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Un Paysan, avec un grand P !

Publie le dimanche 29 novembre 2009 par Open-Publishing
18 commentaires

de Mengneau Michel

Je suis souvent surpris par les prises de position d’écolos bobos sur l’agriculture. Manifestement beaucoup y connaissent peu de chose, pourtant ils ne se gênent pas de nous abreuver de moult conseils, des affirmations parfois totalement farfelues.

On voit aussi fleurir beaucoup d’associations dont ne peut nier la bonne volonté, des bons sentiments, mais pas beaucoup de pragmatisme, et surtout, ce ne sont pas souvent les premiers intéressés qui nous parlent de leur milieu.

Les agriculteurs, les paysans, ceux dont les mains sentent la bouse de vache sont remplacés dans ces sphères pensantes par des intellectuels se voulant de grands philosophes, voire des humanistes patentés, voire des ingénieurs agronomes qui ne savent même pas planter un poireau, pourtant il me semble que l’éleveur de vaches « Parthenaise » est le premier intéressé à l’avenir de son métier, et par la même occasion à sa sauvegarde intelligente.

Alors, pour ces agriculteurs déjà en partie écartés des débats sur leur avenir, le capitaliste en remet une couche en voulant les transformer en industriels, voire carrément les remplacer par des industriels.

C’est pourquoi, sur le film, « Pour quelques grains d’or » de David Briffaud et Fabien Mazzoco je voulais avoir l’avis d’un agriculteur, qui plus est, responsable syndicale. Il m’a répondu par un courrier assez long et très documenté sur son métier, ceci suscité par le film en question qui dénonce l’utilisation de l’argent publique pour satisfaire un nombre restreint d’agriculteurs hyper-productivistes.

Courrier tellement riche et intéressant que je n’ai pu m’empêché de le faire partager, même à l’occasion le mettre en débat car il aborde des thèmes importants pour notre avenir et celui de la planète….

J’ai mis en gras quelques passages de la lettre à Jean-Claude qui me semblaient primordiaux !

Bonjour Michel,

J’ai regardé le film que tu m’as envoyé, ce documentaire a le mérite de poser le problème du devenir de l’agriculture.

Sa première qualité, c’est bien sûr le scandale de l’irrigation à outrance, j’ai dans mon département un exemple frappant, il s’agit du val d’Allier dans la partie la plus sèche, grosso modo entre Varennes sur Allier St Pourcain sur Sioule et Moulins, voire le début de la , c’est un sol sablonneux, (l’ancien lit de la rivière Allier, sol qui ne convient pas du tout à la culture de maïs) ; il n’y a pas si longtemps, 20 ans environ, c’étaient des prairies où l’on engraissaient des bœufs, depuis la PAC (1991) tous ces territoires se sont semés en maïs, le sol n’est qu’un support, ou ces « agriculteurs » amènent tout, de l’engrais à l’eau, pire ces cultures sont justes à côté des captages d ’eau pour Moulins et toutes les agglomérations voisines, 7 communes ont déjà une eau polluée.

Ce qui me fait rager c’est de voir ces pivots tournés toute la journée y compris entre 12 heures et 17 heures l’été au moment de la plus forte évaporation (1), pas un quart de l’eau jetée en l’air ne retombe par terre : happée par la forte chaleur se transformant instantanément en vapeur, et le peu qui arrive sur le sol chaud traverse le sable incapable de retenir cette eau, mais voilà un ha irrigué doit toucher 150 à 200€ de prime de plus qu’une culture sèche , voilà pourquoi les éleveur en ont été évincés,(Nota (1), techniquement cela s’appelle « l’évapotranspiration » ! M.M.).

Sur notre exploitation, je sème pour mes vaches entre 25 et 30ha de maïs dans de la terre argileuse sous paillage à base de film bio et photo dégradable fabriqué avec de la cellulose et de l’amidon , cela me coûte 200€ de plus à l’ha , je suis considéré comme n’importe quel cultivateur en culture sèche à tel point que mon comptable, la chambre d’agriculture, l’ADSEA et surtout ma banque nous disent que nous sommes fous , contre productifs voués à la faillite (ils n’ont peut être pas tort !), mais j’ai le sentiment de préserver l’eau : que je considère comme le bien de tous ; par contre, sur le terrain mon maïs fait un rendement correct voire équivalent à un maïs irrigué, mais voilà, je ne suis pas dans le moule. L’eau sous le paillage remonte du sous sol (1 à 2 mètre) et retombe en gouttelettes fines qui tiennent au frais ma culture, de plus ,le maïs est une plante qui détruit la structure du sol surtout en irrigation (Phénomène de battance, qui à terme asphyxie le terrain), cet inconvénient est supprimé par le paillage qui oblige cette plante à descendre très profond des coupes de terrain ont été effectuées, nous avons retrouvé des racines à plus d’un mètre cinquante de profond, de ce fait le sol est travaillé et permet une vie bactérienne et microbienne là ou elle était impossible ; une fois la culture prélevée nous semons une couverture végétale en fonction de nos besoins du printemps suivant ; trois avantages à cela : ne pas laisser le sol nu l’hiver, une production fourragère pour nos bêtes en début de printemps et un apport d’humus (notamment apporté par les racines de la couverture, colza ou ray-grass) quand j’enterre cette couverture avant une nouvelle culture, mais là encore : pas dans le vent ! Et financièrement tout faux : à court terme !

Dernier détail, depuis plus d’an nous avons abandonné le Soja, pour le remplacer par du colza produit en et , l’Ain et dans l’Allier, et par des drèches de Brasserie, des drèches de blé ou de maïs, il devient insupportable de voir le Brésil en particulier, envahis par Monsanto, l’environnement ruiné par le Soja transgénique et ses paysans souffrir de la faim, d’autres solutions sont possibles, j’en parlerai plus loin.

Tout cela pour te dire que j’ai apprécié ce documentaire, évidement pour le débat qu’il peut engendrer, car dans une grande majorité des cas, voire dans la plupart des cas c’est l’agriculture familiale qui est détruite, je parle de ce que je connais, par exemple, en élevage tous les cas de dopage d’animaux sont le fait de gros exploitants (Clembutérol, Somatotrophine), jamais d’exploitants familiaux –la somatotrophine est produite d’ailleurs par Monsento autorisée aux USA où plutôt fortement conseillée, une petite coopérative américaine qui voulait vendre du lait certifié sans somatotrophine a été condamnée pour distorsion de concurrence !

La paysannerie garde son bon sens, et en effet reste la garante d’une agriculture propre et respectueuse de l’environnement ; les paysans vivent du milieu, dans le milieu et n’ont qu’une envie, le protéger (pour combien de temps encore !), les autres ne pensent qu’a l’EBE, rentabilité, productivité.

C’est vrai aussi pour les grandes exploitations dites bio, qui, si elles ne travaillent pas avec des intrants détruisent le tissus rural ne pensant qu’a s’agrandir, c’est à dire en supprimant des actifs dans l’agriculture et par là même la vie de nos campagnes de la même façon que les autres : ce ne sont pas des paysans mais avant tout des gestionnaires, c’est pour cela que je suis très prudent en parlant de bio, en agriculture, dans les sphères pensantes de l’hexagone je pense à Hulot, voire la tète de liste écolo des européennes, personnage acquit à l’ultra libéralisme, y compris d’ailleurs Bové même si cela peut choquer.

Je dois dire que la grande majorité des bio avant la charte européenne l’étaient par vocation et ont réussi un travail étonnant –ceux de l’Allier font partie de mes amis j’en suis fier ; depuis , beaucoup de ceux qui s’y sont convertis l’on fait par calcul, par des subventions et les exemples ne manquent pas où les dérives y sont écœurantes ; non, le durable ne peut pas se situer dans la croissance à tout prix, non l’ agriculture n’écrira pas les cinquante prochaines années comme les quarante dernières car nous nous serons cassé la figure avant : je parle de l’humanité.

Le film est aussi intéressant car il fait intervenir des gens qui ne sont pas de la partie et c’est important, à la FDSEA 03 nous avons milité pour que les associations de citoyens soit présentes dans CDOA (commissions départementales d’orientation agricole) aujourd’hui tout est remis en cause ! (ce genre d’ouverture est pourtant indispensable car dans beaucoup de milieu écolos bobos, il est dit tout et n’importe quoi sur le monde agricole, manifestement beaucoup ont une méconnaissance totale de l’agriculture, M.M.).

Dans tous mes rapports d’orientation et mes interventions, je répète qu’il faut sortir le dossier agricole de l’OMC (rien n’est inéluctable) (j’ajouterai un propos plus radical en disant qu’il faut carrément se débarrasser de ce foutoir, M. M.), et comme l’eau, doivent être gérer par l’ONU (FAO) avec des pouvoirs renforcés dont la suppression du droit de véto, avec de réels pouvoirs juridiques : C’EST UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT POUR L’HUMANITE ; non, la nourriture, la terre, l’eau, ne sont pas des marchandises au sens commercial du terme ; je parlais du Soja plus haut, c’est l’exemple type, d’un coté on affament des populations, d’un autre on ruinent les paysans français pour nourrir leur animaux, les cours du soja sont fixés en bourse à Chicago (Bourse au cadran M.M.), toutes les productions vont subir le même sort, le ministre de l’agriculture français veut que dorénavant le prix du beurre et de la poudre de lait soit fixé de la même façon en Europe, nous atteignons le paroxysme du système fou où l’argent décide de tout, y compris l’insoutenable, c’est la société marchande dans ce qu’elle a de plus exécrable.

Le capitalisme ne se conjugue pas avec protection de l’homme et de son environnement !

Le même mensonge avec les agro-carburants, la question n’est pas dans la recherche de nouvelles énergies une voiture roulant avec leur « énergie verte » qui parcourt 800 km détruit la nourriture nécessaire à un enfant pour un an ! Mais dans la transformation des méthodes de transports, sur « Bellaciao » j’avais écrit sur ce déplacement des paysans en pour planter des palmiers à huile, là encore, pour un profit à cours terme, les pouvoirs en place affament la population, de même quand se sont mis employer le Maïs pour produire des agro-carburants, ils ont fait exploser le prix des tortillas mexicains, base de l’alimentation de ce pays.

 Pourquoi abandonner le rail et le fret ?

 Pourquoi abandonner le transport fluvial, tout cela au profit de légions de camions de plus en plus gros et polluants ?

 Pourquoi produire à , en Chine ou ailleurs pour des économies de main d’œuvre et brûler des milliers de litres de fioul pour ramener la marchandise en Europe ?

 Pourquoi la voiture est t’elle la reine de notamment en ville : c’est un pur scandale.

Des bagnoles de dizaines de milliers d’euros à côté de gens qui font la manche et crèvent de faim ; cela me donne envie de vomir, non ce ne sont pas les formes d’énergie le problème même si le pétrole et le nucléaire sont une ignominie en soi.

C’est le système qu’il faut revoir de fond en comble.

Les productions alimentaires de cette planète doivent être produites tant en quantité qu’ en qualité afin que plus aucun être humain ne souffre de la faim(ils sont aujourd’hui plus d’un milliard) l’accession à la nourriture et à l’eau doit être un droit inaliénable et chaque état dont les citoyens souffrent de la faim doit être poursuivi par un tribunal international au titre de crime contre l’humanité .

Tu le dit très bien, il faut relocaliser les productions, éviter les transports aussi inutiles, imbéciles que dangereux, et surtout rendre à chaque pays son droit inaliénable à produire la nourriture de ses habitants.

L’ OMC, comme la PAC au niveau européen ont d’abord et avant tout comme objectif , une concentration des productions quel que soit les moyens de production dans des unités de plus en plus importantes, et une spécialisation des bassins à l’échelle des continents , c’est donc un défi monumental à relever, une dérive terrible à combattre, faute de vivre des lendemains qui vont à coup sûr pleurer, et voir arriver l’irréparable .

Je vais arrêter là, nous aurons l’occasion d’en reparler ; nous paysans, exploitants familiaux avons besoin de l’engagement des citoyens et les syndicats comme le notre aussi….

Seul nous ne pouvons rien ensemble tout est possible, il reste à convaincre !

Jean Claude Depoil

Messages

  • Quel menteur traiter bové d’ultra libéral ou même de libéral tout court ??? Quelle connerie

    • il n’a pas dit ça

      il a dit que bové était pote avec des écolos bidons et charlatans qui soutiennent le capitalisme

      et ça c’est vrai

      vu qu"il roule pour cohn bendit

      donc ça sent le sapin :)

      et c’est vrai aussi

      bové a vendu son âme.

      LL

    • Bové a fait de la tôle et ne se contente pas de donner des leçons à la terre entière caché derrrière l’anonymant trés pratique d’internet , et ne se contente pas de decerner ( au nom de quel droit ....? celui de faire des bellles phrases ou d’étaler sa pseudo culture ?) des brevets de bons révvolutionnaires anti capitalistes.

    • Il m’est arrivé de prendre la défense de Bové, de l’avoir rejoint le temps d’une campagne électorale où il fut abreuvé de propos que j’avais prit sur le moment que pour de la médisance. Tous n’était pas fondés mais son attitude de maintenant, le fait d’avoir rejoint la clique des écolos ultralibéraux me laisse à penser que certaines réactions n’étaient pas dénuées de fondement, cela m’empêche pas de reconnaitre qu’il a mené de durs combats. Malheurement son virage idéologique est en train de ternir quelque peu son aura, c’est pourquoi on ne peut plus que lui accorder qu’un crédit tout à fait relatif. Donc les propos de Jean-Claude ne sont pas outranciers, même très réaliste, je pense...

    • pas de bol la personne qui signe LL est loin d’etre anonyme sur BC ! elle a même son mot clé dis donc...

      par contre toi, on te connait pas...

  • Un grand merci au ragondin et à mon camarade Jean Claude pour avoir remis les pendules à l’heure. Les paysans en ont marre de se faire traiter de pollueurs. Si, souvent, ils cèdent face aux groupes de l’agrochimie, c’est qu’ils n’ont pas le choix : c’est ça ou crever.
    Un exemple : le MODEF de la Drôme, syndicat des petits paysans, s’était porté partie civile contre un empoisonneur qui faisait piquer les veaux au clembutérol. Ce trafiquant fut condamné, il fit appel, la cour d’appel de Grenoble aggravait sa condamnation, il se pourvut en cassation, son pourvoit fut rejeté. Trois ans après, ce criminel n’a toujours pas versé les dommages et intérets aux parties civiles et continue ses coupables activités.
    Les petits éleveurs de veaux (et j’en faisait partie) qui avaient à coeur de faire un produit sain ont tous arreté leur activité : ils n’étaient pas en mesure de faire face à la conccurence déloyale des empoisonneurs.

    Le Vieux Rouge (paysan en retraite à 625 € par mois... soit 200 € sous le seuil de pauvreté !)

  • D’accord avec Michel Mengneau, il faut se débarrasser de l’OMC, mais je suis moins d’accord avec Jean Claude, L’ONU via la FAO ne sont pas les mieux placés pour gérer l’agriculture mondiale, l’ONU a montré ses limites face aux guerres menées par l’impérialisme yankee... Sur José Bové, je ne sais pas si il faut le taxer de libéral ou d’ultra libéral mais d’opportuniste surement mème les adhérents de base de la Confédération Paysanne le reconnaisse...

    GR

    • Vieux Rouge, je suis un peu d’accord avec toi pour l’ONU, je n’ai pas pensé d’ailleurs à en parler avec Jean-Claude. Mais je comprends un peu son raisonnement en considérant que l’ONU est normalement la plus grande intance régulatrice, malheureusement j’ai bien peur que ce soit plus le cas. Ce qui est sur c’est qu’il faut que les citoyens se réaproprient ce qui leur appartient, l’eau, l’air, le sol, le sous-sol. Il ne faut plus que les biens naturels ne servent qu’à enrichir que quelques uns...

  • excellent article de JCD et MM très très intéressant. Je vais l’envoyer à ma famille paysanne et leur montrer le film dont vous parlez. J’a i appris bcp de choses.

    Et oui hélas là comme ailleurs les conseilleurs ne sont plus les payeurs.....

    Frater.

    LL

  • merci pour ces quelques lignes d’intelligence qui changent du déversement haineux qu’on rencontre souvent quand on cause des paysans ....

  • cher Michel,

    j’ai beaucoup ri lorsque tu as commis le jeu de mots (irrépressibles disais-tu ?) concernant l’interdiction du lancer de nains ; parallèlement à ça j’avais en mémoire cette scène épique, où de nombreuses personnes apparemment très imbibées devisaient péniblement (l’élocution pour le moins laborieuse, suite à l’ingurgitation d’une trop grande quantité d’alcool sans doute ?) pour ou contre la continuation de cette "tradition" farfelue.

    Mais ce n’est pas le sujet !

    La paysannerie, les paysan(ne)s sont trop souvent ignorés des médias (ou comme tu le soulignes, certains "spécialistes" rapportent à peu près n’importe quoi), aussi j’aimerai signaler à la sagacité des tes lecteurs et du site en général, un film qui ne traite pas directement du sujet, mais qui pourrait en faire partie sans doute (?), il s’agit du film d’Agnès Varda dont l’histoire est : « …Un peu partout en France, Agnès Varda a rencontré des glaneurs et des glaneuses, "récupérateurs, ramasseurs et trouvailleurs". Par nécessité, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Leur univers est surprenant. On est loin des glaneurs d’autrefois qui ramassaient les épis de blé après la moisson. Patates, pommes et autres nourritures jetées, objets sans maîtres et pendules sans aiguilles, c’est la glanure de notre temps. Mais Agnès Varda est aussi la "glaneuse" du titre et son documentaire est subjectif. La curiosité n’a pas d’âge. Le filmage est aussi glanage... »

    Ceci n’est pas sans rappeler, les énormes tas de légumes, jetés ici ou là, imbibés de pétrole pour les rendre impropre à la consommation (soit-disant pour éviter l’effondrement des cours) ; pratique pour le moins scandaleuse, mais ceci est une autre affaire…

    amitiés sergio

    • Sergio, je pense que tu as compris ma démarche qui était de sortir un peu l’agriculture de la caricature que souvent l’on en fait, à tord ou à raison, parfois inconsciement par les écolos que je charie gentiment, mais qui le font, j’en suis sur, par naïveté et surtout beaucoup de méconnaissance du monde agricole.

      Remettre les idées en place sur un monde divers, qui se bat de façon différente pour exister, le courrier de Jean-Claude, le film de David et Fabien, m’en donnaient l’occasion. C’est pourquoi j’ai donné à lire avec l’accord de Jean-Claude cette lettre qui me parait essentielle, très pragmatique et où la recherche d’un juste équilibre apparait. J’espère que beaucoup auront lu cette missive car elle est de bon augure dans un monde qui, même s’il a du mal à évoluer, est néanmoins secoué de mouvements précurseurs que nous devons accompagner avec le maximum de clairvoyance et d’objectivité.

    • d’accord sur certaines choses notamment le fait de tout revoir de fond en comble
      disons que parler de paysannerie quand je lis 30ha de maïs ? je m’interoge quant à la taille de sa ferme ? Et puis etre à la FDSEA ça m’interpèle aussi m^me si dans l’Allier elle est plus proche du PC que de l’UMP...
      Pourquoi utiliser des mots comme "exploiter", quand on l’utilise tout est dit même si il y peu de palce au doute quant à la sincérité de ce paysan.

      Ne vaudrait il, mieux pas :
      favoriser les installations et de les accompagner solidairement en créant des conditions locales favorables (échanges de produits, de savoir, entraide…).

      susciter ces installations en organisant en amont par des liens divers, partout où cela est possible, la « désertion » du travail salarié, en multipliant les contacts et les échanges entre les travailleurEs de la terre et ceux et celles des autres secteurs. C’est-à-dire de faire se rencontrer la volonté croissante de nombreux citadinEs de rompre avec ce système, avec la capacité des ruraux à les accueillir.

      transmettre les savoir-faire nécessaires à la mise en place de productions non industrialisées, autonomisantes, socialement utiles, par des stages de formation, par des chantiers collectifs…

      inventer (ou réinventer) et de mettre en place, localement, de façon autonome de tout pouvoir politique et marchand, des modes d’organisation solidaires de production et de distribution de biens alimentaire

    • Je ne vois pas en quoi le terme exploiter est gènant dans le cas de l’agriculture. Il faut le prendre dans son sens éthymologique qui est "la mise en valeur de quelque chose", c’est dans le terme valeur qu’il peut y avoir matière à discutions. Ce terme est utilisé pour l’agriculture depuis le moyen-äge, c’était prendre une terre vierge pour la rendre cultivable, ce mot vient d’ailleur du latin populaire, dont la racine est assez proche du mot : expliquer

    • C’est la déformation industrielle du terme, déformation sociale aussi. je suis tout à fait d’accord lorsque l’on qualifie les patrons "d’exploiteurs", mais pour l’agriculture l’emploie de ce terme est plus beaucoup plus ancien que le sens, "exploitation de l’homme par l’homme" qui est le slogan du capitaliste. Exploitation, doit être regardée pour l’agriculture dans le sens éthymologique du terme, la mise en valeur.