos d’ultra hyper extrême gauche qui se font même passer pour des syndicalistes de la CGT maintenant dis donc...

     :-)

    (humour)

    • c’est vrai quoi, les torchons se mélangent salement avec les serviettes qu’onne fait plus trop la différence. D’ailleurs les syndicalistes, les simples travailleurs en lutte se retrouvent au commissariat, en garde à vue, comme de vulgaires (ultra)gauchistes et autre anarcho-truc.

      Si tout le monde converge, et se mélange, on s’y retrouvera plus !!!

  • Je bosse à l’hôpital depuis 33 ans.J’ignorais qu’hier avait lieu cette manif travailleurs Santé et étudiants à côté de l’ARH.Donc,d’abord merci à Bella Ciao de permettre cette info intéressante.Pourquoi ?Voir les CRS "craquer" comme d’habitude devant des citoyens en droit de revendications sociales légitimes, devient une constante dans l’offense faite à la Démocratie.Plus précisément,en quoi ces "braves" flics comprennent-ils quelque chose aux revendications exprimées ?Manifestement:RIEN !Mais ils se permettent encore une fois de lancer leurs gaz de merde,de charger,tâper !Plus largement,ils font la même chose avec les producteurs de lait,les ouvriers de Continental,les gardiens de prisons,etc,etc,bref,avec tout ce qui bouge !Ah oui,c’est vrai :"c’est leur boulot" !Ah,dites donc,on avait oublié que c’était un "boulot "que de tâper,gazer,arrêter,trainer en "justice" des citoyens honnêtes demandant des droits que leurs représentants-élus leur refusent !Oui,le côté chien-chien de forces de police toujours heureuses d’obéir à des de maîtres toujours absents-donc lâches- des évènements de la rue est insupportable !Il est temps soit de s’organiser pour "gagner",pour que le peuple redevienne souverain comme le mot "démocratie" l’exige,soit de faire pondre des lois(par des députés/sénateurs éclairés,ce qui est dur) ne protégeant plus systématiquement des "forces de l’ordre"aux comportements non démocratiques,ordre qui n’est autre que l’Ordre de gens élitistes ne comprenant les intérêts du peuple qu’en l’humiliant systématiquement dès qu’il demande quelque chose de plus juste,de plus fraternel,de plus égalitaire,de plus humain au sein de cette société censurée à la fois par les représentants de l’Etat et par les représentants du Privé qui,du moment qu’il y a leur Pouvoir de Nantis à défendre,se solidarisent de façon écoeurante sans concertation—contre le peuple qui,menacé de pauvreté progressive, implacable, refuse si légitimement cette décadence programmée ! Donc,honte à ces flics qui se mettent systématiquement du côté du pouvoir,oubliant que, en agissant ainsi,ils risquent de voir leur "beau" métier haï par l’Opinion !Quand donc les forces populaires auront envie d’être plus fortes que les forces de police seulement utiles contre les gangsters,les maquereaux,les trafiquants,les violeurs,les assassins,mais totalement malsaines contre les ouvriers,les employés,les étudiants,les artisans,les commerçants revendiquant des choses JUSTES et UTILES à la bonne santé de la Société ?Quand ?

  • Au sujet des "dérapages" policiers, lire ce lien :

    http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/article-30541320.html

    C’est une personnalité de la Ligue des Droits de l’Homme de Caen qui relate ces faits qui lui sont personnellement arrivés :

    GdC