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Affaire Wildenstein : Sarkozy a remis la légion d’honneur à Guy Wildenstein.
Publie le mercredi 22 septembre 2010 par Open-Publishing6 commentaires

Le chef de l’Etat a décoré en personne ce membre du premier Cercle des donateurs de l’UMP au cœur d’une affaire de fraude présumée.
Alors qu’une nouvelle plainte a été déposée dans l’affaire Wildenstein, une affaire de fraude fiscale présumée impliquant un proche de Nicolas Sarkozy, Guy Wildenstein, héritier du richissime marchand d’art Daniel Wildenstein, de nouvelles révélations viennent démontrer les liens étroits entre le pouvoir actuel et cet éminent donateur du Parti majoritaire.
Dans son édition datée du mercredi 22 septembre, le Canard enchaîné révèle que, le 5 mars 2009, le président de la République Nicolas Sarkozy a remis en personne la Légion d’honneur à l’héritier, une décoration "qui rappelle furieusement l’affaire Woerth/Bettencourt", souligne l’hebdomadaire.
Membre fondateur et délégué de l’UMP aux Etats-Unis, Guy Wildenstein a certes beaucoup œuvré pour la réussite politique de Nicolas Sarkozy. Il est également au cœur d’une polémique liée à la fortune léguée par son père, dans laquelle une plainte contre X vient d’être déposée, notamment pour "trafic d’influence", "corruption active et passive".
Comme dans le dossier Bettencourt, l’affaire prend sa source dans une querelle familiale. Depuis la mort, en 2001, de Daniel Wildenstein, un célèbre collectionneur et marchand de tableaux, les héritiers se disputent la succession. Sa veuve, Sylvia Wildenstein, reproche aux fils d’un premier mariage, Guy et Alec, d’avoir dissimulé une partie de l’héritage dans des paradis fiscaux.
Plusieurs milliards d’euros auraient ainsi échappé au Fisc.
L’affaire pourrait embarrasser l’actuel ministre du Budget, François Baroin (UMP), ainsi que son prédécesseur Eric Woerth (UMP), qui n’auraient diligenté aucune enquête fiscale bien qu’ils aient été alertés.
Messages
1. Affaire Wildenstein : Sarkozy a remis la légion d’honneur à Guy Wildenstein., 22 septembre 2010, 09:55
terrorisme d’état un vol de plus moâ
2. Affaire Wildenstein : Sarkozy a remis la légion d’honneur à Guy Wildenstein., 22 septembre 2010, 10:16, par momo11
Une république de copains et de "coquins",bananière en fait !momo11
1. Affaire Wildenstein : Sarkozy a remis la légion d’honneur à Guy Wildenstein., 22 septembre 2010, 10:55, par arnold
Momo, lis ça :
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article106611
2. Affaire Wildenstein : Sarkozy a remis la légion d’honneur à Guy Wildenstein., 22 septembre 2010, 15:09, par arnold
Le monde en remet une couche ce jour :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/09/22/wildenstein-l-autre-affaire-qui-embarrasse-l-ump_1413912_823448.html
Le dossier de France Inter avec docs à l’appui :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=1405
3. Affaire Wildenstein : Sarkozy a remis la légion d’honneur à Guy Wildenstein., 22 septembre 2010, 10:31
Cinq ans de Sarko, combien ça aura coûté ? Emmanuel Tood posait, pertinemment, hier la question chez Taddéi....
4. Affaire Wildenstein : Sarkozy a remis la légion d’honneur à Guy Wildenstein., 22 septembre 2010, 13:59, par arnold
Où l’on retrouve une grande famille fortunée, une histoire d’évasion fiscale, les époux Woerth, le Premier Cercle des donateurs de l’UMP…
Wildenstein, l’autre affaire
C’est l’autre querelle de famille. Elle a fait irruption, mardi 6 juillet, dans les débats à l’Assemblée nationale, enflammée par l’affaire Bettencourt.
En pleine séance de questions sur les liens supposés de l’héritière de la fortune de L’Oréal avec le ministre du travail, le ministre du budget, François Baroin, a provoque la colère des députés socialistes en les accusant de « tracer le sillon des extrêmes et de l’extrême droite ». Cette intervention fracassante, cependant, ne portait pas sur l’affaire Bettencourt, mais sur ce qu’il faut désormais appeler « l’affaire Wildenstein », du nom d’une dynastie de célèbres marchands de tableaux. M. Baroin répondait en fait à la question suivante, posée par Alain Vidalies, député PS : « Je prends l’exemple du dossier de la succession Wildenstein. Comme dans l’affaire Bettencourt, les Français découvrent que l’essentiel d’une fortune est dissimulé dans les paradis fiscaux–en l’espèce Guernesey et les Bahamas. Comme dans l’affaire Bettencourt, l’administration fiscale a été informée de l’existence de sociétés écrans. Comme dans l’affaire Bettencourt, la justice a pu constater “l’évasion du patrimoine dans des sociétés étrangères et des trusts”. Comme dans l’affaire Bettencourt, il est établi que M. Guy Wildenstein est membre du fameux Premier Cercle de collecteurs de fonds pour l’UMP, que, le 7 janvier 2007, il se trouvait à New York, aux côtés de M. Woerth, trésorier de l’UMP, pour récolter des fonds pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Comme dans l’affaire Bettencourt, l’administration fiscale est restée totalement inerte à ce jour… »
L’administration fiscale a pourtant été saisie par l’avocate de Sylvia Wildenstein, veuve du marchand d’art Daniel Wildenstein. Depuis la mort de son époux, le
23 octobre 2001, elle tente d’obtenir une estimation de ses biens. Mariée sous le régime de la communauté, aux yeux de la loi francaise, elle doit en hériter une partie. Mais les procès successifs qui l’opposent à certains autres héritiers, dont son beau-fils Guy Wildenstein, n’ont pas permis de connaître le montant exact de la fortune de Daniel Wildenstein. Le 16juin, la première chambre de la cour d’appel du tribunal de Paris a même condamne Sylvia Wildenstein pour procédure abusive a l’encontre de Guy Wildenstein. Un précédent jugement de la cour d’appel, confirmé en cassation, comprenait un attendu surprenant : « l’évasion du patrimoine dans des sociétés étrangères et des trusts, conforme à la tradition familiale de transmission des biens aux héritiers directs », n’est pas imputable a Guy Wildenstein, mais à ses ascendants.
Cette interprétation apporte un soutien décisif à la défense du marchand d’art. Elle a donc été reprise par son avocat, Me Jean-François Prat, dans les autres procédures qui l’opposent à Sylvia Wildenstein. « L’arrêt critiqué, loin d’ignorer l’existence des trusts, fait état de l’évasion du patrimoine dans des sociétés étrangères et des trusts, conforme à la tradition familiale de Transmission des biens aux héritiers directs », observe l’avocat.
Pour sa part, Me Claude Dumont-Beghi, l’avocate de Sylvia Wildenstein, avait donc prévenu l’administration fiscale des le 7 avril 2009. La requête, dénonçant l’existence des fameux trusts, a été réitérée le 4 mai suivant. Mais les questions posées à l’administration que dirigeait alors Éric Woerth ne s’arrêtent pas là : le 9juin 2009, l’avocate de Sylvia Wildenstein envoyait un nouveau courrier, communiquant des pièces complémentaires, « portant notamment sur toutes les implications fiscales de ce dossier, au regard des conventions et des accords signés, notamment concernant les paradis fiscaux ».
Enfin, le 7 septembre de la même année, la même avocate écrivait au procureur de la République, Jean-Claude Marin, et lui confiait tous les organigrammes qu’elle avait pu reconstituer établissant les liens entre les différents trusts et sociétés offshore. Une plainte déposée par elle, le 22juin 2009, auprès du procureur de la République contre quatre de ces trusts, a été classée sans suite, le 5juillet. Autrement dit, la justice et l’administration fiscale étaient, depuis un an au moins, au courant de l’existence du système « d’évasion du patrimoine dans des sociétés étrangères ». Éric Woerth aussi. Interrogé, le 16 novembre 2009, par Élise Lucet dans le cadre du magazine de France 3 « Pièces à conviction » consacré aux « trésors cachés des Wildenstein », il n’avait pas plus répondu sur le fond qu’il ne l’a fait à l’Assemblée nationale.
L’avocat de Guy Wildenstein, Me Prat, entendait, pour sa part, obtenir une réponse de la justice : l’arrêt du 16 juin reprend son argumentaire et reproche à la veuve de soumettre son beau-fils à un« harcèlement médiatique », dont on ignorait, jusque là, l’existence en droit.
Car Guy Wildenstein, 69 ans, est un personnage très en vue, à Paris comme à New York. Il n’est pas simplement membre du Premier Cercle, cette structure discrète créée pour l’élection de M.Sarkozy et dirigée par le trésorier de l’UMP, M. Woerth, qui rassemble de nombreuses grandes fortunes et autant de généreux donateurs. Il est bien plus que cela : membre fondateur de l’UMP et conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), pour les États-Unis, ou il réside, il est régulièrement consulté par Nicolas Sarkozy. Le président lui a ainsi publiquement rendu hommage, le 6 novembre 2007, en déclarent que c’était à la suite d’un coup de téléphone de son « ami Guy », qu’il avait décidé de la gratuité de la scolarité dans les lycées français à l’étranger. Président de l’American Society of the French Legion of Honor, Guy Wildenstein a été élevé, en janvier 2009, au grade de commandeur de la Légion d’honneur, sur la liste du
Ministère des affaires étrangères, après avoir régulièrement gravi les échelons de cette distinction.
Éric Woerth est maire de Chantilly, ou courent les chevaux de l’écurie Wildenstein, une des plus célèbres du monde hippique, et où l’épouse du ministre fait aussi trotter les siens. Florence Woerth a crée en mai 2008 l’écurie Dam’s, qui compte une quinzaine d’associées, toutes des femmes. Ironie du sort, c’est parce qu’on lui contestait la propriété de ses propres chevaux que Sylvia Wildenstein s’était rendu compte, selon les attendus d’un jugement survenu le 14 avril 2005, que ses beaux-fils Guy et Alec (mort en 2008), « lui avaient fait croire faussement qu’en renonçant à la succession » elle s’exonérait de la dette fiscale laissée par le défunt. « Je me suis rendu compte, déclarait-elle au Monde (3 juin 2005), que mes quatre chevaux ne m’appartenaient plus. Mon époux,
Daniel, m’avait offert mon premier cheval, une jument bien née mais condamnée à la boucherie. Elle s’appelait Néoménie, et est devenue une championne de course d’obstacles… » L’avocate Claude Dumont-Beghi, ne recule pas, non plus, devant l’obstacle. Elle vient d’écrire à nouveau à l’administration fiscale et à Bercy pour leur rappeler l’existence des fameux trusts qui, s’ils sont légaux, ne dispensent pas de l’impôt, puisque Daniel et Sylvia Wildenstein étaient domiciliés en France. Comme le député Alain Vidalies, elle attend la réponse de François Baroin.
Harry Bellet Le monde samedi 10 juillet 2010