A.G. à Aurillac a voté à l’unanimité la signature de cetexte

Le 6 août 2003

Aurillac militante, manifeste.

Au lendemain de ce 5 août, nous nous réveillons comme depuis le 26
juin dans la plus grande torpeur, rien, pas de signe majeur de l’état
pour débloquer cette terrible situation autour de la réforme du
régime spécifique d’assurance chômage des intermittents du spectacle
vivant et de l’audiovisuel. La commission supérieure consultative du
travail et de l’emploi vient donc de donner un avis favorable sur
cette réforme de l’assurance chômage, l’état peut donc dès
aujourd’hui l’agréer.

Nous réitérons notre demande au gouvernement de ne pas agréer cette
réforme parce que nous en avons étudié les conséquences et les
résonances catastrophiques à très court terme. A ce jour deux
conséquences majeures nous bouleversent particulièrement, l’une étant
la mise sur le carreau de la partie la plus jeune de notre profession
et l’autre une inégalité potentielle de l’attribution des indemnités
due à l’entrée de nouveaux paramètres de calcul aléatoires comme le "
glissement " et la " carence ".

Dans cette crise sans précédent qui touche l’ensemble de notre
secteur d’activité professionnelle et qui nous pousse à nous pencher
de manière très active et précipitée sur la condition de l’art et des
artistes dans notre société contemporaine nous déclarons Aurillac en
état de résistance artistique.

Ce festival qui depuis sa création occupe la ville par détermination
et militantisme artistique continuera cette année à donner la parole
à la rue, les artistes de rue qui se réunissent en cette fin de mois
d’août depuis maintenant 18 ans sauront comme ils l’ont toujours fait
ouvrir et partager leurs scènes avec le public pour informer,
débattre, agir et écrire leur avenir commun.

Nous tenons ici à rappeler la construction très originale de cette
manifestation, en effet ce festival comme beaucoup est une œuvre
collective et se prépare sur un territoire de caractère avec une
population locale investie et au travail. Ainsi nous devons remarquer
que la préparation à l’année se fait par une équipe permanente de 6
personnes au sein d’une association, qu’elle est relayée par 4
intermittents en missions étalées sur l’année, mais aussi que notre
équipe est continuellement épaulée par du personnel municipal qui
travaille jusqu’à dix jours avant la manifestation en nombre
majoritaire, les intermittents intervenant en fin de chantier pour
apporter les compétences spécifiques à nos métiers du spectacle.
Cette équipe de réalisation de l’accueil des artistes se trouve très
interprofessionnelle dans sa constitution sociétale et c’est ce qui a
fait la réussite de ce festival à l’image de la solidarité
interprofessionnelle qui définit depuis ses origines L’UNEDIC.

Durant la semaine du festival, Aurillac accueille près de 1500
intermittents artistes et techniciens répartis dans près de 400
compagnies venues pour jouer, ils sont la force d’intervention
ponctuelle de cette manifestation, ils sont indispensables à
l’actuelle organisation de nos rencontres avec le public.
Aujourd’hui, alors que la création contemporaine est profondément
remise en cause, que la place de la culture dans notre société est
ramenée à un jeu de chiffre comptable, le festival d’Aurillac milite.
Ce militantisme, nous l’avons construit avec le public et c’est bien
à ce public que nous souhaitons nous adresser ; ce public que nous
devons mobiliser pour qu’il témoigne largement de son attachement à
la place de la culture dans notre civilisation ; ce public avec qui
nous devons inventer, rêver et écrire la place de l’art dans une
société dont les bases seraient l’éducation, la santé et la culture
pour tous partout.

Cette secousse sociale que nous rencontrons touchera sans aucun doute
notre manifestation, nous avons bien entendu les différents appels au
rassemblement à Aurillac durant le festival. Nous sommes
particulièrement déterminer à pouvoir " jouer " notre rôle d’accueil
comme depuis 18 ans et à rendre ainsi le plus clair possible les
diverses revendications et autres actions artistiques. C’est notre
métier de passeur d’idées, de poésies et de cris qui est en jeu
durant ce festival, nous comptons ne pas vous décevoir.

En guise de rappel, nous demandons instamment au gouvernement : · Le
retrait du protocole d’accord du 26 juin et la mise en place d’une
médiation qui permette de mettre tous les acteurs de ce secteur
autour d’une table ronde afin de définir un accord qui convienne au
plus grand nombre. · de prendre de réelles mesures pour soutenir la
création contemporaine et permettre au plus grand nombre l’accès à
une culture populaire exigeante et de qualité. · de lancer une réelle
réflexion sur le statut social de l’artiste interprète dans notre
pays. L’artiste n’est pas un chômeur et nous avons le devoir de
définir pour lui un statut et une protection sociale digne de notre
pays.

Jean-Marie Songy, Directeur artistique

L’équipe du festival réunie en première assemblée générale le 6 août
à Aurillac a voté à l’unanimité la signature de ce texte et continue
le travail.

– Emilie Bailleux, Accueil compagnies de passage
– Patrick Belaubre, Conseiller artistique
– Bertrand Bigot, Directeur technique
– Alain Brun, Responsable informatique
– Géraud Cassagne, Responsable billetterie
– Stéphane Daniel, Coordinateur de l’accueil des compagnies de
passage
– Caroline Garbe, Accueil compagnies de passage - Nathalie Gendre,
Accueil professionnel - Cédric Ginouvès, Régisseur général - Jeff
Havart, Régisseur général - Florence Laborie, Chargée du fond
documentaire - Anne Lacombe, Attachée de presse - Hugo Lecanu,
Responsable logistique - Anne-Marie Lichnowski, Secrétariat - Aurélie
Linxe, Accueil compagnies de passage - Franck Lysée, Régisseur
général
– Estelle Maurin, Accueil des compagnies de passage - Véronique
Monestier, Comptable - Paul Moulènes, Equipe administrative -
Christophe Paris, Administrateur - Camille Perreau, Assistante
direction technique - Philippe Poursin, Equipe restauration - Colette
Rivaldi, Equipe administrative - Christine Roussel, Equipe
restauration - Hélène Sorin, Equipe administrative - Aïda Soumaoro,
Assistante technique - Antoine Swynghedauw, Equipe restauration -
Sébastien Toureille, Coordination des accueils - Caroline Veron,
Régisseur général