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8 mars : Le Mouvement du Nid défend la cause des femmes en ciblant les "clients"

Publie le vendredi 7 mars 2008 par Open-Publishing
21 commentaires

« Novateur », « courageux », « indispensable » ! La Meute contre la publicité sexiste a couronné du Prix Fémino d’Or, ce 6 mars, la campagne de prévention du Mouvement du Nid destinée à interpeller les clients de la prostitution et, plus largement, l’opinion publique.

Chaque année, la Meute récompense en France la publicité ou la campagne qui sert le plus la cause des femmes. "Ce prix Fémino récompense le patient travail que fait le Mouvement du Nid pour préparer des générations d’hommes non clients, et faire ainsi reculer la prostitution", a déclaré Grégoire Théry, Secrétaire général du Mouvement du Nid, lors de la remise des prix à la Mairie du XXe arrondissement de Paris.

La Meute souligne sur son site Internet qu’elle a apprécié que la prostitution soit abordée par l’angle des hommes qui paient, et non plus celui, éternel, des personnes prostituées ; c’est la première fois en France dans une campagne nationale. Le visuel montre en effet un macho barbu et tatoué arborant le slogan : « Pas ma mère, pas ma sœur ».

De nombreux commentaires des votants (à lire sur le site de la Meute : www.lameute.fr ) encouragent non seulement le Mouvement du Nid à poursuivre dans cette voie mais aussi les féministes en France à relayer ce message pour faire avancer la cause des femmes.
"Du jamais vu", selon Florence Montreynaud, responsable de la Meute : ce sont 40% des votants qui ont plébiscité ce visuel.

Pour le Mouvement du Nid, ce vote est le signe d’une opinion qui identifie de plus en plus la domination et la violence à l’œuvre dans la prostitution, et est désireuse de voir s’exprimer une véritable volonté politique en la matière.

Pour appuyer davantage ses actions, l’association lance parallèlement un "Manifeste pour construire une société sans prostitution". Le signer, le diffuser, c’est agir pour faire reculer le système prostitutionnel, qui reste à ce jour l’un des bastions sexistes les mieux gardés...

Messages

  • pétition signée

    Je la rediffuserai aussi

    Patrice

  • Le nid continue de confondre une activité et les conditions dans lesquelles peuvent d’exercer cette activité

    • Peu importe les conditions. Peu importe le "consentement" de la personne qui est prostituée.
      Ce qui compte, c’est qu’un homme n’ait pas libre-accès au corps d’une femme simplement sous prétexte qu’il a la force physique ou le pouvoir financier de lui imposer son sexe sans désir.

    • "Peu importe le consentement" ! Quand je lis ces mots j’allucine.

      Ce que font deux personnes majeures ensembles ne regarde qu’elles. Vous avez le droit ne pas être d’accord avec ce qu’elles font, mais vous n’avez pas à les empecher de le faire. Cet axiome dépasse le cadre de la prostitution, il en va de la définition de la liberté.

    • et entre parenthèse s’’il a consentement, personne n’impose...

    • Quand une personne achète du crack à un dealer, personne ne la force. Cette personne peut me dire que se droguer la fait se sentir mieux. Dois-je penser "ok, tout va bien alors, la société n’a pas à s’en mêler" ?

      Si mon meilleur ami souffre d’une dépression affreuse, qu’il a tout essayé en vain, et me supplie de mettre fin à ses jours car il n’en a pas le courage lui-même. Qu’il consent à sa mort et que je consens à la lui donner. En est-ce moins un meurtre ?

      Lorsque un patron dit à ses employés : "Maintenant, vous allez repasser aux 39h sans augmentation de salaire. Sinon, je vous vire et je délocalise." Les employés consentent à continuer le travail dans ces conditions. Pour autant, nous devons fermer notre gueule ?

      Tout le monde sait que le "consentement" n’est qu’une donnée du problème. Comme par hasard, il n’y a qu’en matière de prostitution qu’on prétend que le problème se limite à ça.

    • Non, il y a le même débat aux états-unis dans les états ou par exemple la fellation et/ou la sodomie est interdite même dans le cadre privée.

      Chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut de son corps, c’est à lui.

      L’exemple du crack : la société peut protéger des conséquences en pénalisant le dealer, pas l’utilisateur
      La déprime : l’exemple est outré, mais la liberté de faire ce qu’on veut de son corps c’est aussi la liberté de se suicider (en principe on fait ça tout seul, sinon c’est un autre débat sur l’euthanasie)
      Quand à l’exemple des 39 heures, bien que l’on quitte la sphère privée, on est bien dans une problématique d’offre et de demande, où entre en jeu des procédures complexes mais dont la finalité est bien un échange commercial force de travail contre argent et/ou capacité intellectuelles contre argent. Dans d’autres domaines on a capacité artistique contre argent (et même sportive) ! Au nom de quoi le sexe devrait il être écarté des ces possibilités d’échange !
      Longtemps le sexe a été diabolisé, certains le font encore, mais d’autres aujourd’hui font l’erreur de le sacraliser.

      Le consentement (on pourrait dire le volontariat) à peut-être ses limites, et sans doute ses contradictions, mais son respect est la base de la liberté.

    • Merci pour l’explication, je comprends mieux votre point de vue.

      Je pense que nous ne partons pas du même préalable : à mon sens, le consentement est indifférent dans la prostitution, parce que la prostitution n’appartient pas à l’espace privé.

      De la même façon que le viol conjugal ou les violences conjugales, la prostitution est une question politique et pas du tout une question privée. De la même manière, il me semble que la prostitution n’a pas grand chose à voir avec le sexe mais tout à voir avec les rapports de pouvoir et de domination.

    • 1) N’est politique que ce qu’on veut qu’il le soit

      2) L’aspect public de la prostitution peut résider dans l’offre, mais l’acte prostitutionel est bien un acte privé.

      3) ne parlons pas de viol conjugal ou de violences conjugal... on est cette fois très loin du consentement (le consentement c’est le volontariat, pas la résignation)

      4) quand à la légende du rapport de domination qui existerait dans la prostitution (et on parle ici de prostitution non contrainte, j’insiste) s’il existe il serait plutôt du coté de la prostituée qui dans tous les cas de figure impose ses conditions... J’attends qu’un jour un sociologue s’enferme une journée entière dans un placard à oeilleton d’un studio de passe et nous écrive ses conclusions... Certes la prostitution n’est pas que du sexe pour tout le monde, certains cherchent simplement un peu de chaleur humaine que les aléas de la vie ne leur a pas donné, d’autres cherchent à se confier de problèmes sexuels ou conjugaux, d’autres vont y chercher la fantaisie que leur épouse leur refuse, d’autres une réponse sans risque à leur polygamie latente.

      Voyez vous, je connais très bien ce milieux, il est loin d’être lisse (on est pas chez Casimir, non plus) j’ai rencontré des tas de femmes qui assumait complètement leur prostitution, qui ne méprisait pas leur clients, qui n’éprouvaient aucune sorte de honte de faire ce qu’elles faisaient, qui sont de vraie réservoirs d’anecdotes, souvent touchantes et toujours très humaines... La moindre des choses que nous leur devons dans ce débat c’est de ne pas négliger leur paroles...

    • « Peu importe les conditions. Peu importe le "consentement" de la personne qui est prostituée.
      Ce qui compte, c’est qu’un homme n’ait pas libre-accès au corps d’une femme simplement sous prétexte qu’il a la force physique ou le pouvoir financier de lui imposer son sexe sans désir.       »

      Incroyable comment la liberté de chacun de disposer de son corps peut être bafoué sous des prétextes fallacieux et insidieux (comme l’intolérance et une attitude intransigeante).
      Que la sexualité soit taboue pour certains/certaines, c’est leur choix.
      Que certains et certaines s’adonnent à des pratiques, dans un cadre privé, quelque soit les conditions (du moment qu’il n’y a ni contrainte, ni nuisance) ne regarde que les intéressés.
      Et que les bien-pensants soient choqués, c’est leur affaire. Que ces mêmes bien-pensants estiment que leurs croyances doivent être une norme pour les autres, c’est de l’ingérence de vie privé.
      Est-ce qu’on vous interdit/autorise/impose ce que vous devez ou ne devez pas faire dans votre chambre à coucher ?

      Il est consternant de lire que la liberté de disposer de son corps ne soit autorisée qu’aux morts (incinération, don d’organes) sans tenir compte des convictions religieuses, et non aux vivants !

      D’ailleurs, je me passe de l’autorisation des uns et des autres en pratiquant mon activité d’escorte. Heureusement encore !

  • en ce 8 mars je me réjouis d’une telle déclaration....je ne suis pas MLF....mais l’exploitation de son corps pour faire jouir l’autre qui paie..........qui ramasse ce FRIC ,...le client est aussi responsable de ce marché d’esclaves...pour l’amour de son ego...on ne vend pas si personne hachète.......ce marché du sexe ne va que dans un sens ...devinez.....

    • Personne ne vend son corps. (le client ne repart avec quand il a fini) La prostitution est une prestation de service, c’est un échange sexe contre argent. Lorqu’elle est pratiquée de façon consensuelle, elle ne regarde personne.

      Ce qu’il faut combattre c’est la prostitution forcée, l’esclavage, les réseaux hors de tout amalgame.

    • Tu sais ce que disait Marx:L’esclavage humain a atteint son point culminant sous forme de travail librement salarié.A méditer sur la prestation de service libre.Enfin je ne crois pas que la prostitution est choisie,mais subie.Un peu comme si on disait qu’aujourd’hui le SDF a fait le choix de devenir "un clochard".momo11

    • Ah : L’argument d’autorité ! Je ne me sens aucunement l’obligation d’être en accord avec Marx sur ce point précis.

      La prostitution volontaire est tout de même plus a rapprocher d’une profession libérale que du salariat

      Et quitte à te surprendre : certains SDF (je dis bien certains) le sont par choix.

    • Le blabla du consentement vaut pour une infime minorité

      Christian DELARUE

      CONTRE LA PROSTITUTION DES IMMIGREES ET DES FRANCAISES / CONTRE LES PROXENETES

      http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=55587

    • a 83-77 que tu réfutes des arguments politiques soit ! ! mais a différencier le salariat du libéral tu pousse un peu ! dans ce cas la !!!
      d’autre part tu as une vision un petit peu "voyeur" et "anecdotique " à travers ton "oeilleton" cf. a ton message de 16h 42 sur ce fil.
      Tu connais peut-ètre le salariat, mais connais-tu le précariat ???
      ou plutot le libéralisme imposé ???
      fraternellement loulou 34

    • j’ai oublié , JE SIGNE MOI ! loulou 34

    • C’est toujours "l’autre" qui fait des blablas.
      Non le consentement ne concerne pas une infime minorité, c’est le contraire. Ainsi à Paris, depuis les lois Sarko, la majorité des filles n’est pas maqué. En ce qui concerne les françaises, c’est la maquage qui reste l’infime exception. (Ce que ne veulent pas comprendre certain c’est qu’il puisse y avoir une prostitution sans proxénétisme). Si vous ne me croyez pas, renseignez vous à la source auprès des fonctionnaires de la BPP.

      Le proxénétisme (à la française) du moins dans son fonctionnement traditionnel est devenu compliqué, risqué et peu rentable... Les voyous préfèrent donc d’autres trafics nettement plus facile. Il reste le proxénétisme dit mafieux qui concerne des filles étrangères qui ont toutes ou presque été abusés sur les conditions de leur venus en France et qui sont réduites en esclavage.

      Si je parlais de profession libérale, c’est parce que c’est aussi comme ça qu’elles se déclarent quand elles font leur déclaration dimpôt. Aller au travail quand on veut, y rester tant qu’on veut, pouvoir dire "non", on est assez loin du salariat, non ?

      Enfin dernière chose, je crois qu’il faut avoir une vision sociologique de la prostitution et non une logique politique qui ignore la nuance et qui ne donne pas la parole à celles dont on voudrait ignorer l’existence.

      PS : Le point de vue défendu par le Nid (qui est à l’origine une organisation caritative catholique) n’est pas celui de toutes les associations (voir par exemple les positions du Bus des femmes)

    • Il ne faut pas rever.Les proxenetes existent !Les femmes qui les subissent n’ont pas interet a l’avouer.Ne pas croire que la pegre regne sur le monde de la prostitution esr pure utopie.Alors il est vrai que l’etat joue double jeu,d’un coté il pourchasse,de l’autre il impose(impots).En fait c’est le proxenete avoué de la fille des rues.Mais aucune prostitué n’a le droit de dire qu’elle est "maquée".momo11

    • Je n’ai jamais dis que les proxènetes n’existent pas, j’ai dis autre chose et vous invite à relire mon message lentement.

      J’ajouterais que ce n’est pas la prostitution qu’il faut combattre, mais le proxénétisme, qu’il faut arrêter de confondre prostitution forcée et activité volontaire. Ceux qui affirment que cette dernière n’est que marginale ne connaissent pas la réalité du terrain. La BPP connaît cette réalité.

      Pour prendre un exemple chère à Marcella Jacub, il existe aujourd’hui des tas d’ateliers de coutures clandestins. Ces ateliers exploitent ceux qui y travaillent de façon éhonté.e.. et les clients qui achètent ses produits peuvent être (en dernière analyse) complices de ces faits. Ce n’est pas pour ça qu’il faut interdire la couture ! ce qu’il faut interdire, c’est l’esclavage.

      En matière de prostitution c’est la même chose, sauf pour ceux qui récusent à l’avance la parole des intéressées, sauf pour ceux qui aujourd’hui sacralisent le sexe, (après l’avoir diabolisé pendant des siècles)

      Je n’essaie de convaincre personne. Je voudrais simplement qu’on prenne en compte le fait qu’on peut voir les choses autrement que d’un simple point de vue politique.

      Merci de votre attention

  • Le Nid fait totalement abstraction du fait que des femmes se sont épanouies sexuellement et dans leur vie grâce à la prostitution. Mais ces personnes là échappent aux statistiques parce que face à des prises de position fermées, elles préfèrent garder cela pour elles, dans le secret de leur vie privée. Et ce en dehors de toute considération du pouvoir de l’argent. Aussi le combat du Nid est-il un combat perdu d’avance dans une société qui malgré tout et si l’on reste ouvert et attentif aux idées des autres, évolue année après année. Le Nid mélange proxénétisme et prostitution et fait des amalgames pour se donner raison et déformer la réalité aux yeux des autres. La prostitution n’est pas forcément et dans toutes les situations quelque chose de sale.