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Manifestation du 2 juin : les Continental et Goodyear (video)

Publie le vendredi 29 mai 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Les salariés des usines de pneus Goodyear d’Amiens-Nord et Continental de Clairoix (Oise) manifesteront ensemble le 2 juin devant l’usine amiénoise

D’autres actions de soutien, dont le concert, sont prévues pour les salariés de l’usine Goodyear,


Goodyear 820 licenciements

En novembre dernier, Benoit Delépine et Gustave Kervern , lors de leur venue dans la capitale picarde pour présenter leur film LOUISE MICHEL, rencontraient les travailleurs en lutte pour défendre leurs emplois .
Aujourd’hui, Benoit et Gustave sont plus que jamais solidaires des Goodyear . Soyez nombreux à leur témoigner votre solidarité . Rendez vous le 5 juin à AMIENS pour le grand concert de soutien aux salariés de Goodyear !

Messages

  • Le remède contre les licenciements : virer le patron

    vendredi 29 mai 2009
    par Naomi Klein

    En 2004 nous avons réalisé un film documentaire intitulé « The Take » (avec A. Lewis) qui traite du mouvement des entreprises autogérées par les travailleurs en Argentine. Dans le sillage de l’effondrement économique dramatique en 2001, des milliers de travailleurs et travailleuses ont pénétré dans leurs usines fermées, les ont remises en marche et ont relancé la production sous forme de coopératives de travailleurs.

    Abandonnés par les patrons et les politiciens, ils ont regagné les salaires impayés et les indemnités de licenciement tout en récupérant leurs emplois.

    Au cours de notre tournée en Europe et en Amérique du Nord avec ce film, une question revenait chaque fois après une série de questions et de réponses : « C’est très bien, ce qui se passe en Argentine, mais est-ce que cela pourrait se passer ici ? ».

    Maintenant l’économie mondiale ressemble de près à celle d’Argentine en 2001 (et en grande partie pour des raisons analogues), et une nouvelle vague d’actions directes se déclenche, cette fois dans les pays riches. Une fois de plus, des coopératives apparaissent comme une alternative pratique, immédiate, à de nouvelles vagues de licenciements. Des travailleurs aux Etats-Unis et en Europe commencent à poser les mêmes questions que leurs homologues latino-américains : Pourquoi devons-nous être licenciés ? Pourquoi ne pourrions-nous pas plutôt virer le patron ? Pourquoi permet-on à la banque d’enfoncer notre entreprise, alors qu’elle reçoit des milliards de dollars de notre argent (par le biais de l’Etat) ?

    Demain soir (15 mai 2009), au Cooper Union (La Cooper Union for the Advancement of Science and Art - Union Cooper pour le développement de la science et de l’art, un établissement d’enseignement supérieur), nous allons participer à un groupe nommé « Virez le patron : la solution du contrôle des travailleurs de Buenos Aires à Chicago » qui se penchera sur ce phénomène.

    Y participeront également des gens du mouvement en Argentine ainsi que des travailleurs du célèbre combat de « Republic Windows and Doors » (voir sur site l’article publié en date du 11 décembre 2008) à Chicago.

    Il est très utile d’entendre directement ceux qui tentent de rebâtir l’économie à partir d’en bas, et qui ont besoin d’un soutien important du public, et pas seulement les décideurs à tous les niveaux du gouvernement. Pour ceux qui ne pourront pas venir à Cooper Union, voici un bref résumé des développements récents dans le domaine du contrôle ouvrier.

    Argentine

    En Argentine, qui a été la source directe d’inspiration pour beaucoup d’actions actuelles de travailleurs, il y a eu davantage de prises de contrôle dans les derniers 4 mois que dans les 4 années précédentes.

    Un exemple. Arrufat est une fabrique de chocolat vieille de 50 ans. L’année dernière elle a soudain été fermée. Trente employé·e·s ont occupé l’établissement et, malgré l’énorme dette laissée par les précédents propriétaires pour des équipements, ils ont produit des chocolats à la lumière du jour, en utilisant des générateurs.

    Avec un emprunt de moins de 5000 dollars accordé par The Working World, une fondation/ONG de capitaux lancée par un fan de The Take, ils ont réussi à produire 17’000 oeufs de Pâques pour leur plus gros week-end de l’année. Ils ont fait un bénéfice de 75’000 dollars, et ont pu ramener à la maison 1’000 dollars chacun, le reste étant destiné à la production future.

    Royaume Uni

    Visteon est un équipementier pour l’automobile et ancienne filiale de Ford, dont il a été détaché en 2000 (le 27 mai 2009 Visteon a demandé la protection contre la faillite avec le chapter 11, qui est un instrument pour restructurer les entreprises et affaiblir les syndicats, sous la surveillance d’un juge - Red.). Des centaines de travailleurs ont reçu un préavis de 6 minutes les avertissant que leurs places de travail étaient supprimées. Deux cents travailleurs à Belfast ont organisé un sit-in sur le toit de leur usine, et le lendemain deux cents autres ont suivi leur exemple à Enfield.

    Au cours des semaines suivantes, Visteon a multiplié son paquet d’indemnités de licenciement par plus de dix par rapport à leur offre initiale, mais la compagnie refuse de verser l’argent dans les comptes en banque des travailleurs jusqu’à ce que ces derniers quittent les ateliers, et les travailleurs refusent de le faire avant d’avoir reçu l’argent.

    Irlande

    Une usine où des travailleurs produisaient le légendaire Waterford Crystal a été occupée durant 7 semaines lorsque la compagnie mère, Waterford Wedgewood, a été mise en liquidation judiciaire après avoir été reprise par une société de capital-risque.

    Maintenant la compagnie états-unienne a versé 10 millions d’euros dans un fond pour les indemnités de licenciement, et des négociations sont en cours pour conserver certains des emplois.

    Canada

    Alors que les trois grands producteurs d’automobiles s’effondrent, il y a déjà eu depuis le début de cette année quatre occupations par des membres du syndicat Canadian Auto Workers. Dans chaque cas, les usines fermaient et les travailleurs ne recevaient pas les indemnités auxquelles ils avaient droit. Alors ils occupaient les ateliers pour empêcher qu’on enlève les machines, et utilisaient ce levier pour forcer les compagnies à revenir à la table des négociations - c’est exactement la même dynamique que celle des prises de contrôle par les travailleurs en Argentine.

    France

    En France il y a eu une nouvelle vague de séquestrations de patrons ("Bossnapping") cette année, au cours desquelles des employés en colère ont séquestré leurs patrons dans des entreprises qui risquaient d’être fermées. Les compagnies visées jusqu’à maintenant comprennent Caterpillar, 3M, Sony et Hewlett Packard.

    Le patron de 3M a eu droit à un repas de moules et de frites pendant son « épreuve nocturne ».

    Ce printemps en France, on a diffusé une comédie intitulée "Louise-Michel". Dans ce film, un groupe de femmes engage un tueur pour assassiner leur patron après que celui-ci a fermé leur usine sans avertissement préalable...........

    http://w41k.info/?read=27969

  • Collectif National pour un Front Syndical de Classe
    mis en place par les initiateurs CGT et FSU de la « lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux »

    collectif.syndical.classe@laposte.net

    LA REPRESSION CONTRE LES OUVRIERS, CHERCHEURS, ENSEIGNANTS, ETUDIANTS

    PREND UN VISAGE DANGEREUX !

    Le 29 juin, journée de lutte pour les libertés !

    Depuis la rentrée 2008, époque où Sarkozy se félicitait de la disparition des grèves en France, les luttes pour le pouvoir d’achat, contre la casse des entreprises, de l’enseignement, des chercheurs et étudiants ont pris dans le pays une dimension importante dans leur diversité et leur enracinement. Face à la guerre de classe que mènent le gouvernement, le MEDEF et l’UE contre l’ensemble des acquis sociaux et démocratiques, les luttes sont innombrables depuis des mois dans de nombreux secteurs du privé comme du public.

    L’ampleur des deux journées de mobilisation de Janvier et de Mars puis celle du 1er mai, aurait pu laisser penser qu’elles débouchent sur quelque chose de beaucoup plus fort. Mais les états-majors syndicaux notamment celui de la CGT préfèrent passer leur temps à l’Élysée ou à Matignon pour voir comment éviter les débordements et « sauver le capitalisme de lui-même » comme le préconisent la CES et son secrétaire général Monks.

    Or, ces dernières semaines ont connu des répressions inégalées depuis 1953 : ouvriers de nombreux sites industriels confrontés aux vigiles du patronat, aux CRS et aux poursuites judiciaires, matraquages de manifestants et d’étudiants « bloqueurs », répression tous azimuts en Guadeloupe, poursuite de la chasse aux travailleurss dits « sans-papiers »..., et tout récemment :

     74 gaziers parisiens interpellés, mis en garde a vue, déshabillés et examinés comme de supposés terroristes.

     Charles Hoareau, militant CGT charismatique, qui a permis grâce aux luttes qu’il animait avec les chômeurs d’obtenir le 13ème mois il y a 10 ans de cela. Charles HOAREAU a été mis en garde à vue durant deux jours pour avoir manifesté contre la délocalisation d’une entreprise de Marseille, menacé de comparution immédiate comme un terroriste et finalement convoqué le 29 juin chez le juge.

    Cela n’est pas un hasard, pas plus que ne l’était en 1989, la répression contre « les 10 de Renault Billancourt », répression qui précédait une formidable attaque contre les travailleurs et la privatisation de l’entreprise en 1990 que l’on doit à Rocard, 1er ministre à cette époque.

    Quelques jours plus tard, un enfant de 6 ans est ramassé à la sortie de l’école et emmené au commissariat avec son frère de 10 ans. Un policier de l’UNSA déclare : « On ne fait que ce que l’on nous dit de faire », ce qui rappelle de sombres souvenirs.

    De mémoire de militant, sans remonter aux heures noires de la fin des années 30, il faut remonter à 1952-1953 pour connaitre l’équivalent de la situation actuelle. A cette époque où le maccarthysme s’abat sur le monde, les Américains veulent créer en France, avec l’accord du MRP Schuman, la Communauté Européenne de Défense, et la bataille politique fait rage : la Communauté Européenne de défense est mise en échec par l’élan popoulaire, la guerre d’Indochine agonise avec Dien Bien Phu, les Américains et le bataillon français sont en échec en Corée, les luttes sociales connaissent en 1953 le plus fort développement depuis 1947. La répression sur le mouvement ouvrier sera la plus forte depuis 1938. Jacques Duclos est emprisonné, Benoît Frachon, comme en 1940, entre en clandestinité avec de nombreux militants notamment de Billancourt.

    Aujourd’hui, les ingrédients et les méthodes sont les mêmes, sauf que les états-majors syndicaux sont muets, notamment le secrétaire général de la CGT. Aucune déclaration pour condamner et appeler à résister pour sauver les libertés démocratiques.

    Pourtant, cette résistance, c’est l’affaire de tout ce que le pays compte de démocrates !

    Que partout se créent des comités de défense des libertés et de la démocratie. Prenons nos affaires en main : le seul ennemi c’est le capital soutenu par le syndicalisme rassemblé prôné par les états majors syndicaux.

    Le 29 juin, Charles Hoareau est convoqué au tribunal à Marseille. Une journée de lutte nationale d’action avec des rassemblements s’impose pour les libertés démocratiques et l’acquittement de Charles Hoareau.

    Les militants du front syndical de classe aideront de toute leurs forces dans ce combat. La dérive autoritaire et anti-démocratique, les travailleurs ont déjà connu ça et ils ont déjà résisté. La dictature du fric veut nous faire payer sa crise pour relancer sa course au profit en massacrant ce qui nous reste de nos acquis :

    VOILA LES ENJEUX DU COMBAT POUR LES LIBERTES ET LA DEMOCRATIE CELLE DU PEUPLE.