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4 juin : Bush à Rome. Manif + Blocages

Publie le mardi 1er juin 2004 par Open-Publishing

Le 4 juin est le jour anniversaire de la libération de Rome du nazi-fascisme. Cette liberté a été conquise en 1944 par la lutte des partisanEs et des révoltes des bourgades et des quartiers, avant même l’intervention des Alliers. Ce même jour, le président du conseil des ministres italien Silvio Berlusconi a invité dans la capitale le président, non élu, des Etats-Unis, George W. Bush.

Qui invite ?

Le plus haut responsable politique de l’implication illégitime et criminel de la République italienne dans la poursuite de la guerre d’invasion de l’Iraq et de son occupation. Le plus haut responsable politique de la violation des principes mêmes de notre constitution qui mentionne le rejet de la guerre. Le plus haut responsable politique du crime contre l’humanité commis par les militaires italiens qui ont bombardés des civils à Nassirya.

Qui est l’invité ?

Le chef de la coalition des conquérants et des occupants, l’inventeur d’une guerre infinie qui est en train de créer un choc des civilisations. Le planificateur du massacre des populations civiles iraqiennes et du martyr de la ville de Falluja. Le mandataire de tous les crimes contre l’humanité commis durant cette guerre et en particulier à Abu Grahib et dans tous les pénitenciers où ont été torturés à morts, violés et humiliés des êtres humains prisonniers.

Nous, communauté disobbediente de Rome, pensons des choses simples que nous croyons êtres partagées par une multitude de personnes. Rome a reconquis les valeurs de l’humanité en se libérant du fascisme et du IIIe Reich, des bourreaux des Fosses Ardeatine et des tortionnaires de via Tasso. Elle ne peut pas reconnaître dans l’épanchement entre ces deux personnages la représentation des valeurs de sa libération. Mais ce n’est pas tout : Rome qui s’est libérée du fascisme et du IIIe Reich doit refuser cette visite.

Le criminel contre l’humanité George W. Bush est une personne non-grata à Rome. Sa visite est une offense à la ville, au sens de l’histoire, aux millions de personnes qui ont manifesté dans les rues de Rome contre cette guerre, à la société civile italienne qui s’y est opposée, à l’humanité toute entière qui veut se libérer des maîtres de la guerre et de la terreur.

Le criminel contre l’humanité George W. Bush ne doit pas fouler le sol romain. Nous ne sommes disposés en aucune façon à écouter les voix de l’hypocrisie et de la timidité intéressée. Celles là même qui, au Parlement, ont manqué de relayer le cri de la société italienne pour le retrait immédiat des troupes de l’Irak.

Nous sommes disposés uniquement à faire ce qui est juste faire.

Si George W. Bush vient, Rome et tous ceux qui le voudront, devront pouvoir exprimer leur rejet, leur rébellion, leur refus, leur opposition, la nécessité de contester le plus haut responsable de la pire entreprise criminelle du nouveau siècle. Si George W. Bush vient, nous avec Rome et avec tous ceux qui le souhaiteront nous renierons cette visite, nous nous rebellerons, nous la refuserons concrètement par toutes les formes nécessaires et utiles.

Nous ne sommes nullement intéressés par une confrontation symbolique avec l’éventuel prétexte, pour cette visite, de militariser notre ville. Nous n’admettons simplement pas cette visite. Nous ne sommes pas intéressés à délimiter notre refus à une représentation d’une confrontation contre une parmi les tant de dispositifs de répression qui seront éventuellement utilisés pour occuper la ville.

Nous, la multitude en mouvement, avons appris la leçon des sommets et des contre-sommets.

Le 4 juin, si George W. Bush vient, il n’y aura aucun sit-in répressif de la ville de Rome : ça sera la ville elle-même qui défendra son refus.

Si George W. Bush vient, nous proposons que les travailleuses et travailleurs précaires, les communautés de migrantEs, ceux qui produisent, ceux qui communiquent, ceux qui transportent, ceux qui commercent, les citadinEs arrêtent la ville de Rome, qu’ils bloquent ses activités et la circulation, et qu’ils se soulèvent par tous les moyens contre cet affront. Nous, nous le ferons !

Si George W. Bush vient, nous proposons en plus que la société civile italienne, les mouvements contre la guerre et pour la paix, les réseaux sociaux qui défendent les droits de l’humanité, les réseaux des migrantEs en lutte pour les droits de toutEs, tous ceux qui se battent pour la démocratie, la justice et l’humanité manifestent dans les rues de Rome. Il faudra qu’ils remplissent son centre politique et symbolique par la rébellion contre le seigneur des seigneurs de la guerre et de la terreur, et avec la volonté de retirer immédiatement les troupes d’occupation de l’Iraq. Ce rassemblement ressemblera à ce qu’ont fait un demi-million de britanniques à Londres il y a quelques mois en occasion d’une incursion semblable de George W. Bush. Nous le ferons !

Le 4 juin George W. Bush ne célébrera rien du tout à Rome. Le 4 juin, Rome se libérera de la guerre et de l’inhumanité. Ceci est notre engagement : et c’est ce que nous proposons à toutEs de faire, librement.

Rome, Mai 2004