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ARMATEUR FRANCAIS POUR LA GUERRE

Publie le jeudi 6 mars 2003 par Open-Publishing

jeudi 6 mars 2003, 20h45

Un armateur français va livrer par la mer du matériel logistique
militaire américain dans le Golfe

BREST (AP) - "Une possible future affaire d’Etat", comme l’a estimé
Jean-Paul Hellequin, secrétaire général de la CGT-Marins du pays de Brest
(Finistère), ou un acte commercial aux conséquences mal calculées alors que
la France s’emploie à tout faire pour éviter le désarmement de l’Irak par la
guerre ?

Le contrat d’affrètement de deux navires rouliers passé par la
compagnie française Delmas (groupe Delmas-Vieljeu, propriété du capitaine
d’industrie Vincent Bolloré) à l’armée américaine pour transporter vers le
Golfe Persique du matériel roulant logistique reste en travers de la gorge
du syndicaliste.

"J’espère que c’est une simple maladresse de leur part", a-t-il
déclaré jeudi. "Je demande au syndicat français des armateurs de réagir car
Delmas en fait partie, et au président de la République de sanctionner cet
armateur qui n’emploie pas ou si peu de marins français (et qu’il explique)
son comportement".

Contactée par l’Associated Press, la société Delmas, dont le siège se
trouve au Havre (Seine-Maritime), a d’abord indiqué, par le biais de son
service de presse, qu’aucune communication ne serait faite sur ce dossier.
Quelques précisions ont cependant été données.

Le contrat passé "avec la cellule logistique de l’armée américaine"
porte sur la livraison au Moyen-Orient "de camions, mais pas de chars", par
deux navires rouliers spécialisés dans ce type de fret, "Rokia Delmas" et
"Rosa Delmas". Ils battent pavillon du Liberia et n’emploient "aucun marin
français". Les deux navires "font route", mais le fret n’a "pas été livré à
ce jour (jeudi)".

"Delmas est une entreprise privée, totalement apolitique et il y a
très peu de chances que Vincent Bolloré ait été prévenu de la signature de
ce contrat, mais il est actuellement injoignable", a-t-on encore souligné au
service de communication du groupe.

Selon Jean-Paul Hellequin (CGT-marins du pays de Brest), le contrat
serait d’une valeur "quatre à cinq fois supérieure aux prix du marché".
"N’est-ce pas en cette période, a-t-il considéré, qu’il faut un engagement
moral du commerce ?". AP