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EDF, malaise à la CGT

Publie le lundi 22 juin 2009 par Open-Publishing
12 commentaires

de Martine Orange

Syndicat majoritaire chez EDF, la CGT se trouve prise en porte-à-faux face aux derniers mouvements sociaux. « Nous sommes pris entre Sud et la direction », reconnaît un délégué syndical. Mais les salariés rendent aussi le syndicat comptable des changements intervenus dans l’entreprise publique au cours des cinq derniers années, et du malaise qu’ils ressentent face aux évolutions. Des non-dits pèsent car il y a bien eu un « deal » entre Nicolas Sarkozy et Bernard Thibault au printemps 2004 au moment du changement de statut. Et le président de la République n’a pas respecté ses engagements. Enquête.

Rarement, la CGT a donné le sentiment d’être aussi à mal à l’aise à EDF. Cette entreprise qu’elle connaît par cœur paraît brusquement lui glisser des mains. Même s’ils forment encore et de loin le syndicat majoritaire, les responsables CGT d’EDF semblent désarçonnés. Les derniers mouvements sociaux sont parfois partis sans eux, quelquefois contre eux. Sur les sites, les délégués syndicaux CGT ont rejoint les grévistes, en ignorant les messages d’apaisement du sommet.

Les tentatives pour cadrer le mécontentement n’ont guère été suivies d’effet. Les appels classiques à une journée d’action comme la CGT en a l’habitude sont très peu suivis : à peine 10% de grévistes, une petite portion de 20% dans le meilleur des cas. A la place, de nouveaux modes d’actions sont instaurés qui bousculent totalement les usages. Apparaissent des grèves tournantes, éparpillées, menées parfois par des poignées d’hommes. Des fonds se sont constitués, alimentés par ceux qui continuent de travailler, pour aider les grévistes.

« Nous sommes coincés entre Sud et la direction », reconnaît Patrick Duchet, ingénieur sécurité et secrétaire CGT du comité d’établissement de la centrale de Penly. « Les salariés pensent comme Sarkozy qu’une journée de grève ne se voit pas. Le mot d’ordre de Sud est de reprendre en main l’outil de travail. Mais cela ne fait pas partie des valeurs de la CGT. Nous avons toujours refusé de toucher à l’outil de travail, pas eux. Les jeunes sont beaucoup plus radicaux », explique-t-il. Claude Pommery, responsable à la fédération énergie CGT, reconnaît à mi-mots la rupture. « Les jeunes qui arrivent n’ont pas beaucoup de repères. Il y a incontestablement une tentation de radicalité. Il faut parvenir à élaborer des repères communs. Nous devons analyser tout ce qui s’est passé pendant nos journées d’études cet été. »

Le refus de la direction d’EDF d’engager des négociations salariales, sa décision de répondre par la manière forte en sanctionnant les grévistes, les menaçant de licenciement ou de passer devant les tribunaux, a permis de refaire l’unité. Ensemble, tous les syndicats ont dénoncé les sanctions disciplinaires et la « criminalisation des conflits sociaux ». « Plus de 200 membres de la CGT sont poursuivis », a protesté Marie-Claire Cailletaud, responsable CGT d’EDF. Une façon de rappeler que la CGT n’a pas déserté le terrain, comme certains l’en accusent.

Car les reproches pleuvent sur la CGT, sur sa gestion passée et présente de l’évolution d’EDF. Sa position de syndicat majoritaire, d’interlocuteur privilégié de la direction et du gouvernement l’expose à toutes les critiques. En vrac : d’avoir accompagné sans vraiment résister le changement de statut et le démantèlement d’EDF ; d’avoir préféré son statut à l’intérêt du groupe ; de ne plus défendre l’avenir. Parce qu’elle a contribué à faire le groupe depuis soixante ans, qu’elle l’a marqué de son empreinte, chacun la rend comptable du malaise qu’il ressent face aux changements.

En face, la fédération et les responsables CGT du groupe semblent hésiter sur le discours à tenir. Ils entendent les critiques, ils sont d’accord avec pas mal d’entre elles. Eux aussi déplorent « ce service public qui s’effiloche » chez EDF, la façon dont évolue le groupe. De plus en plus de questions émergent. Se sont-ils trompés ? Faut-il encore défendre une politique d’accompagnement social ?

Une si puissante fédération de l’énergie

Bien sûr, ils récusent le terme. Mais, en tablant sur « un syndicalisme de propositions », Denis Cohen, puissant patron de la fédération énergie CGT entre 1990 et 2005, n’en est pas très loin à l’époque. Persuadé que le refus de toute évolution n’aboutirait à rien, il décida de les négocier. Dès l’arrivée de François Roussely à la présidence d’EDF en 1998, Denis Cohen devient son interlocuteur privilégié, celui dont on doit avoir l’accord si on veut avancer. D’abord rétif à toute ouverture de capital et au changement de statut, il en négocie peu à peu les termes, directement avec l’Elysée à partir de 2002.

Un accord s’esquisse : d’accord pour la séparation des personnels d’EDF et de GDF, d’accord pour le changement de statut mais, en contrepartie, les régimes de retraite d’EDF restent inchangés. L’entreprise est riche, elle a les moyens de payer. Son cas n’est pas comparable à celui de la SNCF. Et le 9 janvier 2004, lorsqu’un référendum interne est organisé pour savoir si les personnels d’EDF sont favorables ou non au changement de statut, Denis Cohen appelle à voter oui. Le non l’emportera avec 53% des suffrages. Cet épisode reste gravé dans le souvenir de nombreux salariés.

« C’est à ce moment que j’ai quitté la CGT. C’était trop », raconte aujourd’hui Yann Cochin, chercheur à Clamart devenu un des porte-parole de Sud. Bon nombre de syndiqués feront de même. Tout en restant à la CGT, d’autres feront connaître leur désaccord avec la ligne défendue par le secrétaire général.

Il n’y a pas que la base à être gênée. A la tête de la confédération, Bernard Thibault et les permanents de la centrale de Montreuil toussent aussi. D’abord, si EDF obtient un statut dérogatoire pour son régime de retraite, que va-t-il se passer pour tous les autres régimes spéciaux. Que pourra négocier la confédération ? De plus, l’émancipation de Denis Cohen commence à gêner beaucoup Bernard Thibault et la confédération. Membre du PC, proche de Robert Hue, celui-ci apparaît de plus en plus comme un rival, pouvant remettre en cause la ligne d’indépendance de la CGT par rapport au PCF. Denis Cohen apparaît comme un rival d’autant plus dangereux qu’il est la tête de la fédération la plus riche de la CGT. L’Energie, c’est un peu l’UIMM de la CGT, grâce à EDF et GDF, qui lui versent statutairement 1% de son chiffre d’affaires réalisé en France pour financer le CCAS (Caisse centrale d’activités sociales) d’EDF. Comptant 3.900 salariés, ce comité d’entreprise est une société à part qui gère un budget annuel de près de 400 millions d’euros.

La comparaison avec l’UIMM n’est pas fortuite. C’est au moment même où le gouvernement entre dans le vif du sujet sur le changement de statut d’EDF que sort l’affaire du CCAS. En février 2004, une enquête judiciaire est ouverte à la suite d’une plainte pour « abus de confiance, abus de biens sociaux, et soupçons d’irrégularités » déposée par quatre salariés de la CCAS, dont l’ancien directeur Jean-Claude Laroche. Ils soupçonnent le CCAS d’alimenter la CGT et le PC. L’instruction judiciaire n’est pas achevée mais la fédération de l’énergie se voit brusquement dos au mur. Denis Cohen s’effacera bientôt et sera remplacé par Frédéric Humbrecht, proche de Bernard Thibault.

Quand il arrive au ministère des finances en février 2004, Nicolas Sarkozy ne peut pas ignorer tout ce qui se passe à la CGT. Jusqu’à présent, c’était l’Elysée qui gérait le dossier du changement de statut d’EDF-GDF. Il entend désormais se le réapproprier. L’Elysée discutait avec Denis Cohen, lui négociera directement avec Bernard Thibault. Les deux jouent alors une carte politique pour l’avenir.

« To deal or not to deal »

Y a-t-il eu un accord entre les deux hommes ? A de nombreuses reprises, le soupçon d’une négociation secrète entre Nicolas Sarkozy et Bernard Thibault a pris corps au sein du groupe, comme dans les instances syndicales et chez les observateurs du monde social. Dans son livre Si on me cherche, publié en septembre 2008, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, y fait directement allusion. Il évoque notamment une conversation avec Raymond Soubie, conseiller social de l’Elysée, qui lui aurait ouvertement parlé d’une amnistie judiciaire pour l’ensemble des syndicats. Réponse de l’intéressé : « La CFDT n’a pas de financement occulte. »

« Un deal ! Quel deal ? On n’a jamais été capable de m’en donner le contenu », rétorque Bernard Thibault, lorsqu’il est interrogé par Mediapart quelques semaines après la parution du livre de François Chérèque.

« Bien sûr, qu’il a eu un deal », soutient aujourd’hui un responsable d’EDF.Un haut cadre de GDF se souvient d’une conversation avec Raymond Soubie, à l’époque président d’Altedia, cabinet de conseil en relations sociales travaillant pour GDF. « Alors que nous commentions le changement de statut d’EDF et de GDF,Raymond Soubie nous dit : « Je n’y suis pour rien. » C’est Sarkozy et Thibault qui ont négocié en tête à tête. Vous savez comment est Nicolas Sarkozy. Il fait tout tout seul au téléphone. »

Selon le responsable d’EDF, l’accord négocié au printemps 2004 entre les deux hommes était large. Il en décrit en résumé la substance. La CGT ne s’opposerait pas au changement de statut d’EDF et de GDF. En contrepartie, Nicolas Sarkozy prenait l’engagement que les deux entreprises resteraient détenues majoritairement par l’Etat. Le statut serait maintenu.Les régimes de retraite évolueraient dans le cadre général des régimes spéciaux, mais les prestations et les droits seraient conservés. Le nucléaire serait relancé et il ne serait développé en France que par EDF. François Roussely serait reconduit à la présidence du groupe. Quant au CCAS, l’affaire serait enterrée, et EDF aiderait la CGT à remettre de l’ordre dans le comité d’entreprise. Le syndicat ayant entendu les reproches des salariés, l’accusant d’avoir privilégié ses intérêts au détriment de ceux des agents de l’entreprise.

A la suite de ces témoignages, nous avons interrogé Bernard Thibault pour savoir s’il confirmait ou infirmait ces propos et le contenu de l’accord secret avec Nicolas Sarkozy. Il n’a pas donné suite à nos questions.

Une parole non tenue

Qu’est-il advenu de cet accord ? Malgré le soutien affiché de Nicolas Sarkozy, François Roussely n’a pas été reconduit à la présidence d’EDF. Jean-Pierre Raffarin, alors premier ministre, mettant sa démission dans la balance pour obtenir son renvoi. Ne pouvant nommer Francis Mer, il choisit, faute de mieux, Pierre Gadonneix, dont le nom lui avait été soufflé par Anne Meaux, qui tient un cabinet de communication, mais aussi, semble-t-il, par Suez qui s’impatientait des manœuvres dilatoires du président de GDF pour éviter la fusion, déjà discutée dès cette époque-là.

En 2006, lorsque la question de la privatisation de GDF et de sa fusion avec Suez fut lancée par Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy, alors président de l’UMP, œuvra dans les coulisses parlementaires pour faire capoter le projet. Cela faillit marcher en juin 2006. Thierry Breton, alors ministre des finances, passa tout l’été pour rattraper l’échec et faire finalement passé sa loi de privatisation à l’automne 2006. Mais le projet n’était pas bouclé pour autant.

Au début de sa présidence, Nicolas Sarkozy sembla hésiter sur la conduite à tenir à l’égard de GDF. Une conservation de vingt minutes en tête à tête début septembre 2007 avec Albert Frère, principal actionnaire de Suez, suffit à emporter sa décision. GDF serait privatisé et fusionnerait avec Suez. Lui avait-on rappelé lors de ce bref échange certains engagements ?

Depuis, le président de la République semble avoir retrouvé toute liberté par rapport aux accords passés. Les régimes spéciaux de retraite ont quasiment été alignés sur le régime général. Et lorsqu’il annonça fin janvier 2009 le lancement du deuxième EPR à Penly, l’Elysée précisa dans son communiqué que « dans la perspective du développement ultérieur de la filière, l’Etat reconnaît la volonté de GDF Suez d’assumer la maîtrise d’ouvrage et l’exploitation de l’EPR suivant ». Le dernier pan est tombé. EDF continue pour sa part à assumer ses engagements et aide la CGT à remettre de l’ordre dans le CCAS : 650 salariés du comité d’entreprise ont déjà été reclassés au sein du groupe.

Que faire maintenant ? « Le dialogue social a terriblement changé dans l’entreprise. Tout est beaucoup plus dur. Tous les outils de promotion qui existaient auparavant ont disparu », note un cadre d’EDF. En dix ans, 10.000 emplois ont disparu en France « On demande à tous d’en faire plus. Mais il n’y a aucune reconnaissance, aucune récompense. Les conditions de travail se sont dégradées et les salaires stagnent », dit Marie-Hélène Gourdin, secrétaire fédérale CFDT de l’énergie.

Une césure profonde s’est instaurée entre les salariés d’avant et ceux qui entrent. Les jeunes embauchés gagnent à peine 1.200 euros par mois. Ils connaissent des situations difficiles. Ce sont eux qui sont en pointe dans les mouvements de protestation. « Dans les grandes villes et notamment à Paris, il est vrai qu’ils ont du mal à se loger », constate Bertrand Caron, responsable des relations humaines. Le problème devient si aigu qu’EDF étudie une aide au logement pour les épauler.

Les perspectives de progression sont rares. L’école des métiers, qui constituait une vraie école de la deuxième chance pour les salariés de l’entreprise et leur permettait d’envisager un avenir professionnel, a été supprimée. La formation est désormais assurée par les centres dépendant du Medef. Mais ces formations n’assurent pas grand-chose au bout. « On rentre à un niveau et on n’en bouge pas », dit Patrick Duchet.

C’est à tous ces changements que la CGT doit répondre. Veut-elle continuer à assumer son rôle de co-gestionnaire de fait d’EDF ou retrouver un syndicalisme plus militant ? La question qui dépasse de loin la seule entreprise publique semble se poser avec de plus en plus d’acuité. Et plus les délégués sont proches du terrain, plus ils militent pour des prises de position plus fortes, plus audibles sur l’évolution de la maison, sa stratégie. De son côté, la fédération énergie n’a plus grand-chose à négocier. Tout le monde pressent qu’une page sociale est en train de se tourner. Mais personne ne sait de quelle façon la suite s’écrira.

 Mediapart du 20 juin 2009

Messages

  • d’accord sur le jeu trouble de Cohen, Thibault ( pas seulement sur EDF, mais aussi face au conflit SNCF d’automne 2007 notamment..)

    Il y a comme un conflit à l’intérieur du syndicat de l’énergie : entre les mots d’ordre classiques de la Fédé et les syndicats de base, territoriaux qui répondent mollement aux consignes "d’en haut" mais sont beaucoup plus déterminés, radicaux dans les formes d’action.

    Sinon, un certain nombre d’inexactitudes dans l’article ( qui ne changent rien sur le fonds ) : EDF ne paie plus les retraites des agents ( c’était même une condition des futurs gros actionnaires pour pouvoir ouvrir le capital : il fallait se débarrasser de la "charge" retraites et pas seulement d’un point de vue comptable ).C’est la CNIEG qui traite les retraites des agents ( celles-ci même transformées, restent nettement supérieures au régime général, contrairement à ce que soutient l’article ; il ne reste plus qu’à unifier tous les systèmes de retraite, aux meilleures conditions, of course...)

    Sud à Penly ( cité dans l’article ) y est fortement représenté mais n’a pratiquement pas bougé dans le tout récent conflit ( et tous les syndicalistes radicaux le regrettent, de la CGT et d’ailleurs ) : seulement quelques débrayages sporadiques.
    Lorsque des militants ont été convoqués pour sanction, ( suite aux coupures,..) on ne les a jamais vus.

    Enfin , tisser un parallèle entre l’UIMM et la CCAS est un peu court : qu’il y ait eu ( et peut-être encore ) des financements de partis ( PCF ) , ou de fêtes de l’huma,.. peut-être ; l’enquête est en cours depuis plusieurs années et on attend toujours le compte-rendu : mais admettons..
    Pour autant, il serait intéressant de dire quelques mots sur la démarche émancipatrice ( culture, sports,..) sociale ( vacances, prévention de maladie ; accompagnement des anciens,..)de la CCAS.
    Et aussi, compléter l’info : 1% du CA d’EDF- GDF est dédié à la CCAS, soit : mais c’est l’application de la loi de nationalisation de 1946, qui ( par souci d’équilibre...) octroie le même montant ( 1 % du CA ), aux anciens actionnaires "remerciés".

  • Beaucoup de realite dans cet article , vu de l’interieur tres certainement , le malaise est palpable et ce malaise bloque actuellement toute explosion sociale car tout le monde se regarde en chien de faience et ne fera le premier pas que s’il est sur de ne pas prendre un coup de couteau dans le dos , finalement c’est peut etre le but recherché ????

  • KDO ? oui euh KDO empoisonné je dirais...

    Bon alors là, je vais sans doute m’en prendre plein les dents et être traitée de suppôt de Satan-thibault ( ce qui me ferait juste rire mais admettons)...

    Mais je poserais une question : est ce bien raisonnable d’accorder toute la "confiance " à cet article de Martine Orange de MEDIAPART sur la CGT EDF ?

    Je ne dis pas que sur le fond c’est faux ... A dire vrai , pour être honnête, je n’en sais foutre rien et je ne m’avancerai pas à parler de ce que je ne connais pas ou mal. Je pense que tout est possible, hélas, en ces temps troublés (troublés pour tout le monde). Ça me ferait mal mais admettons qu’il y pourrait bien y avoir des choses à redire...

    Seulement voilà , moi, dans cet article, il y a aussi un paquet de trucs qui me dérangent, voyez-vous , et je préfère les dire.

    D’abord quand on "balance" des choses aussi énormes, il faut quand même des preuves - et des preuves , de mon point de vue cet "article" n’en apporte à ce jour aucune.

    Pourtant c’est assez grave ce que dit cet article (qui ne va même pas jusqu’au bout de ses sous entendus d’ailleurs - car quelle est l’explication causale à ce fameux "DEAL" alors ???!!!???)

    Limite, il y a des sous entendus qui en soi me semblent plutôt "à côté de la plaque".

    Et puis franchement, prendre CHEREQUE comme source (!!!) pour "casser de la CGT" , se fier à la parole de Raymond Soubie (un putain de mec de droite ) pour dire "y a deal", alors que, quand même Thibault dit le contraire ( on peut quand même l’entendre AUSSI, vu qu’on écoute des mecs de droite comme chérèque et soubie non ?)

    ...et bien désolée, mais je trouve ça très "limite" - si c’est tout ce que Mme Orange à apporter à l’appui de son papier : chérèque et Soubie et un ancien cadre CGT anonyme, j’ai beau ne pas spécialement apprécier B Thibault, avoir des doutes, ne pas du tout coller à sa conception du syndicalisme (mais il n’est pas le seul dans la CGT à l’avoir) etc... bon.. j’avoue que "je tique".

    En plus quand je lis le CV de la journaliste... bahhhh.... disons que....

    "Valeurs actuelles en 1984, puis de devenir en 1989 grand reporter à L’Usine nouvelle. En 1995, elle rejoint la rubrique Entreprises du quotidien Le Monde. En juin 2005, elle choisit de quitter Le Monde. Elle rejoint comme rédacteur en chef adjoint le magazine Challenges. En octobre 2006, elle prend les fonctions de rédacteur en chef central du service entreprises du quotidien La Tribune, qu’elle vient de quitter pour suivre l’économie à Mediapart. "

    (Trouvé sur MEDIAPART)

    5 ans à "valeurs actuelles"... comment dire... On est "au-delà" du Monde ou de Libé au niveau idéologique...mais admettons que ce soit une "erreur de jeunesse"...

    En plus, au delà du fond absolument pas "neutre " ni "objectif" (et pas parce que ça ne va pas dans le sens de la Cégète mais parce que sur le fond il y a carrément une prise de position personnelle de l’auteur), franchement ça c’est surtout un article de PROPAGANDE POUR SUD. en tout cas c’est comme ça qu’il m’apparaît aussi.

    (personnellement ça ne me dérange pas, si ça lui fait plaisir, mais je préfèrerais de le voir écrit plus honnêtement).

    Donc j’aurais vraiment du mal à "cautionner" cet article, ce qui ne signifie pas que je pense qu’il n’y a pas de pb à EDF/GDF. Je n’en sais rien.

    Mais bon ensuite chacun-e en pense ce qu’il en veut.

    Je dis simplement attention à ce que les pbs réels qui sont actuellement à la CGT ou dans certaines branches/fédé etc.. ne servent pas de prétexte à certains qui n’ont peut être pas vraiment les meilleures intentions du monde non plus ...

    Ca fait plusieurs fois que l’on trouve des choses "étranges" sur Mediapart concernant la CGT (par exemple qu’on y trouve des documents préparatoires au 49è Congrès avant même que ceux ci ne soient adressés aux militants..) - on ne peut pas oublier pas que E. Plenel (fondateur de Mediapart) n’est pas un simple journaliste mais a été aussi pendant longtemps un militant politique trotskiste actif.

    Et puis,quand je lis un truc comme ça en conclusion, je m’interroge encore plus fortement : est ce un journaliste ou un militant (de quel type ?) qui a écrit ce passage :

    C’est à tous ces changements que la CGT doit répondre. Veut-elle continuer à assumer son rôle de co-gestionnaire de fait d’EDF ou retrouver un syndicalisme plus militant ? La question qui dépasse de loin la seule entreprise publique semble se poser avec de plus en plus d’acuité. Et plus les délégués sont proches du terrain, plus ils militent pour des prises de position plus fortes, plus audibles sur l’évolution de la maison, sa stratégie. De son côté, la fédération énergie n’a plus grand-chose à négocier. Tout le monde pressent qu’une page sociale est en train de se tourner. Mais personne ne sait de quelle façon la suite s’écrira.

    Donc pas de "théorie du complot" pour tout expliquer, présomption d’innocence de Mme Orange mais la même chose pour Thibault et la CGt SVP - car quand même , cet article , il me tombe un peu sur l’estomac comme un plat de nouilles froides au beurre rance...

    LL

    • Je partage une grande partie avec LL .Le parcour dans la presse ecrite de la journaliste ,Martine Orange,me laisse sceptique ,concernant son article sur Thibaut et Cohen .Je ne partage pas tout ce que fait la CGT,mais il ya une chose qui me chagrine cest de detruire tout ce qui peut resister encore contre la politique de Sarko.La droite a toujours su que les communistes  et la CGT representent  un danger .Les affaiblir est un des moyens pour la droite de garder le pouvoir.Nous devons au contraire travailler a ce que toutes les forces resistantes se regroupent ,meme si parfois nous avons des divergences strategiques .Soyons attentifs a ce que disent tous ceux ou celles qui souffrent de la politique antiliberale de Sarko.Ne gaspillons pas nos forces pour denigrer un tel responsable politique ou syndical car un individu seul ne peut prendre une decision qui engage la responsabilite dun parti politique ou dun syndicat.En tout cas ,cest mon point de vue personnel en tant que communiste et syndicaliste.

  • D’accord avec Poum : en tant que toujours premier flic de France, le petit manipulateur pervers a sûrement un gros atout contre le chef de la CGT.

    Désaccord intersyndical face au changement de statut de La Poste

    Sud, Force ouvrière et CFTC ont quitté la réunion de Paris en défendant l’idée d’un rejet total du projet de loi qu’ils considèrent comme un premier pas vers une privatisation déguisée, a rapporté Nadine Capdeboscq, déléguée CFDT.

    Selon elle, la CFDT et la CGT ont en revanche plaidé pour la recherche d’un "compromis" avec l’idée "d’une grève très forte à la rentrée".

    Le gouvernement a annoncé mardi que la Poste resterait 100% publique tout en devenant une société anonyme. [...] le gouvernement a rejeté l’idée d’une privatisation...

    Jeudi 18 juin 2009

    Il n’y aura pas de privatisation de La Poste. C’est clair, c’est simple, c’est net !

    • Mouais...

      pour être un militant CGT de la base à ERDF, je trouve que cet article contient pas mal d’erreurs. La seule chose que je trouve assez réaliste est la fracture entre la base et les hautes instances... mais pas pour les raisons evoquées ici.

      Par exemple, le fameux référendum de 2004. Il s’agissait en fait de dire oui ou non à un accord global comportant 3 volets. La fédération était restée réellement neutre (ce qui n’est pas toujours le cas) et avait très bien mesuré les avantages et inconvénients de cet accord. L’accord prévoyait des mesures salariales et remboursements mutualistes améliorés contre une séparation des agents en inactivité de service (pas de retraités à EDF, d’où le rappel de certains lors de la tempête de 99). Il s’agissait donc de faciliter l’ouverture du capital... le fait de refuser n’arrêtant pas la machine déjà en route depuis que Jospin et Chirac s’étaient rendus à Barcelone pour enteriner l’ouverture à la concurence du marché français de l’énergie, mais posais un sérieux obstacle...
      Dire que tout s’est passé tranquillement lors de cette ouverture du capital est un énorme mensonge ! la CGT était bien seule à lutter contre. Les autres fédérations jugeant que l’ouverture du capital acquise, ils pourraient enfin prendre plus d’importance ! (putain de réformistes) D’ailleurs, la fameuse affaire CCAS revenait sur le devant de la scène avant chaque élection, professionnelle ou de la CCAS ! Entre parenthèse, personne n’a été réellement inquiété et les reproches ont surtout été porté sur des choix complétement assumés, comme le recours aux producteurs locaux pour les cantines, certes plus chers mais tellement plus éthique !!

      Ce qui est assez "drôle" est que cet article tombe juste pendant les élections en cours aux CA des CMCAS (caisses décentralisée de la CCAS)...

      Pour revenir à la fracture entre la base et la Fédé, pour moi le problème provient du fait qu’un certain nombre d’agents détachés à la CGT le sont depuis très longtemps et sont devenus complètement coupés des réalités du quotidien, et se sont installés dans un ancien schéma dans lequel il suffisait de discuter et montrer les dents pour faire évoluer les choses.
      Aujourd’hui, et les jeunes l’ont très bien compris, rien ne pourra bouger sans MORDRE. Les employeurs d’aujourd’hui n’ayant plus rien à voir avec ceux d’avant. Aujourd’hui seuls les résultats financiers comptent, jusqu’à rentrer dans du risque calculé. (cf. la condamnation de GDF concernant l’explosion de Mulhouse : le montant à payer est nettement inférieur aux économies réalisées lors des coupes budgétaire pour le remplacement des canalisations déféctueuses).

      Un renouvellement des militants de la base jusqu’au haut des instances redonnera un souffle à cette CGT dont les valeurs sont toujours là.

    • Cet article est un trool, le faux qui se déguise sous le masque de la vérité pour faire éclater les syndicats qui les dérangent.
      Une intélo catho qui vomit pour semer un trouble évident et un premier flic de france pervers et manipulateur à souhait.
      N’auriez vous pas l’intention de détruire la CGT par hasard ? car cela me fait penser à un cdtiste qui prend sa revanche pour avoir été évincé.
      Pour ce qui est d’un gros atout, il a comme berlu la presse et l’audiovisuel avec lui, a qui appartient l’info aujourd’hui ?
      Alain 04

  • ce thibaut a une trés trés grande respensabilté dans ce qui se passe de malheurs du monde du travaille.les ouvriers payent la trahison ce certains chefs syndicaux

  • Je ne sais pas pour EDF...Mais pour le reste Bernard ;tu as des casseroles au cul.momo11

  • Tard, trop tard aujourd’hui pour comprendre et admettre que l’on ne peut pas être libre si un boulet est accroché à sa cheville : il faut être irréprochable pour pouvoir négocier quoi que ce soit !
    Les « magouilles » de quelques-uns à la CCAS ne l’ont pas mise en faillite, mais le « patron » n’était plus celui que l’on croyait … .

    L’espace de négociations s’est fortement rétréci et une « épée de Damocles » reste pendue au-dessus de la tête de ces syndicalistes cupides et sectaires : c’est signer ou coucher sur la paille ! A qui peuvent-ils faire peur ?

    Sarko n’en demandait pas tant … . L’omniprésent a les mains libres et peut taper fort.
    Quant à ceux qui ont dénoncé – depuis longtemps - les dérives des « ayatollahs » de la CGT et le manque flagrant de démocratie à la CCAS (1), avoir vu juste a un goût amer. ( cf http://ccasmag.free.fr/ccasmagindex.htm)

    Durant les grandes grèves à la SNCF et le méga bordel que cela entrainait, un ministre aurait proposé à Sarko de « lever le pied ». Celui ci aurait répondu : « - il n’en est pas question, et après ce qui s’est passé au comité d ’entreprise de l’EDF, Bernard Thibault ne nous fera plus ch... » (Canard Enchainé)

    Il faudra s’y faire : tout se négocie, cela sera du « donnant-donnant » et nos grands timoniers devront « donner » beaucoup pour se faire pardonner. Quant aux « travailleurs » qui se sentent « cocus », dans quelques jours ils voteront pour les élections professionnelles … comme d’hab ?

    Quelle crédibilité peuvent-ils avoir, ces syndicalistes qui dénoncent les choix de leur employeur mais qui gèrent leurs « œuvres sociales » avec les mêmes méthodes ? ( « externalisation », mutualisation des taches, langue de bois, opacité, personnels rudoyés, … ).
    La gestion de la mutuelle (CAMIEG) est une catastrophe pour les bénéficiaires et les dysfonctionnements sont graves. Mais cela est toujours la faute … des autres, des patrons, des camarades qui n’ont rien compris à la gravité des enjeux, des syndicats minoritaires, de la météo ou de l’informatique !
    Il est navrant de constater qu’au moment où le « social » est si malmené, des irresponsables syndicalistes aient pu se compromettre à ce point. Tous les militants syndicalistes ne sont pas des ripoux décervelés et il est inquiétant qu’aucun d’entre-eux n’ait tapé sur la table … (« tous ensemble, tous ensemble » ?) et proposé de mettre en place des garde-fous pour contenir les « acrobaties » de certains.

    (1)– Les membres du Conseil d’administration de la CCAS ne sont pas élus par les Gaziers & Électriciens, mais désignés par les différents syndicats, au prorata des résultats obtenus lors des élections professionnelles. Ils ne rendent de compte qu’aux syndicats … qui peuvent les « remplacer » à tout moment … . Faut-il préciser que les contestataires sont rares ? Quant aux extra-lucides ….

    J’ai le « bourdon » !

    Jean-Noël Delpérier.

  • rentré a edf en 58 sorti en91 quelle belle maison avons nous fait devenir le premier energetitien mondial < bravo < fallait voir la situation en 1944 n en deplaise a certain, ce qu ils ont appellé < l odieuse collution entre les mines et la cgt a bel et bien fait ce joyau >
    messieux les nouveaux dirigents avec vos ennemis de sud et vos amis de la cfdt si on vous laisse faire vous mettrez peu de temps pour ruiner ce bel edi
    fice mais l istoire nous rugera tous et nous rendra raison nous les anciens

    parti de ruines nous avons batti le versaille industriel et nous en sommes fiert montrez nous que vous etes capable d aller chercher la lune pour le bien de l humanite merci