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20 novembre - Grève a l’Éducation nationale : la défense de l’école est en jeu

Publie le vendredi 14 novembre 2008 par Open-Publishing
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De Michel ROCCO

Pour la première fois depuis longtemps, toutes les organisations syndicales appellent l’ensemble des salariés de l’Éducation nationale à la grève le même jour, le jeudi 20 novembre. Et il y a de quoi se mettre en colère, tant la liste est longue des dégradations subies ou prévues de l’école publique.

Pour la rentrée prochaine le gouvernement prévoit la suppression de 13 500 postes dans l’Éducation nationale, s’ajoutant aux diminutions de ces dernières années. Pour les écoles maternelles et primaires, alors qu’il est prévu 20 000 enfants de plus, le gouvernement répond en supprimant 5 500 postes !

D’ici 2011, avec les réformes en cours - bac professionnel en trois ans au lieu de quatre et réforme des lycées qui prévoit une baisse des heures d’enseignement obligatoires - c’est encore 90 000 emplois qui seront supprimés, soit un dixième des effectifs actuels, selon les syndicats.

Dans le primaire, le mécontentement est grand suite à la décision de supprimer deux heures d’enseignement le samedi matin pour les remplacer par des heures de soutien. Cela a créé un véritable imbroglio dans de nombreux départements, où la mise en place de cette aide pour les élèves dits en difficulté s’est traduite par la plus totale confusion pour les enseignants concernés. Et parallèlement le gouvernement transfère dans des classes ordinaires 3 000 maîtres spécialisés exerçant dans les Rased, réseaux d’aide pour les élèves en difficulté !

Avec les suppressions de postes déjà réalisées, la situation s’est aggravée dans les établissements scolaires, à commencer par ceux comprenant un grand nombre d’élèves en difficulté. Avec l’application des nouvelles mesures, elle risque de devenir catastrophique pour les établissements accueillant des élèves des milieux populaires, qui étaient déjà les plus mal lotis.

La grève du 20 novembre concerne donc tout le monde : les salariés de l’Éducation nationale en lutte contre la dégradation de leurs conditions de travail, mais aussi l’ensemble du monde du travail, les parents comme les élèves. Son succès pourrait donner à réfléchir au gouvernement, et en particulier à Darcos, le ministre des attaques contre l’Éducation nationale.

Michel ROCCO

Messages

  • Je ne suis qu’animateur en scolaire, mais aussi militant d’une éducation en service public et de l’éducation populaire. C’est pourquoi je soutiendrait le mouvement et refuserai de travailler si on nous demande d’occuper le service minimum mis en place par le gouvernement. Faire la grève montre qu’il y a une opposition, à nous de la faire suivre en communiquant aux syndicats notre volonté de continuer tant qu’il n’y a pas de changement. N’attendons plus que les syndicats prennent les décisions à notre place, montrons notre opposition en restant en grève ! L’éducation doit être une priorité du gouvernement, nous ne devons pas en arriver à une éducation privée pour les plus riches ! Elle doit être de tous les instants et de tous les milieux !

    • Désolée mais je ne suis pas d’accord. Quels que soient les problèmes que nous pose le gouvernement, nous avons accepté un métier et les responsabilités qui vont avec. Faire grève, c’est priver les élèves d’un certain nombre d’heures de cours qu’ils ne pourront pas rattraper, c’est les pénaliser. En plus, je trouve immoral que nous, fonctionnaires, assurés de conserver notre travail et d’avoir une retraite un jour (le problème des retraites est hors sujet), nous fassions grève quand il y a des centaines de milliers de chômeurs, et beaucoup de retraités qui ont à peine de quoi vivre !
      Je suis prête à participer à une manifestation un samedi, mais je ne ferai pas grève.
      Florence, professeur, Lyon

    • Désolée pour les élèves mais c’est pour eux également que nous nous battons. Pour les élèves qui ont encore envie de travailler et pour les générations à venir. Etes-vous TZR depuis 5 ans ou plus ? sur 2, 3 établissements ? A 100km ou plus de chez vous ? Il faudra vous y préparer si vous laissez faire le gouvernement. Je suis déjà dans ce cas (tzr, parfois sur des postes loin) et je peux vous dire que dans cette situation les "élèves" que vous mettez en jeu n’ont pas ce que j’appelle un enseignement de qualité. Par ailleurs, ne nous voilons pas la face, combien d’élèves sont contents de ne pas avoir cours ? Faute à qui ? aux parents, aux valeurs qui se perdent et aussi à ce système qui empêche de plus en plus la cohésion des équipes. Je comprends que des collègues soient lassés de ces grèves éparses qui ont peu d’effets mais ne rien dire c’est tout accepter et si nous n’agissons pas maintenant, il sera trop tard dans quelques années. Alors chacun est libre d’agir ou non mais soyez cohérents entre vos actes et vos paroles : c’est assez lassant de parcourir les salles des profs et de voir que c’est partout pareil : tout le monde se plaint mais très peu de personnes agissent. En grève...MASSIVE !

  • Manifestation pour l’éducation le 20 novembre à 10h 30, place de la bourse, STRASBOURG (67) !