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2012 déjà en ligne de mire pour Sarkozy

Publie le jeudi 8 octobre 2009 par Open-Publishing
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BERNARD DELATTRE

Depuis mercredi, la candidature de Sarkozy à un second mandat fait de moins en moins de doutes. Qui, en attendant, pour occuper Matignon ?

A titre personnel, je considère qu’il apporte énormément à ce pays et que ce serait bien qu’il poursuive son action de réforme et de modernisation de la France". Cette allusion à Nicolas Sarkozy, prononcée au détour d’une interview accordée au "Figaro", est passée tout sauf inaperçue à Paris mercredi. Et pour cause, on la doit au secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant : le plus proche conseiller du chef de l’Etat, si influent qu’il passe aux yeux d’observateurs pour un vice-Président de facto, voire pour le Premier ministre-bis.

Or, si Claude Guéant y a mis les formes - "C’est lui qui décidera le moment venu" - , est-il imaginable que cet homme si bien informé se soit risqué à faire part publiquement de son souhait concernant les élections présidentielles de 2012 s’il courait le moindre risque d’être désavoué, soit dans les faits à l’avenir, soit à court terme par l’intéressé ? Pas vraiment.

Dernièrement déjà, plusieurs hiérarques de la majorité UMP, voire certains ministres, avaient plaidé pour un second mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy. Mais, interrogé sur ses intentions lors de son ultime prestation télévisée en date, en marge d’un déplacement à New York, l’hôte de l’Elysée avait démenti penser déjà à 2012. "J’ai tellement de charges sur les épaules. [...] Le rêve de mon hypothétique réélection n’est vraiment pas dans ma tête", avait-il assuré. Certains signes, toutefois, ne trompent pas sur le fait qu’au sommet du pouvoir, l’an 2012 n’est plus considéré comme une lointaine échéance.

Ces dernières semaines, à coups de ralliements successifs (aux souverainistes, aux chasseurs, etc.), Nicolas Sarkozy a mis la machine de guerre électorale de l’UMP en ordre de bataille pour le scrutin régional du printemps 2010, qui sera la dernière élection intermédiaire avant la course à l’Elysée de 2012. Cette structuration de l’UMP sera évidemment utile également pour le candidat de ce parti aux présidentielles. "Au pire ou au mieux, vous en avez encore pour sept ans et demi avec moi !", avait, en outre, ironisé Nicolas Sarkozy début juillet, devant les députés UMP réunis à l’Elysée. Du reste, cela fait longtemps qu’on n’a plus entendu le chef de l’Etat répéter une des antiennes de sa campagne de 2007, selon laquelle "l’énergie qu’un Président met à durer, il ne la met pas à faire". Enfin, ce n’est un secret pour personne que le ban et l’arrière-ban des publicitaires, communicants et autres stratèges planchent en ce moment sur les stratégies internet de l’UMP et d’un Président impressionné par la campagne multimédia victorieuse de Barack Obama. Ce n’est peut-être pas que pour sacrifier à l’air du temps que Carla Bruni-Sarkozy a relifté ses sites internet et que son époux a fait savoir qu’il s’adonnera bientôt, y compris lors des sommets internationaux, à Twitter, le dernier gadget à la mode.

Un changement de Premier ministre pourrait-il faire partie de cette éventuelle stratégie en vue de 2012 ? Le départ de François Fillon de Matignon "n’est absolument pas à l’ordre du jour", a assuré Claude Guéant mercredi, comme s’il était nécessaire de le préciser. Cela n’empêche pas les commentateurs de déjà spéculer sur un remplacement du chef du gouvernement au printemps. Dans ce qui serait alors le lancement de la dernière phase du premier quinquennat et l’ouverture des hostilités en vue d’un second.

Nicolas Sarkozy est d’ailleurs pressenti pour avoir déjà choisi les axes de sa campagne. Ce serait "la règle des trois i" : le recentrage sur ces fondamentaux que sont, pour la droite, l’insécurité, l’immigration et les impôts. Dans cette optique, trois personnalités pourraient, à Matignon, respectivement incarner ce virage. Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, ami de 30 ans de Nicolas Sarkozy. Son collègue de l’Immigration, l’ex-PS Eric Besson, pour consacrer la politique d’"ouverture" à la gauche. Ou le ministre du Budget Eric Woerth, la révélation de l’année pour son expertise, son orthodoxie et son talent médiatique. Les conjectures ne font que commencer.

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