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Et si les Américains cessaient de payer leurs crédits immobiliers ?

Publie le lundi 4 janvier 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

A quoi bon continuer de payer ? C’est la question que se posent de plus en plus d’Américains, exsangues financièrement, au sujet de leur crédit immobilier. Maintenant que la valeur de leur logement est devenue inférieure à ce qu’il leur reste à rembourser, ils seront un nombre croissant à cesser de payer leurs traites. Une réaction tout à fait rationnelle.

D’après l’expert immobilier First American CoreLogic, environ un quart des prêts immobiliers américains porte sur des logements dont la valeur est inférieure aux traites restant à rembourser. Pour la moitié de ce quart, soit 5,3 millions de débiteurs, la valeur du bien est, au plus, égale à 80 % de la dette résiduelle. Pour 2,2 millions d’entre eux, elle est inférieure à 50 % du montant restant dû.

Le titre de "propriétaire immobilier" convient bien peu à ces emprunteurs-là. Il serait plus juste de les appeler "propriétaires de dettes". Tout ce qu’ils possèdent, c’est l’obligation de rembourser leur crédit. Tout se passe comme s’ils payaient un loyer supérieur au prix du marché pour se loger.

Les Américains étant élevés sur le principe que rembourser un prêt est une obligation d’ordre moral, l’idée de s’y dérober pourrait leur sembler relever d’un comportement indigne. Pourtant, cela n’a rien d’un péché. Dans des Etats comme la Californie ou l’Arizona, où les créanciers ne peuvent exiger de se faire rembourser sur d’autres biens détenus par le débiteur, on peut même se le permettre sans grand risque.

Dès lors que les propriétaires pris à la gorge se rendront compte qu’ils n’ont aucune chance de récupérer quoi que ce soit, nombre d’entre eux choisiront d’arrêter les frais. En se débarrassant de ces dettes encombrantes, ils retrouveront des marges de manoeuvre financières et réussiront dans la plupart des cas à se loger dans des conditions similaires pour moins cher. La perspective d’un tel soulagement devrait l’emporter sur la crainte de manquer à la morale.

L’intérêt bien compris est contagieux. Une étude menée par trois universitaires - Luigi Guiso, Paola Sapienza et Luigi Zingales - montre que, lorsque des propriétaires d’un même quartier ont décidé de sauter le pas, leurs voisins ont toutes les chances de les suivre.

Les établissements créanciers font donc tout ce qu’ils peuvent pour empêcher l’épidémie du bon sens de progresser. Ils essaient de faire croire que la meilleure solution est de rééchelonner les crédits à des taux plus faibles. Bref, de faire en sorte que rien ne puisse amputer le principal du prêt.

Les scrupules des emprunteurs ont jusqu’à présent contribué à préserver l’équilibre du bilan des banques. Cela ne devrait pas durer, et le jour où le mouvement sera lancé, la crise financière connaîtra un nouveau développement bien douloureux.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/12/31/et-si-les-americains-cessaient-de-payer-leurs-credits-immobiliers_1286292_3234.html

En clair :

"Les scrupules des emprunteurs ont jusqu’à présent contribué à préserver l’équilibre du bilan des banques. Cela ne devrait pas durer, et le jour où le mouvement sera lancé, la crise financière connaîtra un nouveau développement bien douloureux " ... et l’année 2010 sera l’année de cette deuxième crise financière.

Messages

  • Le syndrome Islandais ou la resistance d’un peuple

    pres de 60 000 signatures d’une petition signée par plus de 20% de la population (enfants compris) remises hier
    au President de la Republique d’Islande afin de ne pas signer la loi d’indemnisation Icecave (Arte dimanche) malgré le lissage parlementaire...

    rappel du bras de fer en cours :

    Le Parlement adopte à l’arraché l’accord Icesave

    Le Parlement islandais a adopté mercredi soir à une courte majorité une loi controversée destinée à rembourser près de 4 milliards d’euros. Cette somme a été avancée par le Royaume-Uni et les Pays-Bas pour indemniser plus de 300.000 de leurs citoyens lésés par la faillite de la banque Icesave.

    Une majorité de 33 députés a voté en faveur du texte et 30 parlementaires ont voté contre, selon le décompte officiel du vote, retransmis en direct par la télévision islandaise.

    "Félicitations l’Islande !", a crié un député favorable au texte à la proclamation du vote devant l’assemblée, tandis qu’un opposant a répliqué : "C’est de la haute trahison !".

    Le litige sur Icesave, qui dure depuis l’été dernier, était un obstacle pour la candidature de l’Islande à l’Union européenne (UE). Il a aussi entraîné des retards dans le versement de nouvelles tranches du prêt d’urgence de 2,1 milliards de dollars accordé par le Fonds monétaire international (FMI).

    Accord conclu en octobre

    La loi est conforme à un nouvel accord trouvé par les gouvernements islandais, britannique et néerlandais en octobre après le rejet par Londres et La Haye d’un premier texte adopté fin août par le Parlement islandais qui prévoyait l’expiration en 2024 de la garantie publique islandaise au remboursement des fonds.

    Le texte prévoit le paiement échelonné d’ici 2024 d’environ 3,8 milliards d’euros, soit l’équivalent de près de 40% du Produit intérieur brut annuel de l’île de l’Atlantique Nord, ruinée par l’effondrement de ses banques en octobre 2008.

    L’ampleur du fardeau a suscité des manifestations, de fortes critiques de l’opposition et semé la discorde au sein de la majorité de gauche du Premier ministre Johanna Sigurdardottir, qui a menacé de faire voler la coalition au pouvoir en éclats si le texte n’était pas adopté.

    31 décembre 2009 00:56

    http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20091231005622320172019048000_brf002.xml

  • Les Américains ont légalement la possibilité de cesser de payer leur crédit immobilier en abandonnant leur maison . Leur dette se trouve ainsi effacée et c’est le créancier qui en est pour ses frais . Beaucoup l’ont fait quand les mensualités de remboursement sont devenues trop importantes . C’est àl’origine de la crise des subprime .

    En France, même si vous êtes expulsé de la maison dont vous ne pouvez plus payer les traites et que la banque vous l’a confisquée et revendue pour presque rien à des comparses, votre dette n’est pas effacée, vous êtes toujours redevable du remboursement du prêt moins le minable produit de la revente pendant toute votre vie et ce sera prélevé sur vos revenus jusquà ce que l’emprunt soit totalement remboursé .