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À voir : Les fils de l’homme, un film de Alfonso Cuarón
Publie le mercredi 25 octobre 2006 par Open-Publishing
Les fils de l’homme, du cinéaste Alfonso Cuarón, Mexicain de 45 ans installé à Hollywood depuis une quinzaine d’années, est sans aucun doute la bonne surprise hollywoodienne de l’année. Ce film puissant et prenant rompt résolument avec les clichés du genre « science-fiction/films-catastrophe » et transmet un message humaniste engagé, porté par d’excellents acteurs, en particulier la jeune actrice noire Claire Hope-Ashitey, qu’on a pu voir récemment dans Shooting Dogs, le film sur le génocide rwandais de Michael Caton-Jones. Elle est la véritable héroïne du film, car c’est elle qui incarne l’espoir de l’humanité. Et qu’une jeune femme noire incarne l’espoir de l’humanité est une telle rareté dans la production hollywoodienne que ça vaut le coup d’être noté.

Voici l’histoire : nous sommes en en l’an 2027 en Grande-Bretagne, le seul pays qui a pu échapper quelque peu à la catastrophe générale, économique, sociale et environnementale en instaurant un régime de dictature féroce, qui tue, parque et déporte les immigrés et réfugiés. Depuis vingt ans, les femmes sont stériles et plus aucun enfant ne naît. La jeune Kee est enceinte : un groupe de résistants à l’ordre totalitaire qui règne en Grande-Bretagne charge un ancien militant devenu bureaucrate de l’acheminer hors du pays, jusqu’à un bateau baptisé « Demain », affrété par une autre organisation de résistance. Science-fiction ? À peine. Le réalisateur et le scénariste se sont contentés de dessiner la possible évolution que nous préparent George Bush et sa bande de fous furieux. Les scènes les plus fortes du film sont celles qui mettent en scène le traitement des réfugiés -parlant toutes les langues de la planète - qui sont déportés du pays. C’est à peu près - en forçant certes le trait - ce qui arrive déjà aujourd’hui aux quatre coins de l’Europe, dans les centres de rétention et autres Centri di permanenza temporanea, pour ne pas parler de guantánamo et Abou Ghraïb.
Un film donc à ne pas rater.
Fausto Giudice, 25 octobre 2006