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1er ---> BILLET SATIRIQUE ---> Mon petit soldat de plomb

Publie le jeudi 15 juin 2006 par Open-Publishing

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Par N.E Tatem

Un chef de gouvernement algérien

Un bataillon de figurines, faites de plomb, représentant les armées de Bonaparte, tel était le meilleur jouet que j’ai eu quand j’étais enfant. Il a marqué ma vie. Il m’a laissé beaucoups de souvenirs et son poids reste gravé dans ma mémoire. A chaque fois, depuis et jusqu’à ce jour, que je porte un truc pas léger, je me le rapelle.

Parmi les soldats et les officiers peinturulés de toutes les couleurs, il y a avait deux personnages en tabliers blancs. Je les, distinguais, et les ai pris pour deux infirmiers. Mon père m’expliqua, que seul celui qui a une croix rouge au dos s’occupe de la santé du régiment. Il est, visible avec ce signe, conventionnellement interdit que l’ennemi lui tire dessus. Le second est enseignant, me dit mon père.

Parmi le bataillon qui pesait bien plus de trois kilos, car fait du métal tendrement maniable mais pesant, il est le seul à porter une barbe. Taillée de près, elle lui décorait impeccablement le visage, non pas comme Marx ou Che Guevara qui ne se donnaient point la peine de soigner leur tignasse faciale qui leur allait, en icône, comme une touffe d’arbrisseaux de maquis montagneux ou d’alfa de steppe. Celle de mon soldat miniature, ressemble davantage à celle d’un taliban maniaque d’hygiène pour berner le monde, qu’à celle d’un révolutionnaire du genre Amilcar Cabral dont le geste dépasse l’apparence.

Mon père me persuada que l’armée de l’empereur tenait beaucoup à l’éducation et luttait contre l’analphabétisme, c’est pour cela qu’elle avait toujours un enseignant dans ses rangs. Au bout de quelques jours de réjouissance récréative avec ce personnage lourd, je l’ai égaré. La figurine en barbe et tablier blanc mais sans croix rouge, a disparu du lot, comme volatilisée. On dirait qu’elle avait fondu dans un feu ou partie avec l’eau de nos toilettes où je perdais souvent, par mégarde, quelques objets.

Je l’ai longtemps pleuré, chagriné de cette perte. Je risquai de déprimer. Le joujou disparu dont j’avais pourtant son semblable, laissa un vide dans mon esprit. Des semaines puis des mois, ma peine fut grande. Mon père, inquiet de mon état, n’a pas cessé de me consoler. En vain, j’étais touché au plus profond de moi d’avoir perdu un valeureux soldat. Comme si j’ai perdu un tout un combat de vie ou de mort.

Finalement, mon géniteur a réussi à juguler mes pleurs. Me promettant qu’une fois grand, je retrouverai mon petit soldat de plomb.

Depuis que Belkhadem, sorti de dessous l’aile du burnous d’un certain feu Bitat (ancien président de l’assemblée nationale algérienne qui a découvert avant une marionnette), a été désigné à la tête du gouvernement algérien, j’ai aperçu le teint, les yeux, la tête, la posture et les traits de mon petit soldat de plomb.

Je suis, enfin comme me l’a promis mon père, sûr d’avoir retrouvé mon jouet.

Il fera, dorénavant, l’objet de beaucoup des mes jeux de grand.