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47 arrestations préventives pour la visite de sarkozy premiére partie

Publie le vendredi 11 janvier 2008 par Open-Publishing
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lille témoignage de la trés démocratique visite de l’hyperpresident

vive la démocrassie de fRance

partie une

Comme je l’ai écrit dans le précédent article, aujourd’hui N.Sarkozy faisait à Lille l’honneur de sa visite, dans le but de faire ses voeux aux fontionnaires à la préfecture. Comme prévu, nous étions levés de bonne heure pour faire entendre notre désaccord.

A 8h00 je commence par faire un tour près de la gare qui, comme je me l’étais imaginé, faisait l’objet d’une surveillance digne d’un état d’urgence. Des flics encarapacés, boucliers à la main, postés en groupes devant les entrées de la gare, une série de camionnettes et de bus de la gendarmerie sur la rue adjacente, des rondes de policiers tout autour de la gare, avec des motards de la municipale et de la nationale. Bref, du bleu absolument partout, avec interdiction formelle de circuler et de stationner aux abords de la gare. A l’intérieur, les gardes mobiles sont en faction, empêchent l’accès au quai 9, armés de leur habituel arsenal de lance-grenades lacrymogènes, de matraques, de boucliers bombés et de gazeuses, secondés par un bon groupe d’agents de la BAC, plutôt veste en cuir, gants noirs et flash-ball sous le pullover...

Derrière ce beau monde, le préfet ou un de ses adjoints, vêtu de son plus joli costume à galons et de sa casquettes avec dorures, nos huiles préférées, chefs de brigades et commissaires du central ("Chewing-gum" et ses amis), mais aussi quelques civils en attente de l’arrivage ministériel.

J’attend donc que nos ministres sortent, parmi les badauds. Habitué à nous voir dans les manifs (physionomiste !) , Chewing-gum nous demande pourquoi on est là et si on à l’intention de seulement regarder. On répond que oui. Les ministres ne tardent pas à arriver, au pas de course. Je crois apercevoir Rama Yade, Bernard Laporte, Christine Albanel, mais comme leurs visages sont moins enfarinés qu’à la télé, ils me paraissent bien ordinaires et je ne les reconnais pas vraiment. Peu importe, ils sont là, et bientôt les voitures noires les emportent vers la préfecture, accompagnées de quatre bus remplis de monde (des officiels ? des fans ?).

Sarkozy lui, est arrivé en avion à Lesquin (a-t-il eu le temps de passer le bonjour aux sans-papiers du centre de rétention ?). C’est vrai que Paris-Lille en train, c’est fatiguant. Et puis le grenelle de l’environnement, c’est sans doute seulement pour la façade médiatique...

Avec des amis militants je poursuis vers la place de la République, inaccessible car bouclée par des barrières et des rangées de CRS. Un flic nous demande de ne pas prendre de photos avec un regard qui semble vouloir nous intimider. On lui répond par l’article 226-1 du code de procédure pénale, sur quoi il nous dit qu’il peut aussi casser l’appareil. On lui fait remarquer que ce n’est sans doute pas légal non plus. Il grogne et continue son chemin.

Finalement, nous arrivons porte de Paris à 09h55. Personne. Juste le temps d’adresser un coucou amical à un commissaire du central et de traverser la rue pour rejoindre deux personnes éseulées, qu’à 10h00 pétante deux fourgonnettes de la police freinent le long du trottoir, vomissant une dizaine de tortues ninja qui aussitôt nous encerclent. Contrôle d’identité. Motif : "rassemblement interdit" (pas plus de 5 personnes, comme en Birmanie). L’un d’eux me regarde avec ce regard que seul le flic peut faire, un mélange entre ceux de Dark Vador et de James Bond. Ils nous embarquent tous, alors que d’autres arrivent. Ils seront eux aussi mis dans la fourgonette. Nous sommes alors 8 dans une fourgonette, surveillés par une policière qui a toute les caractéristiques physiques propres à un homme. Un moment d’inatention : je supprime toutes mes photos et envois un message pour prévenir notre commission juridique.

Ils nous emmènent au commissariat central, à quelques rues de là. Arrivés là, ils nous font aller au fond de la cour centrale, sous le porche d’entrée (dont la porte en bois est fermée à clé) pour les véhicules, un endroit dont les murs et le plafond sont remplis de toiles d’araignées. Ils nous parquent derrière des barrières de sécurité, comme dans un enclos, sans confisquer nos affaires, ce qui permet de communiquer avec l’extérieur...et même de prendre quelques photos. Ils ne faut pas attendre longtemps pour que de nombreux autres manifestants nous rejoignent, dont la fameuse brigade de clowns qui arrive en chantant et en faisant du bruit dans la petite cour. Au total, nous serons 47 à être enfermés là pendant un peu moins de quatre heures.

http://www.dissidence-nordiste.org/article-15545860.html

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