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Alerte nucléaire en Europe après un incident en Slovénie

Publie le vendredi 13 juin 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

06/06/2008 La Commission européenne a diffusé aux médias, mercredi 4 juin, un message d’alerte nucléaire, après un incident survenu dans la centrale de Krsko, en Slovénie. Cette initiative, qui constitue une première, a suscité l’inquiétude et a mobilisé les agences nationales de sûreté nucléaire, aussitôt assaillies par les rédactions.

Le premier communiqué de la Commission, diffusé à 19 h 27, faisait en effet état d’un message d’alerte reçu de Slovénie deux heures auparavant, motivé par "la perte de liquide de refroidissement dans le circuit primaire de la centrale nucléaire de Krsko". La Commission précisait que la procédure d’arrêt de sûreté du réacteur était en cours et qu’aucune fuite dans l’environnement n’avait été identifiée à ce stade.

Par son laconisme, ce premier communiqué laissait sans réponse des questions préoccupantes : quelle était l’origine de la fuite, son étendue ? Était-elle de nature à engendrer un échauffement du cœur du réacteur et à aboutir à un emballement incontrôlable de la réaction nucléaire ?

A 21 h 04, la Commission diffusait un deuxième communiqué, rassurant, indiquant que les autorités slovènes l’avaient informée que le réacteur était désormais arrêté, et la situation "sous contrôle". Trente minutes plus tard, un troisième communiqué précisait que l’arrêt du réacteur avait été effectif à 19 h 30 et que la Slovénie confirmait qu’il n’y avait eu aucun rejet radioactif dans l’environnement.

De son côté, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française indiquait à 22 h 10 avoir été en contact avec son homologue slovène. Elle précisait que l’incident avait eu lieu à 15 h 07, que la fuite, d’un débit de 2,4 m3 par heure, était contenue dans l’enceinte de confinement, que la mise en place d’une organisation d’urgence n’avait pas été jugée nécessaire et que la réparation du joint défaillant sur une pompe primaire durerait plusieurs jours. L’Agence internationale de l’énergie atomique, à Vienne, faisait état de données similaires.

"QUAND ON NE PARLE PAS DES INCIDENTS, ON NOUS ACCUSE DE LES CACHER"

Seule l’Autriche, frontalière de la Slovénie, soulignait une incohérence dans les informations diffusées. Selon Joseph Pröll, ministre autrichien de l’environnement, Ljubljana aurait d’abord signalé l’incident comme un "exercice" et non comme une panne réelle. "Cela remet gravement en question notre confiance dans le système d’alarme slovène", a-t-il affirmé, en soulignant qu’il soumettrait cette question au conseil des ministres de l’UE, jeudi.

Que s’est-il donc réellement passé à la centrale de Krsko, un réacteur à eau pressurisée de conception américaine (Westinghouse) d’une puissance de 700MW, entré en service en 1981 ? Pour Jean-Christophe Niel, directeur général de l’ASN, la fuite en question, colmatée dans la nuit, constitue "un événement d’ampleur limitée" : des réservoirs compensent la perte de liquide de refroidissement et la procédure prévoit l’arrêt du réacteur pour abaisser la pression dans le circuit.

La Commission a-t-elle "surréagi" en rendant publique une alerte émanant de son système Ecurie (European Community Urgent Radiological Information Exchange) mis en place après Tchernobyl et, en principe, activé en cas d’urgence nucléaire et radiologique ? "Il faudra clairement faire un retour d’expérience sur cette diffusion d’information", estime M. Niel.

"Quand on ne parle pas des incidents, on nous accuse de les cacher ; je préfère être accusé d’être trop transparent", répond Ferran Tarradellas, porte-parole de la Commission. Selon lui, l’alerte est la première manifestation d’une nouvelle "culture de communication en matière nucléaire", impulsée par le commissaire à l’énergie Andris Piebalgs, visant à rassurer le public vis-à-vis du nucléaire.

Cet argumentaire ne convainc guère Sortir du nucléaire, qui voit dans cet incident une nouvelle preuve que cette forme d’énergie "fait courir en continu à l’ensemble de la population mondiale un risque incommensurable".

 http://www.sortirdunucleaire.org/ac...

Messages

  • http://www.nucleaire-nonmerci.net/actualite/surete-nucleaire.html

    Après deux incidents nucléaires en Suède et tout récemment au Japon du fait d’un séisme, la sureté nucléaire ne semble pas être une valeur sure. Nos centrales nucléaires sont-elles sécurisées ? Le transport des déchets radioactifs est-il sûr ?
    1/ L’accident nucléaire est toujours possible, même en France

    Deux incidents nucléaires majeurs ont eu lieu en Suède en Juillet et Novembre 2006. L’Europe est passée à deux doigts de la catastrophe nucléaire le 25 juillet 2006 à cause d’un court-circuit qui a provoqué le black-out d’un réacteur à Forsmark en Suède. Selon un ancien responsable de cette centrale, "C’est l’événement le plus dangereux depuis Harrisburg et Tchernobyl".

    Le 16 Juillet 2007, au Japon, un violent séisme a provoqué une fuite radioactive dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa ainsi qu’une cinquantaine d’incidents dans la centrale, dont un incendie, des fuites de carburant et des bris de matériel. La centrale, la plus grande du Japon, a été fermée jusqu’à nouvel ordre. Le tremblement de terre, un des plus puissants de ces dernièrs au Japon, a fait neuf morts et plus de mille blessés.

    La France n’est pas protégé contre le risque sismique.
    ...

  • Il y en sans arrets, des accidents nucléaires, en France aussi, mais on ne l’apprend jamais, c’est tout. Il y a des accidents, il y a des interventions (je connais là quelqu’un, qui n’a pas le droit de parler bien sur) et il y a des morts.

    • Oui, même à la centrale de Blayes, mais "motus bouche cousue" ! On distribue des pastilles aux habitants proche de la centrale !

      au Japon, un violent séisme a provoqué une fuite radioactive dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa

      ça c’est dingue alors, construire une centrale sur une zone sismique ! On se demande parfois si les scientifiques sont des gens normaux !!!!

    • Oui mais tout le japon est une zone sismique.
      Et avec tous les séismes qu’il y a la-bas, on peut trouver ça miraculeux qu’il n’y ait pas eu d’autres graves incidents.
      Les normes de constructions au japon sont différentes qu’en France, d’où la relative résistance de la centrale.
      Si un tel séisme se produisait en France, sous une centrale, elle serait complètement détruite, je pense.

  • Pour les usines seveso c’est pareil, je connais quelqu’un qui travaille sur le centre chimique de Solaize à la sortie de Lyon et qui a déjà eu quelques sueurs froides à travailler là bas