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35 heures : les députés UMP « solidaires » du gouvernement

Publie le mercredi 11 juin 2008 par Open-Publishing
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de DEREK PERROTTE

Ils ont été beaucoup écoutés, mais bien peu entendus. Hier, à l’occasion de leur rencontre avec les députés UMP à l’Assemblée nationale, Laurence Parisot (Medef), François Chérèque (CFDT) et Bernard Thibault (CGT) n’ont pas été rassurés par les parlementaires, à qui il revient de transcrire dans la loi la « position commune » signée en avril par ces trois organisations - ainsi que la CGPME - sur la représentativité syndicale. D’une seule voix, ils ont tous trois exigé que le gouvernement renonce à introduire dans le texte sa réforme du temps de travail et qu’il s’en tienne aux mesures qu’ils ont eux-mêmes négociées. Devant les députés, Laurence Parisot a dénoncé, selon un participant, l’attitude « inacceptable » et la « trahison » du gouvernement pour imposer une réforme qui constituerait « une victoire à la Pyrrhus ».
« Piège » tendu aux syndicats

Mais, comme l’a expliqué le président du groupe UMP, Jean-François Copé, les députés ont affirmé en retour leur « solidarité totale avec le gouvernement ». A l’issue de la rencontre, Bernard Thibault a jugé que « même si les députés ont été attentifs, il est clair qu’il faut travailler plus que jamais à une forte mobilisation le 17 juin ». François Chérèque s’est, lui, estimé « trompé » par le ministère du Travail, qui a tendu un « piège » aux syndicats.

Durant les échanges, les députés ont fait valoir qu’ils n’avaient pas vocation à être de « simples greffiers » et qu’ils jugeaient nécessaire, comme le gouvernement, d’aller plus loin que la position commune. Pas question, non plus, de n’adopter que la partie relative au dialogue social, pour laisser les partenaires sociaux négocier sur le temps de travail, comme le proposent Bernard Thibault et François Chérèque, qui se disent prêts à entamer les discussions, pour six mois maximum, dès septembre. Le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, a évoqué cette éventualité. Mais, devant la presse, Jean-François Copé a exclu cette piste : « Le temps presse et il reste beaucoup de réformes à mener », a-t-il fait valoir. Pour soigner la forme, il a toutefois précisé que, lors de son examen par les députés, « le texte sera amendé le cas échéant ».

Quelques voix, surtout parmi les députés villepinistes, ont défendu la recherche d’un vrai compromis. « Il faut arriver à un équilibre satisfaisant pour tout le monde », a expliqué Bruno Le Maire. Les députés UMP et les signataires de la position commune ont ainsi convenu de se revoir d’ici à fin juin. Seul François Goulard aura pris le parti des partenaires sociaux. Selon lui, « on donne le pire signal : négociez, mais cela ne sert à rien ! C’est une attitude rétrograde ; Bernard Thibault est en fait plus moderne que le groupe UMP ».

http://www.lesechos.fr/info/france/4739202.htm

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