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300 : un film de propagande pour la guerre en Irak.
Publie le lundi 9 avril 2007 par Open-Publishing13 commentaires
Je suis allé voir le film américain 300 hier, et je pense qu’il mérite qu’on en parle parce que ce n’est pas un film comme les autres.
On m’avait dit que le film représente assez bien le sens de l’honneur spartiate et toute la pensée des lacédémoniens. Il y a bien quelques tentatives pour insérer des éléments historiques, comme la mère (et non la femme) disant à son fils : "reviens avec ton bouclier ou sur ton bouclier", ainsi que la référence finale à la stelle des thermopyles : "
"Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts pour obéir à ses lois." Mais en fait, rien n’est correct. Les éphores sont des personnages mythiques, pustuleux et avides d’or et de femmes. Ce qui bien-sur n’était pas le cas à Sparte. La sorte de gérousie ressemble plus au sénat galactique qu’a autre chose.
Les spartiates se battent en slip de tarzan. Bien-sur, comme les autres, ils avaient des casque, des cuirasses et des cnémides solides. A un moment, on nous dit que la phalange est la clé du combat spartiate, et sur la scène d’après ça part au karaté avec une musique de type rock. Je peux ajouter les tuniques super-sexy de la reine (qui se prostitue aussi à l’occasion), dont une attachée derrière le cou et ouverte jusqu’au bas de la poitrine.
Bref, il n’y a rien à attendre au niveau historique de ce film, par ailleurs mal tourné, et dont les scènes ont toutes un aspect de déjà vu. Alors quel est le sens de ce film ? Une nouvelle adaptation cinématographique du genre "comics" ? Si vous voulez du sang, il y en a. Mais pour le scénario, rien qui ne vaut la peine d’être vu. Peut-être alors une leçon de morale, pour nous enseigner la bravoure de Sparte, et leur code de conduite. C’était sans doute l’intention du réalisateur. Mais je vous propose une autre explication du sens profond du film.
Il s’agit en vérité d’une oeuvre de propagande pour la guerre en Irak. Nous avons vu que ce film mutile l’Histoire. Ce n’est pas étonnant si on se dit qu’il ne s’agit au final que d’une représentation de la société américaine, avec ses valeurs et ses institutions. Le roi courageux bafoue les lois de Sparte contre les ephores pour entrer en guerre. N’est-ce pas contre la volonté de l’ONU que Bush est entré en guerre ? Et qui a apposé son veto ? le Français, Jacques Chirac. Le roi envoie donc 300 spartiates (c’est le chiffre que nous rapporte l’Histoire véritable), se battre contre les Perses. Le roi spartiate ressemble d’ailleurs plus aux méchants de [i]stargate[/i] qu’à un roi perse. Mais passons. Les perses ont étendu leur empire sur une très grande part du Moyen-Orient. Il s’agissait d’une civilisation très cultivée, parfaitement organisée en de multiples satrapies. On dit que Xerxes envoya cent-mille hommes piller l’Héllade.
Le coeur de l’empire perse se situait alors du côté de l’Irak. Ce n’est pas sans nous rappeller une certaine guerre. Les 300 spartiates se sacrifient donc contre l’ennemi perse. Pendant ce temps, à Sparte, les bureaucrates se battent. La reine fait en sorte de demander au parlement d’envoyer des troupes supplémentaires alors que son mari, Léonidas, s’acharne aux thermopyles. Mais, est-ce que par hasard ça ne nous rappelle pas quelquechose ? Des troupes s’enlisant en Irak par exemple, et des bureaucrates américains récclamant des renforts. C’est alors qu’intervient le méchant, qui s’offre le corps de la reine et la trahit en s’opposant à elle pour l’envoi de renforts. C’est la guerre sainte irakienne et sont alliance sacrée brisées. On découvre alors que le méchant spartiate était corrompu par l’or perse. Alors de qui s’agit-il ? Des démocrates, de la France, ou bien de l’Europe entière ? Et n’oublions pas la misérable intervention des alliés internationaux, les froussards, qui s’enfuient alors que les 300 se sacrifient.
Mais n’y a t-il pas eu des armées s’enfuyant d’Irak, ou prévoyant de le faire ? Nous pouvons noter également la misérable intervention du bossu, ayant des airs de Raffarin avec son bonnet phrygien tordu et corrompu par l’or de Xerxes . La dernière image du film, c’est celle du sacrifice. Avec un Léonidas étendu mort sur le sol, les bras en croix, la tête de côté et une magnifique barbe, bref, l’image de Jésus sur la croix. Puis la nouvelle de la bravoure des spartiates qui s’étend pendant un an dans toute l’Héllade, et permet aux Grecs d’écraser les Perses à Platée. C’est tout l’image du 11 septembre 2001. Su le plan des valeurs, les spartiates défendent "leur pays", et la "liberté". Des valeurs typiquement américaines.
Ce film montre donc parfaitement bien comment les américains forment leur peuple à l’Histoire. Ce n’est ni plus ni moins qu’une oeuvre de propagande qui souille la mémoire de Sparte et le cinéma. J’invite ceux qui ont vu ce film et ceux qui le verrons à l’interpréter dans ce sens. Et n’oublions pas qu’il n’y a pas de plus bel hommage pour Sparte, l’une des premières sociétés communistes, que de lire son Histoire transmise par les historiens grecs eux-mêmes.
Messages
1. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 9 avril 2007, 14:27
je ne partage absolument pas ton point de vue.
Les Spartiates sont d’ailleurs "envahis" par un empire. Le parallèle, s’il devait en avoir un, serait donc plutôt à faire avec le peuple irakien.
De toute faon, il ne faut pas aller si loin, c’est juste l’adaptation d’une BD...
1. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 9 avril 2007, 15:01
Il ne s’agit pas du point de vue sur les spartiates, qui ont effectivement étés envahis par un empire. Mais du point de vue américain avec ses bonnes vieilles valeurs libérales. Que ce soit ou non une adaptation d’une bd ne justifie rien. On ne peut pas faire le parallèle avec l’Irak, parce que ce film est américain. Dans la logique américaine actuelle, qui déterre ses anciens principes philosophiques, il y a l’axe du bien et la liberté, et l’axe du mal. Et ce film représente parfaitement l’impérialisme américain qui s’approprie l’Histoire et la culture mondiale.
2. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 9 avril 2007, 19:22
bd c´est bd , je joue aussi a la guerre avec ma playstation et je suis anti-militariste salut nouveau anar et toujours gauchiste , gauchiste leve toi et battons nous ensemble sans violence dans un seul parti gauche europeenne, anar coco coc-revo gauchiste , arretons la tactique du saucisson des annees 19.. salut jean-francois dieux
3. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 9 avril 2007, 20:13
Je n’ai pas vu le film mais cela me rappelle le film ALEXANDRE d’Oliver Stone. Lui aussi nous parlait de l’Irak. Alexandre, grand conquérant, envahit l’empire perse. Le message, en gros, est :
" Attention, nous ne sommes pas de méchants envahisseurs contre lesquels il faut résister. Non, non, nous sommes comme Alexandre qui rêvait d’unir les peuples orientaux. Avant, sous les rois perses, cela se passait mal... Avec les Occidentaux (pardon les Macédoniens), tout ira pour le mieux dans un métissage merveilleux des coutumes et des moeurs."
Cela tombait bien parce qu’Alexandre va jusqu’en Afghanistan...
Le plus marrant là-dedans c’est qu’Alexandre n’était parti que pour faire du pillage et enrichir son royaume. Une fois sur place il s’est dit qu’en fin de compte, garder les territoires, ce serait bien. Comme il n’avait pas assez de soldats pour contrôler une telle immensité, il a joué la carte de l’universalisme et du métissage. Ce qui a causé un malentendu avec ses propres soldats qui voulaient rentrer chez eux et profiter des belles richesses volées aux Perses... Et là on retrouve la thématique du départ. On ne peut quand même pas partir alors que tout reste à faire...
Le cinéma américain est loin d’être ignare et il sait suggérer ses idées et valeurs. Quant à la mise en oeuvre, ce n’est pas une réussite. L’art grec se réduit à du carton pâte mal découpé. Je n’ose même pas parler de celui des Perses et de Babylone... Alexandre était un film bien ennuyeux et bien trop long.
A la fin Alexandre est tué par ses généraux. Rien ne le prouve historiquement (c’est du domaine du possible quand même). Mais le message est là. C’est la cupidité qui anéantit le rêve d’Alexandre. Il est incompris de ses compagnons mêmes. Voilà, la France, les pacifistes en général, nous ne comprenons pas que ce n’est pas le pétrole qui est en jeu mais l’avenir radieux du métissage des cultures !
Il falait oser tout de même, non ?
Donc, pour les raisons évoquées ci-dessus, je n’irai pas voir les 300.
CED
2. Mauvaise analyse, 10 avril 2007, 09:24
Il faut arreter de voir le mal partout, de monter sur ses grands chevaux en hurlant que la mémoire de Sparte est bafouée, ou de sombrer dans la paranoia en pensant qu le Bossu est une représentation de Raffarin dont moins d’un million d’américains ont jamais du entendre parler.
L’Analyse est faite de manière partialement anti-américaine et absolument pas objective, on comprend que son auteur est allé chercher le plus loin possible des métaphores inexistantes pour accuser un film certes très moyen d’être une oeuvre de propagande sournoise.
Ce film n’est rien de plus qu’un film commercial américain, se servant de valeurs épiques telles la fierté, le courage, l’honneur, et en revendiquant le patriotisme légendaire d’une nation perdue.
C’est une histoire poussiéreuse remise au gout du jour par un réalisateur ambitieux, il n’y a pas de quoi crier au scandale, et encore moins à sous-entendre d’une certaine perversité morale d’un homme qui a compris et utilisé une manière simple de gagner sa vie ; faire un film qui plaira à cette jeune génération dont pas un membre ne se souciera de la croisade de Georges Bush en sortant de la salle de cinéma.
Chercher des poux à ce film est ridicule, tout ce que l’on peut dire, c’est que c’est du déja vu, reprenant les traces d’un Troie qui a, lui, sut se passer de Monstres et de Lépreux pour faire vivre la Mythologie, c’est tout.
1. Mauvaise analyse, 10 avril 2007, 15:52
Je ne suis pas d’accord. L’idéologie c’est comme un bain. On doit bien se sentir, au chaud et détendu. Et pendant ce temps-là on avale le discours de l’idéologie dominante sans s’en apercevoir. Après c’est de mauvaise foi d’insister sur les outrances assumés du texte faisant une référence humoristique à Raffarin. Je crois qu’il faut débusquer partout là où se loge l’idéologie dominante.
A part cela Sparte n’a jamais vraiment été un modèle de communisme. On peut en voir des traces à la période hellenistique avec les rois Agis et Cléomène et encore il faut être prudent... En tout cas du temps de Léonidas, nulle trace de communisme....
CED
3. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 10 avril 2007, 10:48
Je souscris totalement au commentaire de 195.
Ce film médiocre, sans intérêt, est destiné à un public ciblé qui se fout complètement de la géopolitique. Il est ridicule de vouloir l’osculter au microscope.
J’ai été bien plus gêné par les citations douteuses du film de Spielberg, "La guerre des mondes". Le parti pris des va-t-en guerre était flagrant. Idem pour "Munich" dont le fil conducteur était bien orienté : Le Mossad, axe du bien et de la justice d’un côté et les mauvais canards de l’autre...
4. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 11 avril 2007, 18:44
je suis d’accord avec toi c’ est un film qui attise la haine et la violence entres humain ce n’est que de la propagande contre l’irak et aussi l’iran je pense bref il vraiment nul se film c typique des americains ils se prennent tj pour les gentil .
5. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 14 avril 2007, 16:16
Je ne voudrais en aucun cas polémiquer sur le sens "profond" que vous semblez donner au film mais il me semble tout de même décalé de votre part d’annoncer de manière relativement prétentieuse que le réalisateur ne transmet pas à travers son film ce qu’il voulait primer et ce qu’il semble avancer d’ailleurs. Certes, la médiation d’une connaisance d’une oeuvre cinématographique peut passer à travers un regard objectif mais le vôtre me semble aux antipodes philosophiquement de ce repère. L’ancrage dans les "tourmantes" des relations internationales actuelles ne justifie pas votre soit-disant decalcage en ce qui concerne le film et ce qui se passe actuellement. Après tout, force est de constater qu’il s’agit de votre opinion aussi est-elle par conséquent dépourvue de tout rationnalité, de tout raisonnement. Elle n’est donc que le reflet de vos impressions qui collent à une certaine illusion et de manière certaine à la vraissemblance de ce qui peut vous sembler " un film de propagande pour la guerre en Irak". Toutefois votre interprétation peut prêter à une réflexion bien que très discutable. Le reste de votre commentaire selon moi mérite sa place en tant que remarques notables. Merci de votre compréhension et encore une fois je ne remets pas en cause la principe de votre démarche
1. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 14 avril 2007, 22:35
Je vous invite mon cher (ma chère) à relire vos classiques et à revoir par exemple ce que disait Platon de l’opinion et Kant de la vraisemblance. Plutôt que d’attaquer des "opinions" argumentés avec des opinions fausses (on se demandera où est la vraisemblance dans tout ça), il serait préférable de contre-argumenter. Peu importe les opinions, tel que l’image du "raffarin", qui aurait dû être interprété comme la représentation de l’exclusion.(Mais vu comme ça l’image du Raffarin n’est pas si mauvaise). Ce qui importe, c’est la critique, et le sens. Il ne fait aucun doute que ce film a été largement influencé par la "philosophie" américaine ainsi que par l’actualité internationale. Que ce soit conscient ou non.
2. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 15 avril 2007, 14:55
Peut-être vous a t-on appris alors qu’en philosophie une seule conceptualisation n’est pas possible ; et je n’est la prétention d’avoir la science infuse. Aussi, je vois que vous vous moquez ouvertement de ma manière de parler mais votre esprit rebelle n’est pas sans dire non plus. De plus, critiquez ma mise en rapport de la vraisemblance m’invite à critiquez la vôtre avec raffarin. En quoi le domaine politique français intervient-il ? Bref ; il me semble que le terme de propagande est trop fort ainsi que d’autres termes ; après libre à vous de dire ce que vous pensez. Moi je pense que le film se centre plus sur les valeurs auxquelles un homme doit aspirer et il y a une sorte d’exaltation des vertus d’un passé perdu. Enfin je pense que la société américaine se rend assez compte du gouffre à la fois en matière économique mais aussi en pertes humaines que la guerre en Irak représente. Seul le président ( et peut-être une minorité ) cherche à camper sur ses positions alors qu’il sait pertinemment que l’opinion publique ne suit pas forcément. Aussi si je suis votre logique, on peut dire que toute chose qui cherche à rallier l’opinion générale à la sienne est propagande : intéressant !
6. 300 : un film de propagande pour la guerre en Irak., 17 avril 2007, 14:59
c’est exactement ce que j’ai ressenti en voyant le film.
Une propagande pro guerre irak totale : Un pays qui se bat pour la liberté (une notion qui n’existait pas a l’epoque et qui n’a rien a voir avec le concept de liberté d’aujourd’hui) et qui va envahir un pays perse (traduire iran-irak lybie) soumis à un affreux dictateur.
On peut difficilement faire plus manichéen. leni-riefenstahl aurait fait la meme chose.
1. 300 : un film ., 4 juin 2007, 17:39
euh attention quand meme
le sujet de base c’est la BD de Frank Miller
et la maniere dont il s’est servi d’un fait historique
pour creer sont propre univers et sa propre fiction
ce n’est en aucun cas un film historique ou que sais je