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Manifestation des chômeurs réprimée à Rennes

Publie le dimanche 6 décembre 2009 par Open-Publishing
8 commentaires

COMMUNIQUE

L’assemblée régionale des chômeurs et précaires en lutte, réunie ce soir après la manifestation du 5 décembre dans le cadre des marches régionales, dénonce l’attitude de la préfecture qui adécidé d’interdire une manifestation nationale annoncée depuis plusieurs semaines et dont elle était parfaitement au courant.

Interdits de manifester, les quelque 500 personnes présentes ont alors cherché à rejoindre le centre ville pour se faire entendre ; mais les forces de police, en nombre impressionnant, n’ont pas cessé de nous intimider, de nous provoquer, de chercher la confrontation pour justifier des arrestations. Alors que nous cherchions à nous réunir dans une salle qui nous avait été promise dans la maison des associations, nous avons été pris dans un guet apens entre la responsable des lieux qui, sous l’ordre de la mairie de Rennes, nous en a interdit l’accès, et plusieurs dizaines de policiers de la brigade anti criminalité. Ceux ci nous ont alors chargé avec violence, tabassé à la tête (traumatismes crâniens), aspergé de gaz lacrymogène, alors que nous n’avions manifesté aucune agressivité. Ils ont arrêté quatre personnes sous le prétexte aberrant de « jet d’essence » (ce qu’aucun observateur un tant soit peu honnête ne pourra confirmer), et un autre pour une soit disant « violence sur agent », arrêtée en réalité dans le tumulte du lynchage.

Ces arrestations ne sont pas hasardeuses, elles s’inscrivent dans une démarche qui vise à inspirer un sentiment de terreur et d’impuissance à tous ceux qui entendent résister aux politiques réactionnaires, sécuritaires et libérales actuelles. Cette manifestation fait suite à l’interdiction de la manifestation de soutien aux luttes de l’ouest du 17 octobre à Rennes et à la répression du mouvement lycéen du 1er décembre à Nantes (nombreuses arrestations et blessés). Le gouvernement, pour tuer dans l’oeuf les mouvements de résistance actuels, et notamment les luttes de chômeurs et précaires en extension aujourd’hui, est prêt à tout, y compris à suspendre les plus élémentaires libertés publiques : celles de manifester et de se réunir. On retiendra également le blocus policier de la ville de Brest lors de la récente venue de Fillon, ou encore la fermeture de tous les Pôle Emploi d’une ville, comme à Quimper récemment, à la moindre annonce de rassemblement.

Nous tenons également à ne pas passer sous silence l’attitude particulièrement honteuse de la mairie « socialiste » de Rennes qui prétend soutenir d’une main les chômeurs et de l’autre recourt aux mêmes méthodes policières que le gouvernement (expulsion de la mairie le 27 novemebre, salle retirée à la dernière minute à la maison des associations permettant les arrestations par la BAC).

L’assemblée régionale des chômeurs et précaires lance un appel à amplifier les mouvements de résistance actuels :

Elle appelle à un rassemblement dimanche à 14 h devant le commissariat central de Rennes (boulevard de la Tour d’Auvergne) pour obtenir la libération des personnes interpellées et l’abandon de toutes les charges retenues contre elles.

Contact : mcpl2008@gmail.com

Messages

  • Ces façons de faire de la police sarkoziènne vont se multiplier pour tenter d’enrayer le moindre mouvement avant qu’il devienne un détonateur. il ne faut donc pas se plier devant ce rapport de force, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Il y a aussi une autre solution qu’il faudrait essayer de mettre au point, c’est à dire utilser les mêmes méthodes que le gouvernement qui tente d’amener le max de citoyens devant les tribunaux pour créer une sorte d’angoisse de la répression. Je ne sais pas comment cela pourrait fonctionner, mais pourquoi, en se regroupant, ne pas essayer de porter plainte contre les forces de l’ordre ou ceux qui les commandent. Il y a sans doute quelque chose à piocher dans ce sens là, il me semble d’ailleurs qu’il y a déjà eu quelques tentatives, ça vaudrait peut-être le coup d’insister.

  • 500 c’est tout ? venez à 10.000, puis 50.000 et 100.000. Il y aura bien un moment ou les chomeurs seront plus nombreux que les CRS !

  • La seule solution c’est d’être plus nombreux. Mais justement c’est là le hic : on arrive à mobiliser avec difficulté et cela le pouvoir le sait.

    • Ben oui, d’un coté le pouvoir et sa police répriment, criminalisent et tentent de faire peur à tous ceux qui veulent résister et de l’autre les confs qui organisent tous les 2 mois des rando pédestres qui ne débouchent sur rien mais elles sont unies....

      Pas facile d’organiser un mouvement de masse quand le pouvoir et ceux qui gèrent "la défense des travailleurs" ont des intérêts convergents.

      Courage à tous ceux qui ne baissent pas les bras !

      Jak

    • C’est peut être parce que que le discours portés par ces associations d’aide aux chômeurs n’est pas le bon , trop marqué politiquement par exemple....

      et ne venez pas m’insulter je ne fais qu’essayer de comprendre pourquoi avec 10 millions de gens dans la déche , il y a 500 personnes à la manif.

    • Beaucoup sont encore dans l’illusion d’un débouché politique par les urnes....

      Sans doute ont-ils oublié la politique de la rigueur en 1983 puis la gauche plus rien quelques années plus tard.

      Plus il y aura de travailleurs qui refuseront d’aménager le système, parce qu’au vu des expériences passées ça ne marche pas, mais au contraire qui voudront renverser le système, et plus le mouvement social sera en mesure d’instaurer un rapport de force en notre faveur.

      Jak

    • En attendant le réveil des masses, il faut défendre, protéger, ceux qui luttent. Et donc s’appuyer le droit bourgeois, national et international, pour faire condamner l’Etat français et ses instances. Car la violence des forces de polices, et ses exactions deviennent inacceptables. Voir les derniers rapports d’Amnistie Internationale.

  • Je ne vois qu’une solution : la reprise en main par le peuple du capital et une gestion égalitaire ne laissant personne sur le bord de la route. Le parti politique dans lequel je milite (NPA) a cet idéal. Pour y réussir, toutes les luttes sont des étapes indispensables mais ce n’est que lorsque la puissance du nombre sur le politique sera suffisante pour s’opposer à la puissance du capital sur le politique qu’on apercevra un début de solution. Les gens les premiers concernés par l’inégalité sont maintenus dans des situations dans lesquelles ils ne peuvent pas prendre de recul et ceux qui le font ont beaucoup de mérite, je les salue bien bas. Cependant, seuls, ils manquent d’efficacité bien sûr. Une orgnisation de relais est nécessaire et je rejoins ceux qui remettent en cause la non-action les directions syndicales, ceci dit il reste le NPA !