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Revue de presse internationale

Publie le samedi 28 août 2004 par Open-Publishing

de Alain Masson

« Pour la première fois, le président américain reconnaît ses erreurs » : sur trois colonnes à la Une, Le Figaro reprend ces confidences de Monsieur Bush au New York Times. Il aurait fait « une mauvaise évaluation des conditions » en Irak après la guerre. Une appréciation erronée résultant de la « victoire rapide » remportée sur les soldats de Saddam Hussein, donnant « une illusion de facilité alors que la résistance s’organisait et se développait plus vite que prévu ». En contrepoint, l’éditorial du même quotidien note que « la crise de Nadjaf n’a pu être réglée que par un retrait des soldats (américains). Un peu comme à Falloudjah, dans le triangle sunnite, où, après une bataille intense, l’évacuation des troupes américaines a laissé le champ libre à la résistance sunnite, qui y dispose désormais d’une base de repli ». Toujours d’après Le Figaro, « la crise de Nadjaf est née de l’improvisation qui a suivi la chute de Saddam. Après avoir longtemps accordé sa confiance à l’ancien exilé Chalabi, Washington s’est enfin résolu à chercher des soutiens plus fiables. Espérons que la reconnaissance des erreurs passées soit, chez George Bush, le signe qu’il est capable de s’amender ». France Soir décrit les « dégâts subis par la ville sainte. Les échanges de tirs ont causé deux fissures dans la porte principale de l’édifice religieux. Les murs du complexe ont été endommagés en plusieurs endroits et l’or des 7.777 briques qui recouvre le dôme du mausolée d’Ali a été écaillé par des tirs isolés »...

Selon La Montagne, la remise des clés du sanctuaire « s’est faite avec l’assentiment des Américains et sous le contrôle de la police irakienne. Au final, l’opération ressemble fort à une mise en scène téléguidée de Washington, pour une sorte de Yalta intérieur. (Mais) cela ne garantit pas que de nouveaux foyers de guérilla ne renaîtront pas ici ou là. Et ne mettra certainement pas un terme au terrorisme qui gangrène le pays, comme le rappelle l’exécution du journaliste italien Baldoni ». « Ce qui est notable, souligne le quotidien auvergnat, « c’est que la stratégie politico-religieuse de l’Ayatollah Sistani marque des points. D’origine iranienne, il partage les mêmes convictions que l’Ayatollah Khomeiny, mais il en diffère dans la méthode, car il ne revendique pas l’exercice du pouvoir politique par les religieux ». Sous le titre « Fausse victoire », l’éditorial de Libération observe que « personne ne pavoise ». « L’énergumène Al Sadr, occupant sans titre du cénotaphe d’Ali, a remis les clés dont il n’avait pas eu besoin pour entrer dans le sanctuaire et le squatter. Quant à Sistani, s’il a prouvé qu’il était bien le pivot de la politique irakienne et s’est imposé comme médiateur, ses trop prudentes vacances londoniennes resteront dans les mémoires de ses concitoyens ». Libé rappelle qu’il « existe une petite phrase qui a gâché bien des succès militaires. Elle dit : « Encore une victoire comme celle-là, et nous sommes perdus ». Elle est signée Pyrrhus » !

En marge de cette actualité, le cinéaste Mickaël Moore annonce sur son site Internet qu’il tiendra une chronique quotidienne, à partir de lundi et jusqu’à jeudi, pendant toute la durée de la convention républicaine, dans le principal quotidien nord-américain, USA Today. En guise de prologue, Moore adresse une lettre ouverte ironique au président américain, saluant son « vrai courage pour déserter (son) poste et attaquer un ancien combattant blessé » !

Chasse au trésor

Libération révèle que deux amateurs Français affirment avoir localisé dans la pyramide de Chéops une pièce inconnue qui pourrait être la chambre funéraire du pharaon. Mais l’Egypte refuse d’accorder un permis de fouilles à ces deux chercheurs. Pourtant, déclare ici un professeur au Collège de France, « ce serait la plus grande découverte depuis Champollion. Toutankhamon n’était qu’un petit roi à côté de Chéops ». Commentaire du confrère : « Il est naturel que les Egyptiens ne veuillent pas que leur patrimoine serve de terrain de jeu pour chasseurs de trésors étrangers. Mais le charme de l’Egyptologie est que de tout temps s’y sont mêlés illuminés, pilleurs de sépultures, aventuriers de la chambre perdue et scientifiques. Et que, comme dans toute chasse au trésor, chaque porte ouverte semble donner sur une autre, scellée... ». Il est ici rappelé que « pendant plus de 40 siècles, la pyramide de Chéops fut le monument le plus élevé construit par l’homme, avec une hauteur de 146 mètres à l’origine et un peu plus de 230 mètres de côté à la base ». Les blocs de calcaire dont elle était revêtue furent utilisés par les conquérants arabes pour construire la ville du Caire.

Alors que le Premier ministre Raffarin propose, via Le Figaro, « un contrat de croissance » aux Français, Le Monde s’interroge : « La question européenne peut-elle provoquer une crise majeure au parti socialiste ? ». L’envoyée spéciale du journal à La Rochelle, où cette formation tient son université d’été, raconte comment l’ancien ministre « Henri Emmanuelli a réfuté la menace d’isolement des socialistes français en Europe s’ils votaient Non. En évoquant la solitude des constituants de 1789. De De Gaulle en 1940. De Nelson Mandela dans sa prison ». Conclusion de cet adversaire de la Constitution européenne : « C’est un argument de capitulard ». Ultime précision du Monde : une dirigeante du Mouvement des Verts avait transmis à ces assises un message appelant à « oser le Non ». L’Humanité - qui penche également en faveur de cette option - expose comment le Chef du parti socialiste justifie son « choix du Oui. Un Oui ni résigné ni aveugle, mais raisonné qui repose, (selon François Hollande), sur la réponse à trois questions. « Ce texte constitue-t-il un recul par rapport aux traités précédents ? Et il répond Non. « Ce texte peut-il brider les capacités transformatrices de la gauche ? Et il répond « pas davantage que les traités antérieurs que nous avons approuvés, (Rome, Maastricht, Amsterdam et Nice) ». Enfin, « sera-t-il possible de modifier demain les politiques qu’il inclut ? Et il répond Oui ».

http://www.rfi.fr/actufr/articles/056/revue_30115.asp