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Acheter un téléphone portable, une vrai bonne idée ?

Publie le vendredi 25 janvier 2008 par Open-Publishing
16 commentaires

de Le Canard Enchainé

Avant, poser une écoute était compliqué. Avec le portable, plus besoin d’aller mettre une bretelle dans un hall d’immeuble. Grâce au tout-numérique, "brancher" un téléphone se fait en deux temps trois mouvements. D’abord, le policier doit convaincre le juge, qui, débordé par une bonne centaine de dossiers en cours, ne se fait généralement pas trop prier pour donner son feu vert. Une fois la commission rogatoire en poche, valable quatre mois, reste à la faxer à l’opérateur de téléphonie chez qui la "cible" est abonnée.

Dès lors, la manip’ est simplissime : le portable voit sa ligne automatiquement dérivée vers le central d’écoutes. Tous les services de PJ en ont un, qui fonctionne avec du matériel loué à l’année à des sociétés privées. En pianotant son code personnel sur son propre mobile, le policier va pouvoir écouter en "live" le portable branché. Et, comme sur son iPod, il peut faire des retours en arrière pour se repasser les meilleurs morceaux de l’enregistrement.

Coût d’une écoute sur un téléphone mobile : 700 euros pas mois dans la poche de l’opérateur, réglés pas le ministère de la Justice.

Fini les planques

« Grâce au portable, on a moins besoin de se lever à l’aube et de se coucher à pas d’heure pour faire des planques », se réjouit un officier de police judiciaire.
Sans avoir besoin de mettre le juge au parfum, avec une simple réquisition téléphonique faxée à l’opérateur le policier reçoit sur son ordinateur, la « fadet », autrement dit la liste sur un an de tous ceux qui ont éppelé ou été appelés par ledit portable.

Un clic de souris, et s’affichent sur l’écran toutes les relations de boulot, les amis, la famille, mais aussi le coiffeur, le médecin ou le banquier de l’heureux branché.

En faisant tourner un petit logiciel, l’OPJ peut même s’amuser à faire des statistiques sur la fréquence des appels, et découvrir ainsi qui sont les meilleurs copains ou copines.

Plus besoin de “filoches”

Sans sortir de son bureau, un policier peut suivre les déplacements du portable qui sert de mouchard. Quelle rue - à quelques mètres près - son « client » a empruntée et à quelle heure, dans quel café il est allé prndre son petit noir, ou encore qui il a croisé et à quel moment, etc .

Une mine d’infos que l’opérateur garde au chaud pendant un an (tout comme la fadet), au cas où la police en aurait besoin.

Le tout mis sur DVD et mouliné avec un petit logiciel maison. « Si je veux savoir si untel ou untel a croisé mon client, pas de problème : j’entre les noms, et l’ordinateur me donne la réponse, en précisant quand, où, combien de fois et combien de temps », détaille le même poulet.

En plus, ça fait micro

La loi dite « Perben II » (qui modifie la loi sur les écoutés téléphoniques de 1991) a autorisé la sonorisation.
En clair, la pose de micros, que les services de PJ pratiquaient jusqu’alors en catimini et à la barbe des juges. Ca tombe drôlement bien puisque tous les portables sortis récemment peuvent être transformés en micro. Il suffit que l’opérateur envoie un code informatique pour déclencher à distance le mode « écoute discrète » (à condition que le portables reste en veille). Le policier peut alors entendre tout ce qui se dit dans la salle à manger, le bureau ... Magique, non ?

On n’en saura rien

Sur les 27 000 écoutes autorisées chaque année par les juges et les 4 millions de réquisitions téléphoniques, un grand nombre d’écoutés n’en sauront jamais rien. Le policier dira au juge que la ligne n’a rien donné. Pour la plupart des citoyens lambda, le seul fait de posséder un mobile les auras rendus facilement espionnables. Car un juge peut signer une commission rogatoire autorisant une écoute sur n’importe quel quidam s’il pense qu’elle peut concourir à la manifestation de la vérité. Autant dire que ça fait potentiellement du monde. Quant aux voyous, même s’ils en connaissent les risques sur le bout des doigts, il leur arrive encore de se faire pincer à cause d’un portable. Encore heureux ....

Source : Le Canard Enchainé

Messages

  • Et quand ils mettront de minuscules caméras dans les TV, les ordis, on sera dans la société de "1984" ! Effrayant tout ça !

    Et notre liberté alors, on en fait quoi ?

    • On est prudent :

       ça fait un an que nos conversations et déplacements sont enregistrés. Pour le moment, il n’y a pas encore assez de monde pour les traiter et si des gens habillés en bleu ou en civil s’amusent avec, ils s’occupent enprincipe surtout des VRAS criminels (encore que ça dérape déjà dangereusement)

       demain, si ces cons-là font passer le fameux traité de la honte, les données seront toujurs là... Elles pourront être exploitées pour décréter "dangereux terroriste" tout opposant, tout clodo, tout non rampant à l’ANPE, le faire enfermer "préventivement", le faire incarcer dans des prisons privées, le faire enlever et emmener dans des prisons secrètes. Enfin , le paradis US, quoi.
      D’autant plus que le fameux traité d’acceptation de l’esclavage généralisé prévoit l’obligation d’accroître les dépenses d’armement et de technologies guerrières, de lutte contre le (pouet, pouet) "terrorisme". Donc plus de mecs pour suivre sur les écrans. plus de "technologies de pointe" pour reconnaitre les voix, identifier, accuser, etc...

      Que faire de notre "liberté" ?

      Peut-être ne faut-il pas "profiter" de la liberté que nous avons encore un peu. Tic, tac, tic,tac. Le compte a rebours a déjà commencé : nos données nous suivent. Elles peuvent nous rattraper le moment venu.

      Il vaut mieux n’utiliser son portable qu’avec parcimonie et peu dans ses déplacements autres que chez Mamie. Pour les communications à courte distance, le talkie walkie d’enfant fait très bien l’affaire ("T’es où ? Mais là ! En face de toi ! Sur l’autre quai : je te vois !")

      Mettre son portable dans un étui métallique, mais là faudrait l’avis des experts en Faraday.

      Ne pas le remplacer. S’il est naze, en trouver un vieux.

      Plus dur : convaincre ses amis qu’ils n’entrent pas chez vous portable allumé. Votre conversation est privée, et vous entendez qu’elle le reste, et non que tout un commissariat en profite. Une déclaration d’amour, c’est ultra-privé, et ça n’a pas à faire rire tous ceux qui ne sont pas concernés (le reste du monde). A moins que vous ne soyez un adepte du "loft" généralisé.

    • "Yannick Blanc paye, avec retard, un crime de lèse-Sarkozy qui date de l’été 2006 "

      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article60117

    • T’as pas besoin d’un " étui " , pour faire une cage de Faraday, tu emballes ton portable dans une feuille de papier alu de cuisine, du type de celles qui servent à mettre des plats au four. Programme de 1ère, tu peux faire l’essai chez toi, et si tu veux balader les " bleus " tu prètes ton engin à quelqu’un qui ira faire le tour des relais hertziens. Et si tu veux foner discrètement, tu fais comme eux : tu appelles de cabines en changeant à chaque fois, et en évitant celles qui sont en face du commissariat, ou dans des halls de gare etc etc...Vieux stal borné.

  • Comment se fait-il qu’en à peine une dizaine d’années le portable soit devenu pour ainsi dire "vital" ? Comment faisait-on avant pour vivre sans ?
    Si c’est vraiment une urgence, c’est déjà trop tard, et si ça n’en est pas une, ça peut attendre un peu...

    • Avez-vous remarqué que le nombre de cabines téléphoniques France-Telecom diminue plutôt que d’augmenter ?

      Sinon et en général : facilité de vie qui pourrait en être réellement une si elle ne se payait pas du prix de la liberté surveillée. Comme payer ses achats en carte de crédit, , faire sa déclaration d’impôts par internet, etc...De cette façon, tout le monde a un bracelet électronique. Tout le monde est en tôle.

    • Réflexe consummériste, exhibitionnisme, esprit moutonnier, sensation d’exister.....Quand y avait pas de portables, on appelait d’une cabine, ou on S’ORGANISAIT, et le portable n’est ABSOLUMENT PAS INDISPENSABLE. D’ailleurs, pour avoir passé vingt cinq ans dans des centraux téléphoniques sur le RTC, je HAIS, j’ABOMINE, je DETESTE, je VOMIS le portable et il a fallu que ma conjointe m’en colle un de force A NOEL pour que je me décide à dépenser quelques unités, histoire qu’elles ne soient pas perdues. Et de plus, il a fallu que j’arrive à un très grand age, ( et à mes ages, on n’a plus toute sa tete ) pour que mon affreux jojo de gamin me colle une tocante. Parce que dans la société à la c...qui est la notre, ça fait VINGT ans que je vis ( plutot bien, ma foi ) sans breloque : quand j’ai besoin de l’heure, y a des horloges à profusion dans le domaine public, sans compter l’heure SUR LE CADRAN DES PARCMETRES. Et quand je peux aller à pied, JE NE PRENDS PAS MA GUIMBARDE : par respect pour soi-meme, pour les autres, par esprit de RESISTANCE, et SURTOUT, SURTOUT pour maintenir un minimum de CONSCIENCE, je milite pour un français correct, et contre tout ce qui est consommation, fut-ce de CODES et de CONVENTIONS, du novpatois tendance au monospace ou 4X4, et en général, contre le PRET A CECI ou le PRET A CELA : pret à patoiser, pret à " penser ". Ma devise est TOUJOURS CONTRE LA ROBOTISATION, TOUJOURS PRET A LA GAMBERGE. Haut les coeurs mes frères, ( et mes soeurs, s’il y en a ). Vieux stal borné.

  • Pour être discret : retirer la batterie de son portable mais AUSSI, la carte SIM. En effet, les nouveaux appareils disposent de condensateurs (petites réserves d’énergie) qui envoient ponctuellement une info positionnement aux antennes relais, même si la batterie est enlevée. sans carte SIM, l’identification est plus difficile.

  • cela marche à l’étranger depuis quelques années déjà ; au Liban lors de l’assassinat de hariri une amie de passage près des lieux de l’attentat a téléphoné chez elle pour rassurer sa famille avant que tous les portables soient "off" et plusieurs mois après elle a été convoquée à la sureté pour un appel dont elle ne se souvenait pas, son mari n’était pas à la maison mais dans un rendez-vous de travail et cela leur posait problème !!!! je pense que nous sommes espionnés depuis longtemps déjà , je n’ai pas de portable mais internet donc....... je conseille vivement le dressage des pigeons voyageurs !!!

  • Faudrait vérifier quand on dit des trucs : j’ai fait des dizaines d’écoutes pour les " bleus " et ça ne se faisait JAMAIS en posant une " jarretière " dans un hall d’immeuble, mais tout simplement dans un REPARTITEUR au central de raccordement. Dix minutes de boulot et dix mètres de " ficelle ". Vieux stal borné.

  • Rien de nouveau et un oubli. Il semblerait qu’il faille oter la batterie de son portable pour être certain-e de ne plus être écouté-e.
    A bon entendeur contre-manipulateur :-)