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29 janvier un point de bascule ?
Publie le vendredi 23 janvier 2009 par Open-Publishing1 commentaire
29 JANVIER
Un point de bascule ?
Rouge n° 2283, 22/01/2009
Grâce à nos correspondants régionaux, nous faisons le point sur l’état de la préparation de la journée de grève du 29 janvier.
À quelques jours du 29 janvier, la question est dans toutes les têtes : une énième journée rituelle, comme on en a trop connu, ou le point de départ d’un « changement du rapport des forces », un « point de bascule », comme le dit Jean (SUD-Santé sociaux), mais à propos des mobilisations pour l’hôpital public et contre la loi Bachelot ?
À l’évidence, c’est plutôt dans cette perspective dynamique que se placent les équipes syndicales. Un coup d’œil sur les sites syndicaux montre qu’on a rarement vu une journée avec autant de relais unitaires, partant du confédéral, décliné ensuite dans les branches, les entreprises, etc. Par exemple, il y a un appel « banques », mais aussi un appel spécifique « à se mettre en grève » dans le groupe Caisse d’épargne (CFDT, CFTC, CGC, CGT, SUD, Unsa), exigeant notamment 4,5 % d’augmentation des salaires avec un minimum de 130 euros. Il y a certes des contre-exemples (difficultés unitaires à France Telecom, par exemple), mais ce qui domine, c’est la volonté « d’innover », d’impulser, de traduire dans la rue, dans la grève, le désir de montrer à l’hyperprésident la force du mouvement populaire, afin de lui faire rentrer dans la gorge son mépris. Il avait dit : « Les grèves ne se voient plus dans ce pays », et son auditoire avait bien ri. Eh bien, après ce qui s’est passé à Saint-Lazare, et ce qui se prépare le 29, on va « voir » ! La force du nombre et l’insolence de la rue vont donner une portée sociopolitique à la journée, point de départ incontournable pour penser les suites. Ce n’est peut-être pas un hasard si, par exemple, au Havre, lieu de mobilisations répétées dans l’automobile et les services publics (hôpitaux), le matériel unitaire pour le 29 s’est étendu à tous les partis de gauche (PS, PCF, LCR, NPA, Verts), mais aussi à Attac, la Ligue des droits de l’Homme, AC !, etc. Le tract appelle à « changer le rapport des forces », mais aussi à une « assemblée générale » à l’université, l’après-midi, pour « après le 29 ». À Toulouse, le NPA a décidé de parcourir les quartiers populaires avec une sono d’appel au 29.
« Innover », c’est aussi ce qui se vérifie à Nantes, avec la volonté de faire confluer vers la manifestation centrale des mobilisations relais partant, dans la matinée, de secteurs en bagarre (sous-traitants automobiles). À Toulouse, le cortège de tête sera formé par les salariés de Molex (contre la délocalisation). Innover, c’est tenter d’imposer des cortèges unitaires de branches ou d’entreprises, comme cela se profile peut-être dans les banques (à Nantes), ou à La Poste (Toulouse), selon Loïc (SUD-PTT). De même, la journée verra la confluence de mobilisations déjà en cours, qui auront le souci de créer des « pôles visibles » dans les cortèges. Ce sera probablement le cas des jeunes et de l’Éducation nationale, mais aussi des trois collectifs unitaires préparant le rejet de la loi Bachelot dans la santé. Idem, l’appel « Le service public est notre richesse, mobilisons-nous », relayé par la FSU, la CGT-Fonction publique, Solidaires, et d’autres, espère franchir une nouvelle étape le 29. Cette journée sera donc aussi un carrefour d’initiatives multithématiques.
Les entreprises privées seront évidemment un test. Peugeot-Sochaux sera en chômage le 29, mais à Peugeot-Mulhouse ou dans la métallurgie du Nord, il y a une certaine confiance en une mobilisation significative. Vincent (CGT-PSA) ressent une « volonté de l’union départementale CGT » d’aller vers la grève en ciblant les entreprises, par exemple dans la sous-traitance automobile (où les pertes de salaire sont très fortes). À Valenciennes, le tract CGT « porte le débat » (selon Jean Pierre, CGT-Métaux), pour « un mouvement puissant et reconductible ». Le 29 n’est donc « qu’une première étape ». Le tract revendique 300 euros d’augmentation de salaire. En Haute-Loire, c’est le tract de l’union départementale CGT (fait rarissime) qui revendique 200 euros pour tous, avec une argumentation montrant qu’une confédération peut parfaitement défendre une revendication salariale unifiante.
Dominique Mezzi
Messages
1. 29 janvier un point de bascule ? , 24 janvier 2009, 23:29, par anticapitaliste 34
Et oui cela peut devenir le debut de quelque chose de bien
Disons que :
– les appels a la greve generale sont plus rares que les elections.
– l’expression de la democratie ne s’arrete pas aux urnes ,mais dans la capacité d’un peuple a prendre son destin en main,directement ,donc dans la rue !!
– sarkosy est passé par nos suffrages , certes, mais les donneurs d’ordre du capitalisme, installés dans les conseils d’administration des grds groupes industriels et bancaires ou sur les places boursieres, ne passent pas par nos suffrages pour décider de notre avenir, ou est le déni de démocratie ? pas dans la rue...
Ne manquons pas ce , ces rendez vous !!!!