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Le Conseil de sécurité de l’Onu a prévu vendredi une réunion en urgence sur la dégradation de la situation entre Israël et son voisin libanais, au lendemain d’un veto américain à une résolution dénonçant un recours disproportionné à la force à Gaza.
Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a annoncé jeudi l’envoi d’une délégation de haut niveau au Proche-Orient afin de tenter de limiter les conséquences d’un conflit devenu régional.
L’instance suprême des Nations unies examinera la situation au Liban où Israël a lancé une offensive visant le mouvement chiite libanais Hezbollah, responsable de l’enlèvement de deux soldats israéliens, selon l’ambassadeur de France à l’Onu, Jean-Marc de La Sablière, président en exercice du Conseil.
Les Quinze membres du Conseil se réuniront avec les représentants du Liban et d’Israël, à la demande du gouvernement libanais, a précisé le diplomate français. L’Algérie avait fait une requête similaire.
Cette réunion est organisée après un veto américain, émis jeudi par les Etats-Unis, à un projet de résolution du Qatar demandant la fin des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza et "du recours disproportionné à la force" dans cette région. Le projet de résolution appelait aussi à la libération du militaire israélien enlevé le 25 juin.
Le texte a recueilli 10 votes favorables, dont celui de la France, quatre absentions et un vote contre, celui des Etats-Unis. Ce projet "n’est pas équilibré" et "est dépassé" par les récents développements au Liban et l’envoi d’une mission de l’Onu dans la région, a expliqué l’ambassadeur américain, John Bolton.
La mission de l’Onu est composée de trois personnes : Vijay Nambiar, conseiller spécial de Kofi Annan pour les affaires politiques, Alvaro de Soto et Terje Roed Larsen.
La délégation se rendra en premier lieu au Caire pour des entretiens avec des responsables égyptiens et les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe. Elle se rendra ensuite en Israël, dans les territoires palestiniens, au Liban et en Syrie, selon un communiqué.
A Rome, Kofi Annan s’est déclaré "profondément inquiet par l’escalade de la violence au Proche-Orient" et a condamné "toutes les attaques contre les civils" effectuées dans cette région du monde.
Israël a intensifié ses raids destructeurs qui ont tué au moins 46 civils jeudi au Liban, après la chute de roquettes sur la ville de Haïfa, dans une escalade de la violence déclenchée par la capture de deux soldats israéliens par le Hezbollah libanais.
L’aviation israélienne a notamment bombardé deux bases aériennes dans l’est et le nord du Liban et l’aéroport de Beyrouth. Elle a aussi mené plusieurs raids aériens contre le sud du Liban, faisant plusieurs dizaines de morts parmi la population civile, dont des enfants.
Israël a affirmé avoir bombardé l’aéroport international de Beyrouth (AIB), entraînant sa fermeture, car il servait au "transfert d’armes pour le Hezbollah".
Le représentant spécial de Kofi Annan pour le Liban, Gier Pedersen, a déploré la mort au Liban de "nombreux civils" et la destruction de "beaucoup d’infrastructures civiles". "Il est très inquiétant que les militaires israéliens mettent en place un blocus par air et par mer et qui accroîtra les difficultés imposées à la population libanaise du Liban", a-t-il estimé.