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SARKOZY A MAYOTTE : Le "Kwezi" d’ici, n’est pas le "Assalam Aleïkum" de là-bas

Publie le jeudi 21 janvier 2010 par Open-Publishing

Le "kwezi wa Maore", lancé par le président français à Mayotte est aux antipodes du "Assalam aleïkum" de Barack Hussein Obama au Caire, ou le "Ich bin ein Berliner" de John Fitzgerald Kennedy à Berlin.

Les mots les plus simples peuvent être porteurs d’espérances, s’ils expriment une vérité, s’ils prêchent pour la paix et la concorde. Le message du président français "Mayotte, c’est la France !", prononcé avec un ton gaullien, rappelant "l’Algérie française", sonne comme un défi à la communauté internationale et un déni du droit qui régente le monde.
Un discours volontairement offensif. Aux Mahorais, Sarkozy conseille "de ne pas donner du travail aux Comoriens" des autres îles, pour sauver Maore de la misère. Manifestement, Sarkozy se croyait en banlieue parisienne, ignorant que la foule qui l’écoutait était constituée des Comoriens des quatre îles. Parce qu’aux "Comoriens", le président français promet la reconstruction d’un centre de rétention administratif opérationnel en 2012", un radar de plus pour mieux contrôler le "flux migratoire" en mer, une augmentation des effectifs de la police aux frontières et des moyens aériens supplémentaires.
Sarkozy sait que l’Onu a pris à témoin les nations du monde, le 28 novembre 1994 affirmant que "conformément aux accords signés le 15 juin 1973 entre les Comores et la France, relatifs à l’accession des Comores à l’indépendance, les résultats du référendum du 22 décembre 1974 devaient être considérés sur une base globale et non île par île…"
Le référendum du 29 mars 2009 pour la départementalisation de Mayotte qui sert de référence pour expliquer l’adhésion populaire des Mahorais à la République française est considéré comme une mascarade. A Mayotte, le président français a fixé le tableau. L’île est sur le pied de guerre contre leurs familles des autres îles. Simultanément, les manifestants Mahorais qui réclamaient une vie décente ont été priés de se taire. Un discours qui tire sa philosophie dans celui de Dakar, à milles années lumières de la déclaration historique d’Obama en Egypte et de Kennedy à Berlin. Le premier a retiré la première pierre du mur de défiance qui sépare l’Occident et le monde musulman, le second a célébré le monde libre qui a vaincu la haine. Quarante ans après Kennedy, un an près Obama, le président Sarkozy à contre courant de l’histoire dresse en 2010, son mur. Avec ses traumatismes, ses blessures ouvertes, refusant de refermer à jamais ce cimetière marin qui continuera à couvrir de son linceul bleu, des femmes, des hommes et des enfants…
Sarkozy avait la possibilité de mettre les uns et les autres devant leurs responsabilités.
Aux autorités comoriennes, de vaincre la corruption qui gangrène l’Etat et empêche tout développement, et aux élus Maorais, de prendre en charge la destinée de sa population, dans la perspective, de recréer sur des bases saines l’archipel des Comores. Il a choisi de décevoir.

Ahmed Ali Amir
Source : Al-watwan N° 1487 du 21 janvier 2010

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