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ATTAC au bord de l’implosion

Publie le dimanche 25 juin 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Altermondialisme . Déchirée en deux, l’association a offert lors de son assemblée générale le spectacle d’une crise d’identité sans précédents.

Thomas Lemahieu Rennes (Ille-et-Vilaine),

Dans la hantise de voir transpirer à l’extérieur les échos de leurs troubles internes, les militants d’ATTAC se réfugiaient depuis des années derrière des guillemets lorsqu’ils devaient malgré tout évoquer la « crise » du mouvement. Après l’assemblée générale extraordinaire du phare de l’altermondialisation en France, qui s’est tenue ce week-end à l’université de Rennes-II, toutes les précautions oratoires ou typographiques ont dans un climat délétère sauté : au déficit financier (170 000 euros en 2005) et, pour la première fois depuis la naissance d’ATTAC en 1998, à la saignée des effectifs (5 000 cotisants perdus à la fin de l’année dernière, 19 000 adhérents à jour de cotisations à la mi-juin 2006) se surajoutent, aux yeux du monde sur la place publique une crise de nerfs, une crise de confiance, une crise morale et surtout politique. Comme si, dans l’« impasse du libéralisme », raillée par une fausse plaque signalétique apposée sur un des murs de la fac, il y avait une porte secrète vers une autre impasse, celle d’ATTAC profondément divisée en deux tendances de fait.

Orientations en question

Repoussée de six mois afin qu’une direction collégiale provisoire tente de dégager des consensus sur une réforme des statuts, l’élection du conseil d’administration et de la nouvelle équipe dirigeante d’ATTAC a donné lieu à un affrontement très vif entre différentes conceptions de l’association : d’un côté Bernard Cassen, président d’honneur, Jacques Nikonoff, président et Michèle Dessenne, secrétaire générale revendiquant avec un certain nombre de candidats « de base » une direction « forte » pour une ATTAC « autonome » et « indépendante » vis-à-vis des syndicats, en particulier, mais aussi plus globalement des mouvements sociaux et politiques ; de l’autre, les trois vice-présidents (Susan George, Gustave Massiah, François Dufour), en compagnie de tous les représentants des syndicats fondateurs d’ATTAC (Solidaires, FSU, UGICT CGT, etc.), de nombreux membres du conseil scientifique et des militants soutenus par leurs comités locaux, défendant le maintien d’un rôle de carrefour d’actions et de contre-expertises au service de tous.

Dans une association où, avec l’accord affiché des deux parties en présence, les mem- bres actifs (adhérents individuels) devraient, si la réforme des statuts aboutissait, voir leur poids rééquilibré par rapport à celui des membres fondateurs (organisations syndicales, journaux, associations, etc.) qui détenaient jusqu’à présent des prérogatives exclusives, les militants ont adopté à 66 % une liste « bloquée » des fondateurs (18 can- - didats pour 18 postes au conseil d’administration). À plusieurs reprises pourtant, Jacques Nikonoff et Bernard Cassen, partisans d’un scrutin plus « démocratique » (par exemple, 30 candidats pour 18 postes), mais détruisant le fonctionnement traditionnel du collège des fondateurs, les avaient à mots couverts encouragés à l’abstention ou au rejet. En revanche, selon les résultats communiqués en assemblée générale, les candidats proches des positions de la présidence d’ATTAC l’emportent assez largement dans la désignation des membres actifs au conseil d’administration ; alors qu’en cas de réforme des statuts, le nombre de militants « de base » présents dans cette instance passerait de 12 à 24, les partisans de « l’indépendance » d’ATTAC obtiennent 8 sièges sur 12 et 15 sur 24. Fait notable : Jacques Nikonoff, membre fondateur de l’associa- tion (c’est jusqu’ici obligatoire pour un président d’ATTAC), mais qui s’était porté candidat sur la liste des membres actifs est le mieux élu de tous les candidats avec 61,5 %.

Soupçons de « fraude »

Mais panique à bord à l’annonce officielle des résultats, samedi après-midi : les élus, tant actifs que fondateurs, partisans d’une ATTAC « en réseau » annoncent solennellement, par le biais d’une déclaration lue par Aurélie Trouvé, une jeune militante de Dijon arrivée deuxième derrière Jacques Nikonoff (57,45 %), qu’ils « suspendent leur participation » à la direction. Dénonçant, tableau probant à l’appui, une « anomalie statistique » observée entre les différentes phases d’un dépouillement, ils soupçonnent, en se gardant de l’affirmer de manière péremptoire, une « fraude » qui leur aurait fait perdre la majorité et en proie au « doute sérieux qui pèse sur ce vote » ils demandent qu’« une expertise indépendante soit menée ». Se disant d’accord avec cette expertise, le président d’ATTAC invite cependant à « appliquer le bénéfice du doute à tout le monde ».

Dès lors, dans la salle, l’atmosphère se dégrade. Macérant depuis des mois chez certains militants « de base » présents à cette assemblée générale, la hargne suinte, une claque spectaculaire s’organise parmi les 250 participants ; des insultes (« Berlusconi », « Bush ») fusent contre les minoritaires qui prétendent avoir été spoliés. « À ATTAC, nous ne cessons de critiquer les experts de l’OMC ou d’ailleurs, hurle Michèle Dessenne, mais dès que nous avons un problème, nous nous en remettons à eux, c’est tragique ! » Sous les huées d’une majorité de la salle lorsqu’il rappelle qu’ATTAC « appartient à tout le monde », Pierre Khalfa dénonce des « méthodes de la politique du XXe siècle », quand l’association visait à « inventer la politique du XXIe siècle ». Susan George tente sans succès de calmer les esprits en invitant à une minute de détente musculaire, alors que Bernard Cassen en profite pour présenter un voeu adopté dans la plus grande confusion, réclamant une expertise sur l’élection, promettant de nouvelles élections à la fin de l’année et priant tous les élus de siéger au conseil d’administration.

Samedi soir, malgré le boycott d’un peu moins de la moitié du conseil d’administration, l’instance se considérant jusqu’à nouvel ordre comme « légal et légitime » désigne Jacques Nikonoff à la présidence de l’association. Dimanche matin, une « assemblée d’adhérents » aux accents très basistes après l’exclusion des « adhérents faisant autorité » (élus au CA, fondateurs, membres du conseil scientifique) et des journalistes, exprime sa « détresse » devant le « déroulement catastrophique de l’assemblée » et réclame des deux courants qui s’affrontent à la tête d’ATTAC de brefs textes d’orientations afin de discuter dans les comités locaux. Mais le coeur n’y est plus vraiment, quelque chose s’est brisé à l’intérieur de l’association. Amputation ou fracture ? Nul ne le sait, mais désormais sous les arbres à palabres du campus de Rennes-II, quelques militants évoquent ATTAC à l’imparfait.

http://humanite.presse.fr/journal/2006-06-19/2006-06-19-831878

Messages

  • Eh oui ! ! ! ! ! ATTAC est entrain de payer sa tâche originelle, celle dêtre une simple association de réflexion victime, dès le départ, des surrenchères politiciennes. Se sont greffées là dessus, ce qui n’est pas surprenant, des ambitions de pouvoir d’individus à l’égo démesuré et en manque de reconnaissance sociale.

    Soyons réalistes, ATTAC est aujourd’hui mort par rapport à sa mission originelle... Le cadavre va encore subsister, dégager une forte odeur de pourriture (c’est ce que nous sentons aujourd’hui)et se décomposer (les démissions vont s’accélérer) ... puis se déssécher.

    ATTAC aura au moins servi, et c’est un aspect positif, à populariser le concept de mondialisation et de l’indispensable mobilisation contre ce qu’elle a de plus pervers... ATTAC n’a pas pu aller plus loin... Ce n’est pas grave, le combat continue sous d’autres formes et avec d’autres organisations. Sachons faire du passé table rase... et ATTAC appartient à ce passé.

    Marc

    • Mouais,ce qui m’emmerde c’est d’immaginer la jubilation de la droite.

      Mais les idées sont nées et mènent leurs vies sur toute la planète.

      D’autres moyens les feront triompher. On continue.

      Flash

    • LES DERIVES D’ATTAC : NIKONOFF, SOUS MARIN DU PCF FAIT SURFACE…c’était (déjà) hier en 2003)

      On a pu s’interroger sur les raisons qui ont poussé B.Cassen, le premier président d’ATTAC, à coopter J.Nikonoff pour prendre sa succession.Bien sûr, il est de bon aloi au sein d’ATTAC, de ne pas faire état publiquement de son affiliation à tel ou tel parti politique. Mais lorsqu’il s’agit de présider une association comme ATTAC qui se veut transversale aux partis politiques, il n’est pas indifférent de savoir que celui qui est mis en place à une telle fonction est précisément membre de tel parti. Surtout lorsqu’il n’accède pas à cette fonction par la voie démocratique de l’élection par l’ensemble des adhérents. Une telle mise en place n’avait pas été d’ailleurs sans susciter alors bon nombre de réactions dubitatives voire négatives.

      Il semble qu’on y voit un peu plus clair maintenant dans la stratégie qui devait conduire à la Présidence d’ATTAC , J.Nikonnoff, membre du parti communiste français. Chacun le sait, un certain nombre de groupes ATTAC départementaux se trouvent noyautés et pratiquement dirigés par des militants de la LCR.. Ne fallait-il pas enrayer de façon ou d’une autre un tel entrisme tellement contraire à l’esprit d’ATTAC ?
      Qui mieux qu’un militant communiste du PCF était à même de le faire ? L’aversion phobique et récurrente du PCF pour tout ce qui le menace sur sa gauche et qu’il dénonce pêle-mêle comme « gauchiste » lui redonnerait à la fois une certaine crédibilité institutionnelle dans le petit microcosme politicien et le présenterait comme un élément incontournable et responsable d’une recomposition d’une gauche exsangue. Par ailleurs n’était-il pas dangereux de laisser croire qu’un mouvement comme ATTAC se trouvait peu ou prou noyauté par un parti s’affichant comme « révolutionnaire » sans s’être jamais confronté à la gestion des affaires publiques ? ATTAC ne s’en trouverait-il pas à terme gravement décrédibilisé ?
      Le « pompage » par un parti irresponsable de ses meilleurs analyses concernant la mondialisation libérale n’introduirait-il pas à gauche une certaine confusion entre les partis à vocation de gouvernement et les partis à seule vocation contestataire… ?

      D’autant que dans la débandade des partis « de la gauche plurielle » compromis avec la politique sociale libérale de Jospin, la déconfiture du PS et les atermoiements des Verts, on pouvait penser que même s’il s’était lui-même gravement compromis dans la politique mondialiste de l’ultra libéralisme dénoncé par ATTAC, le PCF, malgré ses scores électoraux désastreux (de l’ordre de 3% aux présidentielles) restait sans doute néanmoins le seul susceptible de rebondir.

      Ayant touché le fond, n’était-il pas le mieux placé pour remonter à la surface jurant ses grands dieux qu’on ne l’y reprendrait plus ? ! On peut se tromper, non ? même si cela devient récurrent au PCF !… Cependant, doté d’infrastructures locales encore solides, encore honorablement représenté dans certaines collectivités territoriales, reconnaissant ses erreurs gouvernementales, proclamant haut et fort qu’il restait le seul garant et le héraut d’une vraie transformation sociale (sans pour autant dire, il est vrai, comment et avec qui il s’y prendrait, ni proposer, lors d’une prochaine alternance, ne serait-ce que les grandes options d’une véritable politique alternative), le PCF pouvait espérer devenir le fer de lance d’une reconstruction d’une gauche multipolaire et rendre l’espoir aux millions d’hommes et de femmes déçus par une « sociale démocratie » acquise au capitalisme et à l’économie de marché ultra libérale mondialiste.

      Le PCF, fort de ses increvables militants, pouvait toujours rêver… ou du moins toujours « faire rêver » les « gens » ! Parti politique reconnu au sein du microcosme politicien, même s’il est de plus en plus rejeté et ignoré de ceux qu’il se dit avoir mission de regrouper, les petits, les pauvres, les ouvriers, les classes défavorisées et ghettoïsées des « banlieues », bref, ce que le chanoine Raffarin appelle la « France d’en bas », le PCF reste un parti respectable dans la course au pouvoir, même s’il n’est plus guère respecté par les « gens ». Il faudra encore compter avec lui lorsque les Français, épuisés et lessivés par quelques années de gouvernement-MEDEF, voudront émerger du marasme social dans lequel l’aura plongé la girouette Chirac pour qui tous les partis de gouvernement avaient appelé à voter en avril 2002. Et en prévision d’échéances qui ne manqueront pas de survenir, le PCF a des cartes à jouer. N’ayant constitué qu’un force d’appoint dans la sociale démocratie du PS, il peut, plus aisément que ce dernier, toute honte bue et relevant la tête pour la nième fois, se dédouaner des raisons de l’échec de la « gauche ».

      Mais dans la perspective d’une refondation d’une nouvelle gauche, les partis de l’ancienne « gauche plurielle » doivent désormais compter avec la montée en puissance d’une « extrême gauche » qui a ravi aux partis de gouvernement plusieurs millions d’électeurs désabusés et déçus. Or ces partis, essentiellement le LCR et LO constituent un vrai danger pour les partis représentés à l’Assemble Nationale. L’un d’entre eux, la LCR s’est mis en tête d’investir une association qui refuse d’entrer dans le jeu politicien mais dont les analyses économiques et sociétales constituent des outils de qualité pour mettre en cause le système néo-libéral capitaliste mondialiste. En l’absence de tout programme crédible de gouvernement, de telles analyses, mêmes si elles sont souvent dévoyées au profit d’une démagogie révolutionnaire irresponsable, donnent à la LCR un semblant de crédibilité même si ses cadres sont davantage issus du secteur tertiaire ou du secteur public que des « masses laborieuses ».

      Le style et les objectifs « révolutionnaires » affichés de ces partis qui, bien qu’ils disent se situer à la gauche du PCF, sont constitués selon les mêmes principes que les partis politiques traditionnels (structure pyramidale, hiérarchique, corpus de « doctrine » défini au sommet par un Organe central, centralisme « démocratique », discipline de parti etc.) représentent des concurrents non négligeables dans la course au pouvoir, ne serait-ce que par les voix qu’ils prennent à la « gauche respectable ». Parce qu’ils fonctionnent comme lui, parce qu’ils se proclament « communistes », ils ne peuvent pas ne pas être des adversaires redoutables pour le PCF. Parce qu’ils acquièrent une audience certaine dans les couches « populaires », ils constituent la cible première d’un Parti Communiste Français.

      Or, que de tels militants investissent durablement un mouvement comme ATTAC est aussi dangereux pour ATTAC que pour le PCF. Le noyautage de la LCR, programmé au sommet, est redoutable pour ATTAC qui continue d’affirmer son refus de s’engager politiquement et sa vocation d’éducation citoyenne. Mais il l’est aussi pour le PCF qui paraît rester à la traîne de la critique altermondialiste.

      On comprendra qu’il était difficile à un universitaire comme B.Cassen qui se refusait à entrer dans quelque jeu politicien que ce soit et qui affirmait bien haut qu’ATTAC est un mouvement ouvert à tous, de s’engager dans une lutte frontale contre des « gauchistes » ou des « extrémistes » en dénonçant l’entrisme d’un parti politique qui par ailleurs trouvait dans ATTAC des outils pertinents d’analyse économique, ce dont on ne pouvait d’ailleurs que se réjouir. Mais se servir d’ATTAC comme d’un tremplin d’attrape gogos ou comme une plate forme de propagande pour son propre développement devenait inacceptable et décrédibiliserait le mouvement. Conscient de la difficulté, B.Cassen préférait faire faire le ménage par un autre que lui. C’est ainsi que fut coopté J Nikonoff.

      Qu’hier Nikonoff réponde à l’invitation de Chirac pour bavarder avec lui à l’Elysée sur la mondialisation libérale, on peut le comprendre, lui qui en avril dernier avait voté et appelé à voter pour lui ; il s’agissait alors pour une gauche plurielle sonnée et défaite de mettre en scène le psychodrame nécessaire pour que les apparatchiks de tous les partis, du PS à la LCR, gardent leur troupes en main, ou ce qui l’en restait, en vue d’une alternance qui finirait bien par se produire un jour. Avouons cependant qu’on était déjà là au début d’une dérive politicienne qui s’accroît de jour en jour. ATTAC est un mouvement qui regroupe une majorité d’hommes et de femmes qui, bien qu’ayant une conscience politique personnelle, n’ont jamais adhéré à un parti politique ou bien l’ont quitté par refus d’embrigadement institutionnel ou idéologique, mais aussi parc qu’ils ont conscience que l’ère de « Partis » touche à sa fin. ATTAC est composé de citoyens adultes qui n’ont que faire de mises en garde ou de consigne de vote émanant de « dirigeants » et dont la majorité recherche et explore de nouvelles voies permettant de « changer la société » sans forcément « prendre le pouvoir », du moins tel qu’il s’exerce aujourd’hui.

      Or, donner des consignes de vote à des gens qui considèrent la démocratie représentative, telle qu’elle est aujourd’hui pratiquée, comme une démission citoyenne, entrer dans un jeu de tactique politicienne totalement inefficace quant à la naissance d’une « autre façon de faire de la politique », proférer des « mise en garde » envers des groupes qui ont l’ambition de fonctionner « autrement » en instaurant des nouvelles structures de participations responsables, constituent des régressions majeures dans la volonté affichée d’instaurer un « autre monde » et une « autre société ».

      Quoi d’étonnant qu’ATTAC soit ainsi invité en rentrer dans le rang du conformisme politique par un membre d’un Parti qui n’a rien appris de ses échecs ni rien oublié de ses compromissions avec le pouvoir étatique en plus de cinquante années d’Histoire !
      Que Jacques Nikonoff fustige aujourd’hui, les éternels « gauchistes » (entendez des groupes ou des individus « irresponsables » qui ont le tort de cheminer et de penser librement dans l’exploration de nouvelles voies sociétales et bien dont les idées ne sont pas moulées dans un cadre idéologique bien repérable ou pré mâchées par des idéologues patentés ) dans les mêmes termes et pour les mêmes raisons que tous les communistes l’ont fait depuis toujours, cela devient intolérable.
      Le sous-marin du PCF Nikonoff est en train de faire surface, lui qui m’écrivait dernièrement que son appartenance du PC ne regardait que lui, au même titre que ses convictions religieuses, confirmant par là, si besoin en était, que le communisme peut toujours être assimilé à une religion et le PCF à une Eglise … Mais de cette église et de cette religion, les Français n’en veulent plus. Les partis politique, écuries de la course au pouvoir, ont fait faillite. Il faut trouver d’autres façon de « faire de la politique », de faire participer les citoyens au choix de société qui commandent leur destin et l’avenir du monde. Inversant la course folle d’une croissance délétère destructrice de l’Homme et de la nature, ceux qui ne désespèrent par de l’Homme doivent explorer de nouvelles voies de vie en société, tant au plan économique qu’au plan politique.

      Lorsque J.Nikonoff m’écrivait dernièrement qu’il fallait se méfier du noyautage d’ATTAC par les partis politiques (entendez la LCR), je comprends mieux aujourd’hui que c’était une façon comme une autre de donner le change. Mieux vaut sans doute pour lui bien évidemment qu’ATTAC contribue à constituer la nouvelle plate forme idéologique d’un PCF relooké et à apporter du sang neuf à un parti exsangue. Mais peut-on ressusciter un cadavre, même s’il bouge encore. Peut-on mettre du vin nouveau dans de vieilles outres ?

      On vous remercie de vos conseils, Monsieur Nikonoff. Mais nous n’avons pas besoin de vos consignes tacticiennes et n’avons que faire de vos conseils institutionnels. Nous sommes de grands garçons et de grandes filles. Nous avons passé notre vie à lutter contre l’injustice d’une société » fondée sur le Fric.
      Certes, il ne faut pas opposer les « forces sociales » au politique, mais aujourd’hui il faut prendre acte que les forces sociales s’opposent bel et bien à LA politique, j’entends celle des partis politiques qui se sont tous discrédités et prostitués avec un capitalisme ultra-libéral vis à vis de qui ils ne proposent aucune alternative crédible.
      Or, sachez le bien ce sont bien ces forces sociales, dégoûtées de la politique politicienne et que vous stigmatisez comme « gauchistes » qui sont le fer de lance de cette véritable alter mondialisation que vous appelez de vos vœux pieux. Comme l’étaient les forces sociales de mai 68 que vous avez obligé de rentrer dans le rang ! Ce sont bien ces forces sociales qui veulent changer le monde sans prendre le pouvoir, bref, créer un nouvelle société.

      Je persiste à penser (ou à espérer) que la grande majorité des adhérents d’ATTAC n’adhère à aucun parti politique et ont de bonnes raisons pour cela. Il ne faudrait pas que tel OU TEL PARTI EN « PROFITE » POUR Y « FAIRE SON BEURRE » et se refaire, au delà de décennies d’erreurs et de compromissions, une sorte de virginité politique aux yeux des millions de « gens » qui ont de bonnes raisons eux aussi de se détourner de tout engagement au sein d’un parti, quelqu’il soit.
      André Monjardet septembre 2003

       source : http://endehors.org/news/3364.shtml#comment_3

      PS : André Monjardet ex-responsable d’ATTAC
      http://perso.orange.fr/monjardet/

    • en fait, ce n’est certainement pas la droite qui va vraiment en tirer profit, mais bien la gauche libérale qui va jubiler !!

      ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir achevé, tout n’est pas aussi simple ni clair que certains voudraient le faire croire avec des articles de 3 kms de long qui sont essentiellement des "prises de parti et des tentatives de prises de pouvoir"..

      un élément qui est intéressant à savoir, c’est que le groupe de personnes qui s’est révolté et a refusé de siéger une fois élus, étaient présents au dépouillement des bulletins de vote par correspondance , n’ont rien dit quand ils ont vu des erreurs d’organisation, ils ont utilisés les résultats jours après jours pour fournir leurs statistiques et ont crié au loup seulement à l’ag..

      surprenant non ??
      sauf quand on veut vraiment faire crouler une asso car c’est essentiellement destructeur et une prise de pouvoir.

      qui a jamais vu une asso se faire descendre pour "anomalies statistiques" ???
      statistiques effectuées durant un dépouillement de votes par correspondance en plus ??

      la statistique comme arme de vérité ?? c’est n’importe quoi et ils le savent bien.

      cependant, les deux clans du conflit qui s’opposent ne vous disent pas non plus qu’ils ne sont pas majoritaires et que les membres de l’asso ont encore des possibilités pour reprendre leur asso en main d’une "autre" façon car il est véridique que la venue des élections de 2007 nécessitait de faire taire attac.

      le ps ; le pc, le parti de chevèenement, les verts, la lcr, lo ont tous intérêt à ce qu’attac soit silenciée car elle aurait pu les interpeller sur leur rôles pour maintenir la population sous le joug libéral qu’ils cautionnent tous de par leur prises de positions qui d’ailleurs sont souvent critiquées par leurs propres membres dans chaque parti de plus en plus. ne pas vouloir créer une union de la gauche c’est ce qu’il se passe actuellement.
      tout comme le ps a tenu à ce que besancenot se présente aux élections, ne soyons pas naïfs.

      qui oserait leur dire qu’ils ne respectent même pas leur propres membres dans les partis ?
      qui oserait leur dire qu’ils veulent rester tranquille dans une fausse opposition mais ne mettent pas leur propos en pratique ??
      l’enjeu de 2007 est bien là et j’espère que les collectifs qui se créent vont tenir bon, et j’espère plus encore que les membres des différents partis vont se lever et partir pour gonfler les groupes qui veulent faire cesser la catastrophe mondiale dans laquelles tous nos politiques nous ont entrainés.

      les français sont peut être des veaux, mais qui dit que nous allons laisser nos politiciens nous emmener à l’abbattoir sans nous battre et sans résister ???
      soyons honnêtes avec nous mêmes et n’oublions pas que nous nous devons à notre propre conscience avant de nous devoir à notre parti et que ce sont les membres qui font le parti pas les têtes !!!!!

      nous sommes dans la phase des travaux pratiques et des actes : la majorité de la population française a voté contre le tce en exprimant un rejet de la politique et l’économie néolibérale, nous devons nous accrocher et mettre nos dirigeants au pied du mur.
      il est évident avec ce qu’il se passe au parlement et le rejet des référendums français et néerlandais que la lutte se durcit, nous ne pouvons plus les cautionner, pour nous même tout simplement.

      bon courage à tous et à toutes et ne vous laissez pas berner !!!
      nous savons ce qui nous réunit, c’est essentiel pour porter ce combat qui ne concerne pas que la france et les français. nous devons nous réapproprier nos vies avant qu’il ne soit trop tard et c’est aujourd’hui une époque essentielle que nous devons vivre avec attention et conscience.

      satya
      simple opinion.

    • tout n’est pas aussi simple ni clair que certains voudraient le faire croire avec des articles de 3 kms de long qui sont essentiellement des "prises de parti et des tentatives de prises de pouvoir"..

      Satya, une simple opinion également, de ma part. Avant de monter sur tes grands chevaux et d’accuser, apprend à lire. L’article auquel tu réponds dis exactement le contraire, il dénonce les tentatives de prises de contrôle par les partis. Peut-être que si tu l’avais vraiment lu tu concluerais qu’au fond vous êts d’accord.

      Raymondo

    • Le pouvoir corrompt , le pouvoir absolu ............corrompt absolument !! Chez ATTAC ou ailleurs ......

    • Un observateur
      Le role d’attac comme "think tank" (réservoir de pensée) de visualisation des mécanismes économiques
      prétendus libres mais qui organisent une captation des richesses par quelques uns est indéniable.
      Sa base ( ouvriers, chomeurs, ) est en voie de déliquescence et la joute à son sommet est de nature à encourager l’hémoragie d’adhérent (tes) issu(es) de la société civile. J’avoue ne rien y comprendre sauf que cette organisation n’est pas exempte de manifestation de l’exercice du pouvoir.Il est vrai que le noyautage par la LCR est indéniable. (ses membres sont la pluparts des bobos protégés par un statut de la fonction publique et sapent par leurs protections ( privilèges de postes l’un d’entre eux est à la Recherche et Dévelopemnt (R et D) d’une boite de télécom privatisée )leurs prétendu engagement contre "les forces néolibérales".D’aucuns meme, se sont gavés des promotions réalisées hors statuts fonction publique mais tellement intéressantes pour mettre la pédale douce voir étouffer toute vélleité de défendre ce statut dans une boite privatisée. Ainsi donc leurs protections/promotions sont elles suspectes.
      Tant mieux me direz vous , ils sont rares sur les plateaux de télé à critiquer le néoliberalisme alors pourquoi ne pas les protéger ?
      Mon opinion est qu’ils jouent le role de "fou du roi" , de prétexte à la démocratie , bref le bon alibi.
      Il est devenu indispensable l’altermondialiste de service qui "pimente" le débat droite gauche. ça fait bien dans le décor sur un plateau télé , ça fait débat.C’est vachement bat !
      Quand au PC, il vit sur une prétendue tradition de rprésentation des forces populaires mais a beaucoup de mal à se départir de sa collaboration avec ces prétendus ennemis. Il lui faut un Séguéla/Beidbeger , un bon communiquant pour faire du chiffre en voix et adhérents. Les verts ; no comment ils esquivent gentiment en disant , nous on fait pas de politique , on fait pas d’idéologie on défend les petits oiseaux et les myosotis.Tout va bien chez les gentils verts. Ils ont surtout une rage de se remettre en selle des avantages inhérents au pouvoir qu’ils sont à la remorque de tous ce qui peut se vendre éléctoralement parlant.
      L’ indépendance d’ATTAC vis à vis des socialistes notamment à propos de sa prise de position démocratique contre le TCE est patente.( Ségo dans sa rage de Marie Chantale contrariée sur le résultat du référundum avec son bonhomme de mari qui s’était affiché avec Sarko n’avait pourtant pas ménagé sa peine ; n’avait elle pas qualifié de serpent ATTAC en agitant ses petits poings rageurs contre son bidendum rose de mari marit ?).C’était pathétique ; drame en haute énarchie rose et bleu sortez les mouchoirs !(droite / gauche)( le mélange des couleurs fait du vert/brun camouflage).

      Mais attention aux forces vert/brun tapies dans le déni de la démocratie (cf vote députés européens vert soc. etc )pour s’assoir, entre autre, sur les résutats du référendum sur le tce en France.
      Les tentations d’OPA (scusez l’analogie mais c’est le langage brut du pouvoir) sur ATTAC sont nombreuses.
      Il est difficile pour ses dirigeants de rester vierge de toute tentative d’instrumentalisation en externe et en interne.
      Les militants de ma région sont exemplaires et forcent le respect par leur engagement citoyen et leur énergie inépuisable. Alors SVP ; stop la haut !.