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2 temps de la journée d’action en Alsace

Publie le samedi 26 juillet 2003 par Open-Publishing

À Ribeauvillé, la journée nationale de grève des intermittents du spectacle s’est traduite par l’annulation des prestations des comédiens professionnels qui animent le Labyrinthus (labyrinthe de maïs ouvert jusqu’au 31 août ). Les 8 comédiens avaient dans un premier temps annoncé leur intention de s’associer au mouvement de grève. Ils ont ensuite accepté une solution intermédiaire : jouer les spectacles, mais en les faisant précéder à chaque fois d’une présentation des revendications des intermittents. Tracts et pétitions devaient aussi être communiqués au public. Le collectif des intermittents d’Alsace, lui, ne l’a pas entendu de cette oreille. Venus de Strasbourg et de Mulhouse en fin de matinée, une trentaine de grévistes ont interrompu les interventions de leurs collègues, qui se sont retrouvés momentanément et symboliquement bâillonnés et mains scotchées. La direction a alors pris la décision de fermer le site.

Grève à Ribeauvillé mise à part, les intermittents alsaciens ont choisi de faire le point sur les raisons de leur mobilisation lors d’une conférence de presse. « Il n’y a, dans le protocole d’accord du 26 juin aucune solution aux problèmes de notre régime d’allocation chômage », a ainsi rappelé Denis Forget, trésorier de la section Alsace du SFA-CGT « Le Medef veut chasser du régime ceux qui en ont le plus besoin, les personnes qui ont du mal à atteindre le seuil des 507 heures, a poursuivi M. Forget, qui dénonce « un accord d’exclusion, pas de solidarité », signé par des syndicats minoritaires, CFDT en tête. Pire, « le protocole d’accord est irréaliste. Moi, avec mes 1000-1200 heures par an, je pourrais ne pas entrer dans le cadre de l’assurance chômage », a déploré, calculs à l’appui, Rita Tataï, costumière. Au-delà des situations personnelles, « c’est tout un pan de la politique culturelle alsacienne, développé depuis 10 ans grâce à l’ouverture de la grille documentaire de création par FR3, qui est aujourd’hui menacé », rebondit Roland Muller, président de la Société des auteurs-réalisateurs de films indépendants en Région Est (SAFIRE). Et Marc Austett, comédien et metteur en scène mulhousien, de conclure : « Notre mouvement n’est pas celui d’une corporation. Il rejoint les luttes pour la préservation du service public, le refus de la marchandisation de la société. Nous ne voulons pas d’une société obsédée par la recherche du profit ».