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À Florange comme au Garros, les promesses n’engagent que ceux qui veulent y croire

par md

Publie le mardi 6 janvier 2015 par md - Open-Publishing

À Florange comme au Garros, les promesses n’engagent que ceux qui veulent y croire

Comme à Florange où a été érigée une stèle dédiée aux promesses non tenues de François Hollande et du PS, faudra-t-il en ériger une autre à Auch au Garros ?

En août 2013, François Hollande est venu à Auch, au contact de la population relancer la politique de la ville à destination des quartiers en difficulté. Dans la salle polyvalente de l’un des quartiers populaires les plus pauvres du pays [1], il a déclaré vouloir faire de ce quartier une « expérience exemplaire pour le reste du pays » [2].

Dix-huit mois plus tard, le lendemain de son entrée dans les 200 quartiers d’intérêt national du Ministère de la Ville, les écoles du Garros sortaient de l’Éducation prioritaire. Laissant ses habitants désemparés, habitants d’un quartier prioritaire où l’éducation ne le serait plus.

La lutte depuis deux mois des parents, des habitants et des enseignants des écoles est, elle, exemplaire du refus d’une politique qui renonce à mettre des moyens y compris là où des besoins ont été identifiés par l’État.

Car les écoles du Garros ne sont pas les seules à être passées entre les mailles du filet de la réforme de l’Éducation prioritaire, notamment dans les zones urbaines pauvres isolées en milieu rural [3]. Car la réforme de l’Éducation prioritaire, vantée comme tant d’autres pour ses objectifs de justice sociale, s’est faite en réalité à moyens constants alors qu’elle intégrait, à juste titre, certains DOM-TOM au dispositif, et que, depuis la création des ZEP, la pauvreté a partout explosé.

Mais qui ces renoncements surprennent-ils ?

En février 2012, le candidat François Hollande montait sur une estafette à Florange et déclarait « Un fois élu, je ferai voter une loi prévoyant que, quand une grande firme ne veut plus d’une unité de production, elle soit obligée de la céder à un repreneur ».

Pourfendeur de la finance en 2012 pour son élection, François Hollande dans la lignée de tous les dirigeants PS, s’est vite transformé en président au service des patrons.

Dès juillet 2012, avec le « choc de compétitivité », Hollande fait allégeance au patronat : allégement d’impôt de 20 milliards d’euros par an sous forme de crédit d’impôt pour les entreprises payé par les salarié•e•s. Dans le même temps sont annoncées des économies budgétaires et des relèvements d’impôts pour la majorité des salarié•e•s et des retraité•e•s avec entre autres l’augmentation de l’impôt le plus injuste, la TVA.

Aujourd’hui, avec la loi Macron, c’est le triomphe de la banque et du capitalisme libéral qui est proposé. L’objectif est de donner plus de liberté aux capitalistes : travail le dimanche généralisé, travail de nuit et invention de la notion de « travail de soirée ». Le PS est en train de de faire tout ce dont avait rêvé la droite et le MEDEF depuis longtemps, la mise sous tutelle de la justice prud’homale par des juges professionnels, attaques contre la médecine du travail, l’Inspection du travail, et une série de mesures visant à libérer les patrons de toutes sortes d’obligations concernant le délit d’entrave, les droits des CHSCT [4], les critères des licenciements, et les recours des salarié•e•s, en cas de PSE [5].

Et quand Macron prétend remettre en cause les avantages des professions dites réglementées, ce n’est pas dans le souci d’un meilleur service aux usagers. Au contraire, c’est pour faciliter la mainmise de la finance sur ces secteurs d’activité ou privatiser l’examen du permis de conduire, favoriser le développement des lignes de transport en autocar, dangereuses et polluantes, avec mise en concurrence avec le réseau SNCF…

À Florange comme au Garros, la parole politique des dirigeants se meurt, régulièrement contredite dans les faits. Cette contradiction est le révélateur de la vraie nature de la politique du gouvernement et des renoncements du parti dit “socialiste”.
Sur tous les territoires, les difficultés sociales réclament une vraie politique de gauche au service des plus pauvres. Pour cela nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et développer les mobilisations comme le font avec courage et ténacité dans un grand élan solidaire, parents, enfants, enseignants et habitants d’un des quartiers les plus pauvre de France, le quartier du Garros à Auch, dans le département du Gers.
CorrespondantEs NPA 32
Notes

[1] http://extranet.ville.gouv.fr/kit_statistique/midi_pyrenees/gers/ca_du_grand_auch_agglomeration-donnees_sexuees.pdf

[2] http://www.sudouest.fr/2013/08/05/le-garros-choisi-pour-devenir-exemplaire-1132869-2277.php

[3] http://blogs.mediapart.fr/blog/sebastien-rome/091214/education-prioritaire-tire-toujours-sur-les-vignerons

[4] CHCST : Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail

[5] PSE : Plan de sauvegarde de l’emploi
http://www.npa32.fr/spip/spip.php?article1109