Accueil > Affaire sncf ou l’emballage médiatique
Affaire sncf ou l’emballage médiatique
Publie le jeudi 20 novembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Affaire sncf ou l’emballage médiatique : communiqué de l’union CNT AIT de Rouen
Le 11 Novembre au matin, une dizaine de personnes sont appréhendés au sujet des
incidents survenus récemment sur les lignes SNCF et placés en garde à vue dans le
cadre de la lutte anti-terroriste. Les accusations de notre ministre de l’intérieur
déclenchent aussitôt une fièvre spectaculaire médiatique où l’on peut lire et
entendre tout et son contraire au hasard des éditions. Seul la culpabilité d’une «
mouvance anarcho-autonome » fait l’unanimité. Encore une fois, les médiats se font
l’écho du gouvernement, rejetant la présomption d’innocence alors que les personnes
arrêtés sont encore en garde a vue.
A ce jour, aucune preuve matérielle ne vient étayer l’hypothèse policière, alors
que les suspects étaient surveillés et filés depuis des mois jusqu’au soir même.
Mais il faut des coupables et vite ! Ces dix personnes peuvent voir leur garde à
vue prolongée jusqu’à 96 heures, 4 jours, dans les conditions dont l’on se doute
sous le feu roulant et continu des interrogatoires, nourris de quelques sandwichs,
dormant peu, ne pouvant se laver. Le Gouvernement est dans son rôle, pointant ceux
qui, par leurs écrits, leurs façons de vivre, offre un autre possible que la
société marchande. Il a besoin d’un ennemi pour vivre. L’injustice, l’isolement et
la peur sont ses outils pour s’en fabriquer. La Direction Centrale du Renseignement
Intérieur, créée cet été, doit prouver sa pertinence et son budget en faisant du
rentable et du chiffre. Il faut des boucs émissaires.
Les unes de nos journaux vont de supputations en procès d’intention avec
l’assurance de la vérité, jouant une pièce pour la millième fois. Les irlandais de
Vincennes ne sont pas loin pourtant... Le quatrième pouvoir ne lâche pas la bride.
10 jeunes gens désignés comme terroristes, subissent des lois d’exceptions sans une
preuve, avant même une inculpation, parce que quelques trains ce sont arrêtés,
comme cela arrive tout les jours avec des gamins tirant sur les sonnettes
d’alarmes... Hier le GIGN sautait sur un bateau parce que des grévistes utilisaient
leur outil de travail, des juges même étaient bousculés en défendant le leur...
Aujourd’hui des manifestants croupissent en préventive pour avoir transporté des
fumigènes et des clous tordus pour crever des pneus, des Maires même, des élus, des
magistrats sont menacés s’ils n’appliquent pas le service minimum lors des
grèves...
Nous ne savons pas, nous anarcho-syndicalistes, ce qu’est une « mouvance
anarcho-autonome », terme facile et flou inventé par les policiers. Nous savons ce
qu’est l’anarchisme ouvrier, nous savons ce qu’est l’autonomie prolétarienne. Nous
nous souvenons qu’un secrétaire général de la CGT, un fondateur, a théorisé le
sabotage comme outil de lutte lorsque la grève et la manifestation ne sont plus
possibles. Il fait partit de l’héritage du mouvement ouvrier, comme nos mutuelles
et nos syndicats. Ce sont des anarchistes qui les ont créés, afin d’être autonome
devant les corporations et les dames patronnesses. Un saboteur est il un
terroriste ? Un train sans électricité vaut il un détournement d’avion, voir les
guillotines de Robespierre ? Il est vrai que les résistants de la SNCF étaient
appelés terroristes. La terminologie est réservé au pouvoir. Quel que soit l’auteur
de ces sabotages, quel que soit ses motifs, une loi d’exception est absurde. Nous
voyons a quel point notre société policière peut facilement, avec ses fichages, ses
dérogations, sa puissance reprendre notre maigre liberté et notre faible égalité.
Libération immédiate des personnes arrêtées
Abolition des lois sécuritaires LSI, LSQ et Perben
CNT-AIT de Rouen
Messages
1. Affaire sncf ou l’emballage médiatique, 20 novembre 2008, 16:41
A Lire :
Emile Pouget / le sabotage.