Accueil > 500 syndicalistes appellent à voter non
Ils appartiennent à la CGT, l’Unsa, la FSU, la CFDT, Solidaires et l’Unef.
Par Hervé NATHAN
La campagne pour le référendum revient à la case syndicale, un peu abandonnée depuis la décision de la CGT, en février, de rejeter le traité constitutionnel. Hier, 500 syndicalistes appartenant à la CGT, l’Unsa, la FSU, CFDT, Solidaires et l’Unef ont lancé un appel à voter non le 29 mai. L’appel rassemble pour l’essentiel des cadres syndicaux. Une sorte de condensé de la gauche syndicale, en rupture avec le « néolibéralisme ».
« Au nom de (leur) engagement pour les droits des salariés », ces syndicalistes appellent donc à voter contre la Constitution, alors qu’aucune centrale syndicale, y compris celles qui ont émis un avis négatif sur la question, n’a donné de consigne de vote. « Ce texte est incompatible avec les exigences démocratiques et sociales d’un syndicaliste, avec les exigences des salariés européens, estime Michel Pilichowski, responsable de la métallurgie CGT. Nous ferons notre possible pour qu’il soit rejeté. » Les instigateurs de l’appel comptent réunir rapidement entre 5 000 et 10 000 signatures parmi les militants et les salariés, et organiser des débats dans les entreprises, publiques et privées, et les administrations. « Ce n’est pas si simple, explique Annick Coupé (Solidaires). Dans le (secteur) privé, les réunions sont souvent interdites ; et dans l’administration, on rappelle les fonctionnaires à un soi-disant devoir de réserve. »
Jean-Michel Drevon (FSU) regrette que « les syndicalistes soient absents du débat. On nous dit souvent : "De quoi vous mêlez-vous ?" Or, la Constitution, l’Europe sociale font partie de notre champ de responsabilités ». Et de noter la corrélation entre le mouvement social et le débat sur le traité : « Le basculement du oui vers le non dans les sondages s’est produit juste après la journée d’action intersyndicale du 10 mars sur les rémunérations. Il y a donc un lien entre la bataille pour les salaires, pour les services publics, pour la recherche et l’enseignement, et la bataille du référendum. »
Pour les initiateurs de l’appel, le combat est loin d’être gagné : « Le débat va se tendre dans les jours à venir », prédit l’un d’eux. Et si le non l’emporte ? « On aura un grand souffle d’air », espère Jean-Michel Drevon. Avant de conclure, réaliste : « Mais ensuite, tout restera à faire pour construire une Europe sociale. »