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22 Juin 2021, Loukachenko au Fort de Brest : Appel à la Résistance populaire antifasciste
par Lepotier
Publie le mercredi 30 juin 2021 par Lepotier - Open-Publishing1 commentaire
LE CONTEXTE :
le 22 Juin 1941, à 4 heures du matin, l’Allemagne nazie, victorieuse partout ailleurs, pratiquement sans résistance, lance l’opération Barbarossa en vue d’envahir l’URSS et d’asservir les peuples slaves, selon son projet politique fasciste.
A la frontière avec la Pologne, au Fort de Brest (Bélarus, alors la partie la plus occidentale de l’URSS) cependant, elle rencontre déjà sa première résistance, prémisse de celle qui la mènera à sa chute, de Moscou à Stalingrad et ensuite.
22 JUIN 2021 : 80 ans exactement après, dans la nuit du 21 au 22, l’Union Européenne, avec l’appui des USA, de la Grande Bretagne et du Canada, décide d’un plan d’asphyxie de l’économie de ce petit pays, aujourd’hui indépendant : le Bélarus.
le Fort de Brest, aujourd’hui au Bélarus indépendant, donc, près de la frontière polonaise, est devenu un lieu de mémoire essentiel de la lutte de Résistance antifasciste.
Pour ce 80ème anniversaire du 22 Juin 1941, une cérémonie d’hommage aux victimes de la guerre et à la Résistance des héros du Fort de Brest était donc prévue, pour commémorer cet événement tragique de 1941.
En fonction de la nouvelle agression, pour l’instant de nature économique et informationnelle (intox médiatique), que subit son pays, le Président Loukachenko a donc adapté son propos aux nouvelles circonstances géopolitiques qui venaient donc juste d’être déclarées par les puissances occidentales, et au premier rang desquelles, l’Allemagne "démocratique" se posant de fait en continuatrice de l’agression hitlérienne.
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"22 июня 1941 года для всех белорусов - день памяти и скорби, дата, разделившая жизнь народа на до и после. То летнее воскресное утро стало страшным рубежом между миром и войной, между светом и тьмой, жизнью и смертью. На нашу землю двинулась вооруженная безжалостная армада, которая несла гибель и рабство. Фашисты не щадили ни стариков, ни младенцев. Это потом, после 9 мая 1945-го, немцы назовут тот июньский день роковым для своей нации. А 80 лет назад гитлеровские убийцы намеревались пройти по Беларуси победным маршем. Они хотели пройти по нашей земле так же легко и быстро, как по Чехии, как прошлись по Бельгии, Голландии, Дании, Норвегии, Франции, Греции, Польше - по всему нынешнему Европейскому союзу, прошлись торжественным маршем.
Le 22 Juin 1941, pour tous les biélorusses, c’est un jour de souvenir et de deuil, une date séparant la vie du peuple en avant et après. Ce Dimanche matin estival devint la terrible limite entre la paix et la guerre, entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort. Sur notre terre s’est mise en mouvement une impitoyable armada qui a apporté la mort et l’esclavage. Les fascistes n’épargnaient ni les vieillards ni les bébés. Ce n’est qu’ensuite, après le 9 Mai 1945 que les allemands ont baptisé ce jour de Juin comme funeste pour leur nation. Mais il y a 80 ans, les tueurs hitlériens se proposaient de passer par le Bélarus en une marche victorieuse. Ils voulaient passer sur notre terre aussi facilement et rapidement qu’à travers la Tchéquie, comme ils sont passés à travers la Belgique, la Hollande, le Danemark, la Norvège, la France, la Grèce, la Pologne, comme ils sont passés à travers toute l’actuelle Union Européenne, comme à la parade.
Друзья и недруги СССР к началу июля гадали, сколько еще страна продержится - две недели, три, может, месяц ? А берлинские стратеги уже запланировали фашистский парад на Красной площади в Москве. Но здесь, у стен белорусской брестской цитадели, буквально в первые часы войны нацистский блицкриг сорвался. Запомните на всякий случай это слово "блицкриг". Сорвался, когда в последние минуты своей короткой жизни воин нацарапал на стене : "Я умираю, но не сдаюсь ! Прощай, Родина".
Amis et ennemis de l’URSS conjecturaient, début Juillet : combien de temps le pays tiendra-t-il encore ? Deux semaines, trois, peut-être un mois ? Et les stratèges de Berlin planifiaient déjà une parade fasciste sur la Place Rouge, à Moscou. Mais ici, sous les murs de la citadelle biélorusse de Brest, littéralement aux premières heures de la guerre, le Blitzkrieg nazi s’est brisé. Rappelez-vous, en tout cas, ce mot « Blitzkrieg ». Il s’est brisé quand, dans les dernières minutes de sa courte vie un combattant a écrit en grattant sur le mur : « Je meurs mais ne me rend pas ! Adieu, Patrie ».
К сожалению, мы не знаем, кто он. Мы не знаем имен многих защитников Брестской крепости, не знаем, как они погибли и где похоронены. Запомните это, это вам сигнал.
Malheureusement, nous ne savons pas qui il est. Nous ne savons pas les noms de nombreux défenseurs de la forteresse de Brest, nous ne savons pas comment ils sont morts et où ils ont été enterrés. Rappelez-vous cela, c’est un avertissement pour vous.
Буквально несколько недель назад ушел от нас последний свидетель тех событий Петр Котельников. Но в памяти народа его имя будет жить всегда, как и имена его боевых товарищей лейтенанта Кижеватова, капитана Зубачева, майора Гаврилова и тысяч, тысяч других советских героев. Это они не позволили фашистам взять твердыню над Бугом за восемь часов. Через три недели бои начинались уже на дальних подступах к Смоленску, а Брестская крепость продолжала сражаться.
Il y a précisément quelques semaines, nous a quitté le dernier témoin de ces événements, Piotr Kotelnikov (1). Mais dans la mémoire du peuple son nom sera toujours vivant, comme le nom de ses camarades de combat, le lieutenant Kijevatov, le capitaine Zoubatchev, le major Gavrilov et des milliers, des milliers d’autres héros soviétiques. Ce sont eux qui ont empêché pendant sept heures les fascistes de prendre le bastion au dessus de la rivière Bug. En trois semaines les combats ont déjà commencé aussi loin que les abords de Smolensk, mais la Forteresse de Brest a continué à se battre.
Дорогие друзья, страшные были времена. Огромное количество мы похоронили, а еще больше - без вести пропали. Так почтим же память героев, которые, пожертвовав собой, спасли мир, свободу и независимость, минутой молчания.
Chers amis, c’était une époque terrifiante. Nous avons enterré une énorme quantité de gens et encore plus ont disparu sans laisser de traces. Ainsi nous rendront les honneurs à la mémoire des héros qui, en se sacrifiant, ont sauvé le monde, la liberté et l’indépendance, par une minute de silence.
[…] [NDT - Minute de silence]
Захватчики (а против Советского Союза воевала почти вся Европа) не понимали тогда, почему даже в самых отчаянных ситуациях советский солдат не сдавался, как вообще он смог выстоять и в итоге победить. Так же нас сегодня не понимают потомки тех, кто в 40-е шли по белорусской земле на Москву, жгли дома и уничтожали людей. Недоумевают, почему мы все еще существуем на этой земле как государство. Видимо, им не дано этого понять.
Les envahisseurs (et contre l’Union Soviétique a combattu presque toute l’Europe) ne comprenaient alors pas pourquoi, même dans les situations les plus désespérées, le soldat soviétique ne se rendait pas, et comment, généralement, il pouvait tenir bon et finalement, vaincre. De même aujourd’hui ne nous comprennent pas les descendants de ceux qui, dans les années 40, en marchant sur la terre biélorusse vers Moscou, ont mis le feu aux maisons et massacré des gens. Ils se demandent pourquoi nous existons tous encore sur cette terre en tant qu’Etat. Visiblement, ils ne peuvent pas comprendre cela.
На реализацию "цветного блицкрига" были брошены огромные финансовые ресурсы. За последний год мы испытали на себе действие самых современных технологий гибридной войны. Белорусы все чаще спрашивают : так что, воевать будем ? Да бросьте, белорусы. Мы уже давно воюем. Просто война приобрела другие формы. Уже не будет тех войн, уже в эти ворота (Брестской крепости. - Прим. БЕЛТА) они не попрут тысячами солдат. Война начнется и всегда начинается в современных условиях изнутри государства.
Pour la réalisation du « Blitzkrieg coloré » ont été gaspillées d’énormes ressources financières. Au cours de l’année dernière l’action des technologies les plus modernes de la guerre hybride a été expérimentée sur nous-mêmes. Les biélorusses demandent de plus en plus souvent : alors, allons-nous combattre ? Allons, biélorusses ! Nous combattons déjà depuis longtemps. Simplement, la guerre à pris d’autres formes. Il n’y aura plus désormais de ces guerres, désormais, ils ne mettront plus en marche des milliers de soldats vers ce fort. La guerre commencera, elle commence toujours, dans les conditions actuelles, de l’intérieur de l’Etat. [...]
LE TEXTE INTÉGRAL DE L’INTERVENTION DE LOUKACHENKO SUR :
ROUGE&VERT - Bélarus info-solidarité
Le blog de solidarité avec la Résistance antifasciste au Bélarus !
http://belarusolidarite.eklablog.com/
22 Juin 2021, Loukachenko au Fort de Brest : Appel à la Résistance populaire antifasciste
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( 1 Петр Котельников. Гавроши Бресткой Крепости
Piotr Kotelnikov, le "Gavroche" de la Forteresse
En 2010 , dans un excellent et très émouvant film reconstituant la Résistance du Fort de Brest, Петр Котельников, dont les souvenirs ont été essentiels pour le création du scenario, était intervenu en tant que narrateur, et on le voit apparaître, ici à droite, à la fin du film, en compagnie du petit garçon qui joue, avec talent, son propre rôle dans la reconstitution.
https://youtu.be/HO0rAnFatP4 )
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SOURCE :
SUR LE MÊME THÈME :
https://bellaciao.org/fr/spip.php?article164784
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Messages
1. 22 Juin 2021, Loukachenko au Fort de Brest : Appel à la Résistance populaire antifasciste, 30 juin 2021, 14:56, par JOclaude
Merci pour ce brillant rappel historique qui a le mérite de remettre certaines pendules à l’heure pour l’oubli volontaire ou non et la crasse ignorance passée à la trappe à gogo ! Et ne pas oublier que le nazisme et le fascisme sont toujours des enfants du capitalisme de par le fondamental de sa dogmatique !