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AIN Bellegarde : des salariés séquestrent leurs dirigeants

Publie le mercredi 8 avril 2009 par Open-Publishing
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de Catherine Poncet

À 14 h 30 hier, tous les salariés se sont mis en grève, ont déployé les banderoles et bloqué l’accès de l’usine / Photo Le Dauphiné Libéré

Un nouveau pas a été franchi, chez Scapa dans le cadre de la négociation du Plan de sauvegarde de l’emploi. Hier, à 19 heures, les représentants de la direction étaient encore retenus par leurs employés

La tension est montée d’un cran hier après-midi dans le bras de fer qui oppose les salariés du site bellegardien du groupe Scapa à leurs dirigeants. La fermeture de l’usine locale étant actée avec la décision de transférer une partie de la production sur d’autres sites, l’affaire en est au stade de la négociation du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

Annoncée début février dernier, la fermeture du site bellegardien, produisant des adhésifs spéciaux destinés surtout à l’automobile, a provoqué un choc chez la soixantaine de salariés qui vont se retrouver sans emploi, et dans toute la ville. Les employés ont déjà manifesté plusieurs fois. Pour eux, la crise économique invoquée par la direction est un alibi.

Alors qu’ils en sont à sauver les meubles, ils tentent d’obtenir des conditions de départ décentes. Hier, les représentants de la direction sont venus à Bellegarde rencontrer les membres du comité d’entreprise pour poursuivre les discussions. À 14 h 30, tous les salariés se sont mis en grève, ont déployé les banderoles et bloqué l’accès de l’usine.

Ils sont très en colère. « Rien n’a avancé depuis mardi dernier. Ils devaient revenir avec une proposition pour que l’on parvienne à un accord, mais ce n’est pas possible » clamait une employée.

Ce qui coince, c’est la question des indemnités transactionnelles supra-légales. Dans un Plan de sauvegarde de l’emploi, des indemnités supplémentaires peuvent se négocier par rapport au minimum imposé par la loi. Les salariés ont proposé un montant qu’ils n’ont pas voulu révéler hier, objet du désaccord. Autour de la table, avec les représentants du personnel, il devait y avoir quatre dirigeants : le directeur de Scapa Europe, le directeur de Scapa-France, la directrice des ressources humaines et le directeur financier. « Ils ne sortiront pas d’ici tant que les négociations n’auront pas abouti » ont menacé les délégués syndicaux, envisageant carrément de les séquestrer. « On n’est pas des sauvages, mais on n’accepte pas d’être viré comme ça au bout de 35 ans de boîte » ajoutait un autre salarié.

À 15 h 30, la réunion a repris, toujours avec les mêmes propositions de part et d’autre. À 19 heures, on en était toujours au même point. Les salariés sont restés dans l’usine, les dirigeants retenus dans la salle de réunion. « On leur a laissé leurs portables et leurs ordinateurs, on leur a apporté à manger, et nous sommes prêts à passer la nuit ici » précisait hier soir Jean-Jacques Vanslambourck, représentant du personnel.

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