Accueil > Villejuif : nouvelle polémique sur le coût d’une visite de Sarkozy (video)

Villejuif : nouvelle polémique sur le coût d’une visite de Sarkozy (video)

Publie le vendredi 18 septembre 2009 par Open-Publishing
8 commentaires

300 personnes ont manifesté vendredi pour protester contre les moyens dépensés pour la visite du chef de l’Etat à l’hôpital de Villejuif. L’AP-HP, qui a payé 156.000 euros pour financer cette manifestation, dédouane le président.

Nicolas Sarkozy n’a décidément pas de chance avec ses déplacements depuis la rentrée. Après la polémique sur le choix de personnes plus petites que le chef de l’Etat pour figurer derrière lui dans une usine Faurecia, une nouvelle visite provoque un esclandre.

Trois cent personnes ont manifesté vendredi devant l’hôpital Paul Brousse de Villejuif, pour protester contre la visite du chef de l’Etat dans l’établissement, où se tenait une réception pour célébrer la 2.500e greffe de foie effectuée à Paul Brousse et appeler au don d’organes. Motif de la protestation : le coût supporté par l’hôpital, que les syndicats évaluent à « 200.000 euros » au moins, soit « au bas mot à l’équivalent de huit postes d’infirmières sur un an », selon porte-parole du syndicat Sud de l’hôpital, André Compain.

Une manifestation en faveur du don d’organes

Scandaleux, selon les manifestants, qui soulignent les restrictions budgétaires imposées à l’hôpital public. Selon la préfecture, 2.000 personnes, qui ont bénéficié d’une greffe dans cet hôpital, ont été invitées.

C’est l’hôpital qui a assumé les frais de la réception, « sur un budget déficitaire », selon les syndicats. Faux, assure la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris qui, contactée par lefigaro.fr, assure avoir pris le budget à sa charge.

Un budget qu’elle estime précisément à 156.632 euros, dont 112.000 pour le chapiteau installé pour l’occasion, 26.000 pour le cocktail et 3.500 pour les boissons. Un coût qui n’est pas excessif, selon l’AP-HP, « pour une manifestation destinée à attirer l’attention sur le don d’organes ».

L’institution assure également avoir déjà organisé d’autres cérémonies du même type. « Mitterrand était venu pour la 1.000e greffe sans que cela provoque autant de bruit ». D’ailleurs, toujours selon l’AP-HP, la venue de Nicolas Sarkozy n’a pas occasionné de surcoût, puisque la manifestation aurait eu lieu avec ou sans lui.

Mardi déjà, le syndicat Sud avait critiqué « l’état de siège » imposé à l’hôpital, où les consultations au centre hépato-biliaire ont presque toutes été annulées de 6 à 14 heures et les personnels priés de se mettre en congés, rapporte Le Parisien.

Les syndicats critiquent également la forte présence policière dans l’hôpital. Josselyn Carvigant, cuisinier à l’hôpital depuis 11 ans, raconte ainsi à un journaliste de l’AFP : « Même le boulanger qui venait livrer les viennoiseries n’a pas pu ouvrir sa camionnette qui a été contrôlée par les chiens renifleurs. C’est excessif. Même les gens de la police présents ici sont d’accord avec ça ».

Sarkozy et « le devoir de soutenir les équipes médicales »

Le gouvernement s’est porté à la défense du chef de l’Etat. Roselyne Bachelot s’est indignée de ces attaques, estimant qu’il n’y avait pas de grogne parmi les médecins. « C’est Paul-Brousse et l’Assistance publique-hôpitaux de Paris qui ont invité le président à fêter la 2.500ème greffe du foie réalisée dans cet établissement ». »C’est une fête pour les malades sauvés et les médecins », assure la ministre de la Santé.

Nicolas Sarkozy, lui, a assuré ne pas comprendre la polémique. « Je trouve particulièrement incompréhensible qu’il puisse y avoir la moindre polémique sur la présence du président de la République au milieu des greffés, au milieu des équipes médicales. Ce qui serait scandaleux, c’est que je n’y sois pas », a expliqué le chef de l’Etat devant une partie du personnel de l’hôpital et des malades.

« Je pense d’ailleurs qu’il y a des sujets qui n’appartiennent pas à la politique politicienne. Quelles que soient ses convictions, le devoir de soutenir ceux qui font des dons d’organes et le devoir de soutenir les équipes médicales, c’est un devoir d’Etat ».

Le chef de l’Etat a annoncé au cours de cette visite la création de cinq instituts hospitalo-universitaires dès 2010, qui seront « des plates-formes de soins, de recherche et d’enseignement que nous voulons de niveau mondial, organisées autour d’un projet scientifique cohérent ».

 http://www.lefigaro.fr/politique/20...

Sarko à Villejuif, une visite à 200000€

Messages