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70ème Anniversaire du PCA (Parti Communiste Algérien) LES PORTEURS DES VALISES DE LA MODERNITE
Publie le mercredi 7 juin 2006 par Open-PublishingIl y a soixante-dix ans, le 16 et 17 septembre 1936, se tenait à Alger le congres constitutif du PCA (Parti Communiste Algérien). La raison essentielle à l’origine de ce fait qu’on ne peut occulter de la mémoire collective de ce pays, est l ?existence de cellules du PCF sur le sol algérien. L’initiative concrétisait l ?aspiration de ces militants souvent expatriés, pour leurs opinions, de leurs terres d’origine, faute de ne pas avoir été envoyés aux bagnes. L’action s’est conjuguée, en temps réel et grammatical, à l’extrapolation du soulèvement révolutionnaire qui a eu pour théâtre la Russie tsariste et à la naissance de la 3è internationale socialiste surtout.
L’union des prolétaires, une autre mondialisation signée MARX.
Plusieurs conditions ont prémédité favorablement la procréation d’une organisation politique, vachement ancrée au sol qui l’a fécondé et subversive à plus d ?un titre, dans le contexte d’occupation aucunement permissif d’espaces d’expression. Malgré la difficulté d’afficher la particularité de « parti algérien », le PCA s’est mué à partir d ?un humus habité par des traditions de résistance insurrectionnelles et peuplé d’âmes, quelque soi leurs ascendances, prédisposées aux révoltes.
Sa poussée était due, d’une part, de la tendance à l’universalisme qui catalysait et propageait, déjà suffisamment à cette époque, un flux d’idées véhiculant l’attrait d’activités très diversifiées dont raffolaient les populations : politique, arts, sports etc. L’engouement qui a tenté de rendre vivante la philosophie marxiste et de l’exécuter en société socialiste, frappait à toutes les portes. Et d’autre part, la fameuse loi de 1901 (liberté d’association) mettait des embouts de tolérance envers certains domaines jugés, avec suspicion dans les colonies, autorisés. L’esprit du texte, qui avait pour champ le territoire métropolitain, désignait nommément les interdictions auxquelles l’appareil judiciaire ne pouvait que s’y conformer. Du fait du grand débat qu’elle a suscité, avant et après son avènement, cette législation reste une source d’inspiration, pour plusieurs contrées du globe, à ce qui symbolise le droit citoyen. Celui qui insinue devoirs en contrepartie et qu’exprime, à jamais, le mouvement associatif.
Le PCA, avantagé par sa composante plus européanisée, dans le contexte marginalisant impitoyablement les autochtones, n’était pas le seul à s’incruster dans la brèche instituée par le dispositif législatif discriminatoire envers les bataillons de parias du système colonial. Plus réprimés, car plus redoutés sont les expatriés d’origine européennes, composés d’anarchistes et d’ex. socialistes dont de larges pans se sont déclarés « communistes » dès 1920. La conversion d ?une partie de la gauche accablée du paradoxe qui a entaillé son unité, voir plus loin dans cette intervention, au sujet des colonies était bien une recommandation léniniste. Cette division s’est faite sous la houlette bolchevique qui, de sa pratique du marxisme, a agréé de nouvelles théories et une réelle pratique de l’action révolutionnaire.
Aux communistes algériens, le questionnement posé depuis toujours concerne le préalable de l’autonomie par rapport à la métropole coloniale, ou l’indépendance. Il est dit, d’emblée au premier paragraphe de cette intervention, qui étaient les partisans des premières cellules communistes algériennes. Nous verrons à la fin du chapitre « PCA » comment, à la veille du congrès constitutif et aux premières semaines de la vie de ce parti résolument à gauche et indépendantiste, pourquoi et comment les ressortissants locaux, arabo-berbères, l’ont rejoint massivement.
La question des indépendances
au centre du communisme mondialisé.
La libération était perçue et louée au sort de la lutte des classes. Son acquisition préconisée depuis Marx du point de vue mondial, est dans la contestation socialiste du capitalisme. Elle se supposait ainsi : la fin du capitalisme donc de son impérialisme, le premier n’est pas tombé et le second a reculé de quelques miettes. L’étape, de libération concerne les colonisés. Aux premières heures (19è siècle) du communisme, il définissait son projet, égalitaire surtout, et déterminait d’abord sa doctrine et sa position de ce qui gouvernait l’humanité « le capitalisme impérialiste. » Les combats prolétariens opérationnels, étaient l’oeuvre d’ouvriers qui se comptaient en millions avant l’automatisation qu’on connaît aujourd’hui. Une union espérée, bien épique (au lieu d’utopique) au niveau du globe, distinguerait, avec moins de souplesse qu’aujourd’hui, le capitalisme comme source de tous les maux.
Les syndicats vouaient une grande confiance dans l’idéologie naissante et en ont été, depuis qu’ils sont devenus salariés en ateliers d’artisanat sous les féodalités, dépourvue d’un tel repère. Leurs menées s’alimentaient de l’incommensurable rêve d’une « mondialisation » ouvrière, bien différente de celle officielle, reniée par certains peuples, actuellement. Une globalisation d ?alliance ouvrière répondait, jadis plus farouchement que de nos jours, à l’expansion capitaliste qui reste avide de matières premières (disponibles auprès de colonies conquises) et de main-d’oeuvre corvéable et transplantable là où l’usine tourne en 24/24 et 7/7.
Marx conjurait son militantisme (lutte pour appliquer sa philosophie) contre la bourgeoisie en reconnaissant sa fonction économique, qu’il jugeait révolutionnaire, avança-t-il. Elle dota la société d’ateliers qui ne se faisaient pas à la barbe du roi mais avec son consentement. Les féodalités d’avant la renaissance européenne, c’est à dire arabes, de Bagdad puis les premières à sinstaller en Andalousie, donnaient de l’or, autre exemple d’encouragement, pour les auteurs qui terminaient leurs manuscrits. Une équipe de secrétaires, relevant du palais, transcrivait l’écrit et en fait quelques copies, 1 à 100, selon l ?époque et la conjoncture. Le créateur reçoit l’équivalent en métal, d’où l’expression « pesant d’or », précieux et beaucoup d’autres privilèges du genre poste d’ambassadeur ou à la tête d’écoles comme vrais campus ou Médersa. La production des ateliers était destinée au faste du roi puis à ceux qui compensent le prix coûtant de la production.
Des jalons pour démanteler les séquelles des cavernes préhistoriques et l’héritage monarchique, se dessinaient avec un véritable coup d’Etat universel visant le capital, telle était l’imagination du marxisme. Une philosophie exigeante d’attitude de changement du monde pilotait les idées communistes. La mise en oeuvre du socialisme aurai résout la question des indépendances parce que inscrite plus tard, par Lénine prolongeant les théories marxistes, en premier critère (voir citation plus loin) d’adhésion au communisme au niveau mondial. Le préalable prolétaire s’est scindé à la liberté des opprimés considérés comme esclaves s’ils n’essaient d’arracher leur autonomie.
La position du PCA pour la libération est tellement claire, qu’il n’y a que ceux la refusant, aussi lucide et dans un cadre universel, qui la considèrent assimilationniste ou attachée à la métropole. Elle est une application à l’Algérie dans l’ensemble sous occupation. L’altruisme ou le collectivisme, avant qu’ils ne soient communistes, recommandent le partage des causes et des efforts qui les mettent en lumière. Elles se sont liées et inspirées d’une forme d ?existence déjà en marche, la notion de justice n’est la primauté et le propre du socialisme. Cependant proposant de dépasser le capitalisme, une société avancée et égalitaire, le communisme assume la modernité sur tous les plans afin de soutenir les progrès qu’il les voulait palpables et équitablement servis aux populations.
Les analyses de ce parti qui a converti les cellules PCF en Algérie, en une formation politique fortement ancrée au sol qu’elle revendiquait et appelaient à la rigueur (sans concession) scientifique, ne pouvaient être populistes. C’est à dire venant en aide à la première des actions de la communauté colonisée, sans juger la négative de la positive. Contrairement au mouvement nationaliste, pourvu qu’un acte politique soit signé de la population indigène sous colonialisme, ou bien la majorité après l’indépendance, même à caractère fasciste, le fait est soutenu et très souvent planifié et exécuté de la manière la plus impardonnable, histoire de se mettre au devant et en selle dans l’accélération du processus indépendantiste.
Le projet des indépendances a été découvert avec beaucoup de précocité auprès du communisme universel. Il était formulé ainsi « Prolétaires de tous les pays et peuples opprimées, unissez-vous.. » avec l’appel de la Première Internationale qu’animait Marx et Engels au 19é siècle. Associant « prolétaires » et « opprimés » (ouvriers + colonisés) dans l’anéantissement des frontières entre les peuples, ce slogan, d’un contenu contraire se préoccupe maintenant, de l’effacement des confins aussi mais pour le modèle culturel et économique dispensé par les multinationales. Et pour riposte, l’alter mondialisme suggère, de nos jours, une alternative à laquelle les communistes adhèrent, en résistance à la reproduction des références capitalistes inchangées et aux procédés de plus en plus insoutenables.
Les colonies relèvent du passé, nous sommes en 2006. Le néo-colonialisme, s’il est un prolongement d’une situation historique, il est une autre « Histoire » visible sur une nouvelle page, carrément un autre pupitre de lecture. Il n’explique pas toujours les rapports, en post-indépendance, entre métropoles et territoires anciennement annexés. Pourtant ils sont, au néo-colonialisme, indexés certains malheurs des pays émergés en tiers-monde en recouvrant leurs souverainetés. Le néo-colonialisme entretient le maquillage, au sens de travestissement, de l’incapacité des bourgeoisies dirigeantes des pays nouvellement libres, d ?exercer des programmes de développement. Prédateurs sans formation et à la tête de communautés nationales déstructurées, les représentants des nationalismes s’apparentent à des aristocraties paysannes. .a sociologie est sans langage devant l ?épreuve islamiste vécue par les algériens et le pipeau de sa gestion par les responsables du pays.
... à suivre ...