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Un élu municipal anticapitaliste… ça sert à quoi ?

Publie le mercredi 5 août 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Nous lisons souvent ici beaucoup d’interrogations sur le sens d’une participation des anticapitalistes aux élections et, le cas échéant, de leurs élus dans les institutions. Qu’advient-il du choix de la rupture quand on est amenés à siéger dans un parlement ou dans une collectivité locale ?

Vous trouverez ci-dessous des extraits du compte rendu que fait Francis Viguié, l’élu NPA-CUALS à la municipalité de Montpellier, du dernier conseil. J’invite les lecteurs à faire l’effort d’entrer dans ce que révèle ce compte rendu de la logique d’une participation critique à l’institution municipale : elle se fonde sur un double décrochage de l’élu anticapitaliste, d’abord par rapport à la liste dans laquelle il a été élu, celle des Verts, par fusion technique avec la LCR-Cuals. On peut remarquer que le caractère technique de cette fusion autorise le démarquage politique puisque Francis Viguié refuse d’entrer dans les tractations que mènent les Verts pour s’allier avec la maire socialiste de Montpellier, Mandroux, contre Frêche, le président de région, un socialiste exclu-toujours là, soutenu par les fédérations PS locales. Alors que les Verts s’intègrent à la guerre intestine des socialistes du coin, Francis Viguié garde le cap de l’indépendance politique. Et du coup la démarcation vis-à-vis des Verts devient de fait une démarcation vis-à-vis des socialistes. C’est le deuxième décrochage politique.

L’élu anticapitaliste, comme le montre ce compte rendu, suit de très près l’agenda du conseil municipal mais c’est un suivi sans suivisme. Au cœur de la politique municipale, Francis Viguié vient rappeler les manquements à la démocratie et à la justice sociale qui caractérisent le socialisme municipal ! Ce qui ne l’empêche pas de soutenir, bien entendu, l’exception que constitue la titularisation des agents communaux précaires !

Le NPA (et les Cuals de leur côté) soutient de près l’action de cet élu qui lui donne accès au concret des problématiques locales et qui donc le pousse à développer des positionnements concrets eux aussi mais sans reniement du socle principiel anticapitaliste de la campagne électorale. Il n’y a, faut-il le préciser, aucun électoralisme dans cette attention à ce qui se passe dans le cadre feutré du conseil municipal montpelliérain : le NPA maintient le centre de gravité de son action sur le terrain des luttes (Francis Viguié a été un élément moteur dans l’action contre les licenciements prévus à Dell Montpellier) et de la solidarité internationale. Le même élu et le NPA sont activement engagés dans la campagne contre l’installation à Sète d’ Agrexco, l’entreprise israélienne d’import-export de fruits et légumes. Ici c’est contre une décision de la Région.

Pour nous résumer : un pied dedans-un pied dehors, l’élu anticapitaliste à la mairie de Montpellier contribue à renforcer les dynamiques anti-institutionnelles : : il démonte au plus près (et le compte rendu des conseils municipaux diffuse largement ce démontage) les mécanismes d’expropriation politique et sociale (voir, lien ci-dessous, l’action sur la remunicipalisation de l’eau) qui caractérisent l’action municipale et, dans un paradoxe qui n’est qu’apparent, il s’inscrit au cœur de l’action extra-institutionnelle. Nous ne prétendons pas être au royaume de la perfection politique mais voilà qui peut aider à relativiser les a priori doctrinaires sur l’embourgeoisement inévitable de tout élu se réclamant de l’anticapitalisme, et plus particulièrement sur ce qu’impliquent des fusions techniques aux élections (dans le cas de Montpellier, avec les Verts, mais cela peut même concerner le PS !)

Antoine (Montpellier)

Sur Agrexco :

http://www.resistons.net/index.php/2009/06/01/411-agrexco-a-sete-pas-dargent-public-contre-le-peuple-palestinien

http://www.resistons.net/index.php/2009/06/27/417-plus-de-800-personnes-dans-les-rue-de-montpellier-contre-agrexo

Sur Dell :

http://www.resistons.net/index.php/2009/04/21/388-non-aux-licenciements-chez-dell

http://www.resistons.net/index.php/2009/04/29/395-rassemblement-devant-dell

Sur l’eau :

http://www.resistons.net/index.php/2009/04/21/383-mission-eau-a-montpellier-pour-un-audit-independant

COMPTE RENDU DU CONSEIL MUNICIPAL DE MONTPELLIER du 27 JUILLET 09

Le résultat des élections européennes (chute du PS, échec du Modem, succès des écologistes) a relancé les discussions à gauche. Ainsi à Montpellier, il semble que le courant PS autour de Mandroux [maire de Montpellier] souhaiterait réintégrer les Verts dans la majorité municipale. Les Verts m’ont informé que Mandroux les avait contactés. La position des Verts sur la rupture nécessaire avec Frêche [ancien maire de Montpellier, président actuel de la Région Languedoc Roussillon et président de la Communauté d’Agglomération de Montpellier] et la prise de l’Agglo par Mandroux semble être la raison principale du blocage de la situation. En tout état de cause, j’ai clairement dit aux Verts et à Serge Fleurence [conseiller municipal socialiste], qui voulait savoir, si les Verts réintégraient la majorité, ce que je ferais, qu’il était hors de question pour moi de rejoindre la majorité [PS-PC-Modem]. L’indépendance par rapport au PS est fondamentale. Comme je le fais depuis le début de cette mandature, je conserve toute ma liberté de parole, de vote et de décision et en ceci je respecte l’accord technique que nous avons passé avec les Verts.

107 délibérations étaient à l’ordre du jour.
Ce conseil a commencé par un grand moment de politique politicienne. Sophie Jacquest du Modem, a l’image de son parti, avait la particularité d’être élue Modem à Montpellier sur une liste avec le PS - PC et d’être conseillère régionale Modem en Ile-de-France mais dans l’opposition de droite à la Région qui est PS-PC ! Cette responsable a démissionné du conseil municipal. Elle a été remplacée par Richard Mailhé, nouvel élu Modem par ailleurs ex-PS et tout droit sorti du cabinet de Frêche. La majorité municipale dans son ensemble a transmis au nouvel élu les responsabilités de l’ancienne élue. Les premiers votes ont servi à ce passage de relais. L’un de ces votes était plus politique que les autres, il s’agit de celui de l’élection à l’Agglo de Montpellier. Souvenons nous que la majorité municipale a fait de l’Agglo son territoire gardé, elle a pris les 45 sièges. A l’Agglo, les 45 sièges de Montpellier sur les 90 sont tenus par la majorité PS-PC-Modem. Autrement dit, avec 52% des voix la majorité municipale prend 100% des sièges !.
Je suis intervenu sur ce point. Les transferts de compétences à l’Agglo sont de plus en plus nombreux alors que l’Agglo n’est pas élue au suffrage universel, qu’il n’y a ni programme, ni projets publics. Le minimum de démocratie dans cette situation inacceptable serait qu’au moins les différents courants du conseil municipal soient représentés à la proportionnelle au conseil d’Agglo afin de garantir la transparence et le pluralisme d’idées des habitants de la ville.
Pour Mandroux, il s’agit de remplacer un élu Modem par un élu Modem Pour le PC, il fallait voter leur proposition de loi à l’Assemblée [élection des conseils d’intercommunalités au suffrage universel direct à la proportionnelle]. Comme elle n’a pas été votée, rien ne les oblige à appliquer la proportionnelle. La majorité municipale a voté pour. J’ai voté contre, les Verts aussi.

La délibération 6 illustre le point précédent.
Il s’agit cette fois de voter le transfert à l’Agglo des compétences en matière de lutte contre les inondations à l’ensemble de la vallée du Lez.
Je suis intervenu sur ce point pour préciser qu’à chaque conseil municipal un transfert à l’agglo est soumis au vote. Ainsi, il est demandé à la ville de perdre une compétence sans donner les moyens à l’opposition de suivre le dossier vu le refus de la majorité municipale de toute représentation proportionnelle à l’Agglo. La majorité nous demande de donner un chèque en blanc à G. Frêche .
Considérant qu’il s’agissait d’inondations et de risques pour les populations, je me suis abstenu sur ce point.

La délibération 7 met en place une commission de contrôle des délégataires de service public (les délégataires étant des entreprises désignées par la ville pour gérer un service public). Je suis intervenu à de multiples reprises pour dénoncer la mise en place de délégation de service public. A Montpellier, quasiment tout est en délégation. La mission sur l’eau nous a permis de constater qu’il n’y avait en fait pas de réel contrôle des délégataires. Il me semble important de connaître la réalité des contrats et des bénéfices réalisés. C’est pourquoi, comme pour une fois, la majorité municipale proposait une commission de 5 personnes à la proportionnelle pour le contrôle des délégataires je me suis proposé en suppléant de Nathalie Medeiros des Verts. Nous devons travailler ensemble les dossiers et voir comment nous siégeons.

La délibération 8 retrace l’activité de la Communauté d’Agglo. Ce point ne donne pas lieu à un vote, le conseil prenant acte du rapport fait par la majorité. Il ouvre à débat. Il est à noter que l’Agglo vient d’augmenter à nouveau le billet de tram de 10 centimes ainsi que l’ensemble des tarifs ! Une fois de plus les habitants de Montpellier et de l’Agglo font les frais d’une politique tournant le dos aux besoins sociaux en matière de transport et de développement durable. Au lieu d’aller vers la gratuité comme nous le proposons, nous allons vers le toujours plus cher alors que les salaires sont bloqués et que la crise pèse lourdement sur l’emploi.

Le point 9 est un summum d’hypocrisie. A la veille des élections régionales, la majorité a proposé un vote de soutien au schéma régional d’aménagement du territoire (SRADDT). En fait, je vous renvoie à la lecture de cette délibération qui franchement se moque du monde. Dans un texte insupportable d’autosatisfaction où nous apprenons que la population « est répartie de façon équilibrée » dans la région, où nous devons « améliorer notre compétitivité », où l’on écrit que Montpellier a « un espace piétonnier et cyclable parmi les plus vastes d’Europe »…. et pour finir la valorisation d’Odysseum [« zone ludico-commerciale » à quelques kilomètres du centre de Montpellier].
Je suis intervenu pour dire que l’on nous racontait une belle histoire sans lien avec la réalité. Où sont les véritables orientations ? Où sont les choix politiques ? Le projet SRADDT existe et ne se retrouve pas dans la délibération. En termes d’aménagement, le projet prévoit une « métropole en réseau de Sète à Alès », des « têtes de pont » vers les territoires voisins comme par exemple Carcassonne vers Toulouse, Perpignan vers Barcelone, de développer le rural avec la création des « avant pays »….. Cette délibération n’a aucun sens sinon d’apporter notre soutien à Frêche et à la majorité régionale avant les élections du Printemps.
Par désaccord avec la politique régionale et devant le procédé grossier j’ai voté contre. L’ensemble de la majorité a voté pour, les Verts ainsi que la Droite.

Le point 10 avait pour but l’approbation de la création de la ZAC Pagézy (destruction de la Mairie et nouveau quartier)
La création, le suivi et l’extension des ZACs sont un thème dominant de chaque conseil.
La majorité a refusé un vrai débat sur l’urbanisme lors des Municipales. C’est en conseil municipal que nous avons appris que le projet était : 50 000 habitants de plus à Montpellier en 10 ans. Je suis intervenu sur ce point pour dénoncer la concertation façon minimum légal mise en place par la majorité. Tout d’abord, l’on nous parle de concertation, de 2 réunions dans une salle de la Mairie, d’un avis de la CCI [patronat local]….. mais à aucun moment nous ne savons ce qu’il en ressort ! Nous ne savons même pas si le conseil de quartier a été réuni. _ Par contre nous savons que le projet a été présenté au Mipim [Marché international des professionnels de l’immobilier] à Cannes, ce dont on peut douter que cela intéresse les montpelliérains. J’ai réaffirmé la nécessité d’un débat public sur l’urbanisme à Montpellier en exigeant la création d’une Maison de l’Urbanisme ou d’une exposition à la Maison de la Démocratie ou dans un autre lieu municipal où serait présenté le projet global de l’ensemble des ZACs. Un débat contradictoire s’impose sachant que nous sommes pour l’arrêt de l’étalement urbain, pour conserver la ceinture verte. Cette présentation globale accompagnée d’un débat contradictoire doit permettre aux Montpelliérains de s’emparer de la discussion, de contrôler et de décider dans quelle ville ils veulent vire.
Dans sa réponse, le maire a évoqué le projet d’une journée annuelle de l’urbanisme.

[…]

Le point 94 avait pour but le renouvellement des lignes de trésorerie. Une fois de plus, la majorité se tourne vers les marchés spéculatifs en empruntant au Crédit Agricole-Caylon et à la Société Générale. J’ai voté contre.

Le point 103 concernait le tableau des effectifs du personnel communal. Serge Fleurence a annoncé l’intégration à temps plein de 223 agents précaires La lutte contre la précarité est une dimension essentielle de notre combat, nous en avions fait un axe de notre campagne municipale aussi cette décision est une bonne nouvelle pour tous les agents concernés.

Le point 105 concernait le programme de vidéo surveillance urbaine. Montpellier dispose déjà de 114 caméras de surveillance, la délibération proposait 2 nouvelles caméras sur la place du Peyrou. Je suis intervenu contre reprenant les arguments habituels mais en demandant précisément qui continuait à être membre du Comité d’Ethique. La délibération faisait état d’une réunion de ce comité le 15 juin. A notre connaissance, le MRAP, la LDH et la CIMADE en seraient sorties. Le maire me répondit que la responsable n’était pas là et qu’elle ne pouvait apporter de réponse sans nier qu’il y avait un problème avec des organisations. Comme la Ville compte implanter encore 4 caméras de plus, l’occasion de reposer cette question se présentera bientôt.
J’ai voté contre de même que les Verts et le PC.

Le prochain Conseil Municipal aura lieu le 5 Octobre 09.

Francis Viguié conseiller municipal NPA-CUALs

Messages

  • ça ne sert à rien puisque la majorité socialiste vote toutes les décisions municipales .

    Etre anticapitaliste dans les institutions de la 5ème république est impossible puisque les élus ne représentent même pas 40% des inscrits ...Brandir le drapeau rouge au Conseil municipal par les mots font rire les majorités UMP-PS ...Alors l’action ne peut se développer que sur le terrain social et économique en brisant la logique capitaliste dans les entreprises, lieu du réel pouvoir politique ...Les représentants de la gauche radicale ou révolutionnaire dans les assemblées élus ne sont que des potiches à qui on donne la parole pour rire un peu dans les milieux bourgeois ...

    Elections après élections le peuple se meurt de pauvreté avec l’UMP-PS aux commandes ...Il faudra peut-être imaginer la fin de l’Etat capitaliste pour sortir la france du bourbier où l’entraînent nos élus des partis soi-disant majoritaires ...

    Organiser la révolution reste le défi actuel pour tout militant NPA-PCF-LO-POI-verts et socialistes vraiment révolutionnaires .Détruire les institutions de la 5ème reste une priorité pour permettre au peuple de prendre le pouvoir partout dans les entreprises , les quartiers des villes ,les villages ...Des conseils révolutionnaires révocables à tout moment animeront la production,la commercialisation,la répartition des richesses créées entre tous les citoyens ...C’est quand même mieux que d’entendre son discours dans un conseil municipal tenu par la bourgeoisie locale.

    Mais camarade tu as sans doute raison de croire à ton efficacité à Montpellier où règne le Professeur Frêche , ancien maoïste en rupture de ban avec le PS bourgeois .

    Pour ma part il y a longtemps que je n’attends plus rien des élections gaulliennes.Le peuple doit se réveiller pour renverser la caste de nantis qui nous gouverne depuis trop longtemps sans aucun résultats pour le bonheur de la majorité des citoyens qui votent ou qui ne votent plus ...Pauvre France !!! Espérons quand même ce réveil..On ne sait jamais avec l’histoire ....

    bernard SARTON,section d’aubagne

    • Je crois, Bernard, qu’il faut s’entendre sur ce que veut dire "un élu anticapitaliste ça sert à quoi".

      Il ne sert ni à faire fonctionner, bien évidemment, la municipalité où en effet la majorité est verrouillée par le PS et ses alliés (dont le PC qui s’acoquine au Modem !) ni à faire rire les verrouilleurs (parfois ils rient jaune) !

      Francis Viguié, en tant qu’élu, a d’abord accès à des documents et à certaines délibérations utiles à communiquer aux salariés qui luttent. Il ne se contente pas de belles déclarations, il débusque les mauvais coups et les compromissions (avec, par exemple, le privé immobilier ou de l’eau) et les porte hors les murs de la mairie. Cela ne fait pas la révolution mais il s’agit d’une démarche qui peut être comprise par bien des gens, en particulier parce qu’elle démystifie, pour ceux qui y croient encore, la prétendue gauche.

      Il y a par ailleurs des travailleurs qui ne croient plus au schmilblick électoral de la gauche qui, depuis les institutions, transformerait la société. Et à ceux-là, Francis Viguié adresse un message qui renforce leur défiance mais en cherchant à l’infléchir vers autre chose que l’abstentionnisme apolitique. Avec le NPA, l’élu municipal jette les bases d’une compréhension fine des enjeux locaux qui est plus difficile à élaborer si on est en extériorité du conseil municipal. A partir de là, c’est une dynamique de lutte extra-institutionnelle qui cherche à se mettre en place. Ce n’est pas évident, cela ne se fait pas en claquant les doigts car justement il y a trop de mise en retrait vis-à-vis de la politique chez les salariés et une acceptation de fait de la délégation de pouvoir aux élus.

      Le travail municipal du NPA à Montpellier assume donc le déphasage induit par la priorité donnée aux luttes : il ne cautionne rien de la politique mise en oeuvre et il travaille à politiser le scepticisme populaire. Cela se traduit par une affirmation de l’audience des anticapitalistes qui n’apparaissent plus justement comme ces beaux phraseurs sur l’autre société car ils se coltinent le concret local. Il ne suffit pas en effet d’être hors des institutions pour se payer de mots et finalement pour faire rire sur le manque de sérieux de propositions qui sont perçues trop abstraites !

      Cher Bernard, l’anticapitalisme a besoin de se frotter à ce qui déconstruit la conscience ouvrière tant par les illusions sur la gauche gestionnaire que par l’abstentionnisme-"tous pourris". Agir, comme le fait Francis Viguié, c’est travailler à être audible par ces deux secteurs populaires si opposés, sans cautionner les institutions tout en poussant aux luttes ! Le défi est énorme mais il vaut d’être tenté et à Montpellier il est tenté. Les temps durs commandent d’aller au charbon...là où il brûle ; dans les entreprises, bien sûr, mais aussi dans les municipalités qui, en s’articulant aux intercommunalités et aux politiques régionales, brassent et gèrent des sommes énormes dans un sens qui handicape la lutte des classes.

      Salut amical à toi, Bernard

      Antoine

    • Bien compris ton texte ...Mais il ne cherche pas une autre alternative comme une contre-socièté à mettre en place en concurrence avec la socièté bourgeoise actuelle .Les camarades qui s’épuisent, avec ou sans indemnités,dans les collectivités locales pour saupoudrer de social les citoyens en détresse ,souvent avec raison, ne changent pas le système institutionnel , ils le confortent et en cela lui permet de perdurer avec la délégation de pouvoir et les votes tronqués ou truqués par toujours le même système aristocratique du pouvoir des Maires,Présidents départemental ou régional .Les Préfets sont toujours là depuis Napoléon , de même que les trésoriers payeurs généraux,inspecteurs des finances,conseillers d’Etat et autres haut-fonctionnaires qui font la pluie et le beau temps dans notre monarchie élue par 40% maximum d’inscrits sur les listes électorales ...

      Ce système n’est pas réformable..Il faut le casser,le détruire et inventer autre chose en accord avec le peuple et sous sa direction ....La socièté communiste autogestionnaire est possible aujourd’hui, encore faut-il la mettre en place sans attendre l’accord de l’UMP-PS qui domine le pays depuis trop longtemps .Un militant est autre chose qu’un distributeur de tracts ou de corvée pour tenir un bureau de vote truqué d’avance par l’emprise médiatique de la bourgeoisie .

      Entre nous, nous avons des dirigeants sclérosés par la peur de l’aventure révolutionnaire ...Nous ne sommes pas de la trempe d’un Lénine,d’un Castro,d’un Guévara,d’un Ho chi minh ...Les Robespierre-Saint-Just ou Marat manquent cruellement pour nous sortir de la catastrophe dramatique que la bourgeoisie réserve à la France .

      J’espère que la jeunesse actuelle sera moins timorée que celle de 68 dont je fais parti et qui a loupé le possible révolutionnaire à ce moment-là à cause toujours de dirigeants politiques et syndicaux apeurés par les soi-disants chars de Massu ...De Gaulle en rit encore dans sa tombe ...

      Bernard SARTON,section d’Aubagne