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Allocution cubaine à l’ONU sur le changement climatique
Publie le mardi 25 septembre 2007 par Open-Publishing6 commentaires
ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE M. FELIPE PÉREZ ROQUE, MINISTRE DES RELATIONS EXTERIEURES DE LA REPUBLIQUE DE CUBA LORS DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE L’ONU SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
LE 24 SEPTEMBRE 2007, NEW YORK
M. le Président,
Voilà déjà 15 ans que nous nous sommes réunis, comme maintenant, à la Conférence des Nations unies sur l’Environnement et le développement, tenue à Rio de Janeiro. Ce moment fut historique. Nous avons, à cette occasion, pris l’engagement qui a été ultérieurement repris à la Convention sur le Changement climatique et ensuite par le Protocole de Kyoto.
Ce jour-là, le Président Fidel Castro a prononcé une allocution brève et
médullaire, qui a secoué l’auditoire complet de cette conférence. Il a dit des vérités profondes, débitées une à une depuis une irréductible position éthique et humaniste.
« Une importante espèce biologique court le risque de disparaître à cause de la
liquidation rapide et progressive de ses conditions naturelles de vie, cette
espèce, est l’homme.
« (...) les sociétés de consommation sont les principales responsables de
l’atroce destruction de l’environnement.
« La solution ne peut pas être d’empêcher ceux qui ont le plus besoin de se
développer.
« Si l’on veut épargner l’humanité de l’autodestruction, il faut mieux
distribuer les richesses et les technologies disponibles dans la planète. Moins
de luxe et de gaspillage sur un groupe réduit de pays pour qu’il y ait moins de
pauvreté et moins de faim sur une grande partie de la Terre ».
La vérité est qu’après, rien n’a été fait. La situation est maintenant beaucoup
plus grave, les dangers sont plus grands et nous disposons de moins de temps.
Les preuves scientifiques sont claires. La constatation pratique est accablante.
Seul un irresponsable oserait les mettre en question. Les dix dernières années
ont été les plus chaudes. La grosseur de la glace arctique diminue. Les glaciers
se rétractent. Le niveau de la mer monte. La fréquence et l’intensité des
cyclones augmentent.
L’avenir s’annonce encore plus difficile : 30 p. cent des espèces disparaîtrons
si la température de la planète monte entre 1,5 et 2,5 degrés centigrades. De
petits états insulaires courent le risque de disparaître sous les eaux.
Pour faire face à ce danger, nous nous sommes mis d’accord sur deux stratégies.
La mitigation, soit, la réduction et l’absorption des émissions ; et
l’adaptation, soit, des actions pour réduire la vulnérabilité face aux impacts
du changement climatique.
Cependant, il est de plus en plus claire, qu’on ne pourra pas parer à cette
dramatique situation tant que les actuels modèles de production et de
consommation effréné, devenu le rêve à accomplir qu’inculque la permanente
campagne publicitaire menée sans scrupules à niveau mondiale et pour laquelle on
investit chaque année un billion de dollars.
Nous avons de responsabilités communes mais spécifiques. Les pays développés,
responsables de 76 p. cent des émissions de gaz à effet de serre, accumulés
depuis 1850, doivent assumer la plus part de la mitigation et en faire
l’exemple. Pire encore, leurs émissions ont augmenté de plus de 12 p. cent entre
1990 et 2003, notamment celles des Etats-Unis qui ont enregistré une hausse de
plus de 20 p. cent. Dès lors, ils doivent commencer par respecter les très
modestes engagements du Protocole de Kyoto et atteindre des objectifs plus
ambitieux de réduction des émissions à partir de 2012.
L’achat des quotas des pays pauvres ne réglera pas le problème. C’est plutôt une
voie égoïste et inefficace. La transformation des denrées alimentaires en
carburants, tel que l’a proposé le président Bush, ne le réglera pas non plus.
C’est une idée sinistre. Il faut réussir à des réductions réelles des sources
des émissions. Il faut produire une révolution énergétique. Beaucoup de volonté
politique et de courage sont nécessaires pour pouvoir livrer cette bataille.
L’encourageante expérience de Cuba, couronnée par le succès malgré le blocus et
les agressions dont nous souffrons, est la preuve que nous pouvons bien le
faire.
Par ailleurs, la lutte contre le changement climatique ne peut constituer une
entrave au développement des plus des cents pays qui n’y ont pas encore réussi,
et qui ne sont pas, d’ailleurs, les responsables historiques de ce qui s’est
passé. Elle doit être compatible avec le développement durable de nos pays. Nous
rejetons les pressions exercées sur les pays sous-développés afin qu’ils
prennent des engagements contraignants par rapport à la réduction des émissions.
Et encore, le quota d’émissions des pays sous-développés, à niveau mondial, doit
être augmenté afin de subvenir à leurs besoins de développement économique et
social. Les pays développés n’ont pas l’autorité morale pour exiger quoi que ce
soit dans ce sens.
Paradoxalement, les pays qui ont le moins contribué au réchauffement de la
planète sont les plus vulnérables et menacés. Pour pouvoir mettre en œuvre des
politiques d’adaptation il leur faut un accès illimité à des technologies
propres et à du financement.
Cependant, les pays développés ont le monopole des technologies et de l’argent.
Ils sont, dès lors, les responsables de donner au tiers Monde l’accès à des
montant importants de financement frais, plus élevés que ceux de l’Aide
officielle au développement, qui sont, en soi, totalement insuffisants. Ils
devront aussi assumer le transfert efficace et gratuit de technologies, et la
formation des ressources humaines dans nos pays, des questions qui ne seront
réglées ni par l’économie de marché, ni par les politiques néolibérales imposées
grâce aux pressions et au chantage.
Le plus grand responsable en est, sans aucun doute, le pays qui gaspille le
plus, qui pollue le plus, qui a le plus d’argent et de technologies, et qui, en
même temps, refuse de ratifier le Protocole de Kyoto, et qui n’a pas fait preuve
du moindre engagement envers cette réunion convoquée par le Secrétaire général
des Nations unies.
M. le Président,
Cuba espère que la prochaine Conférence de Bali lancera un mandat clair pour que
les pays développés réduisent un minimum de 40 p. cent de leurs émissions d’ici
2020, par rapport à celles de 1990, un mandat négocié dans le cadre de la
Convention, et pas au sein de petits groupes et conciliabules sélectifs, tel que
l’a proposé le gouvernement des Etats-Unis.
Cuba espère aussi qu’un mécanisme garantissant le transfert fluide de
technologies propres et dans des conditions préférentielles vers les pays du Sud
sera adopté ; un mécanisme qui fasse sa priorité des petits états insulaires et
des pays les moins avancés, ceux-là étant les plus vulnérables.
Nous espérons également que de ressources supplémentaires seront allouées, et
que de nouveaux mécanismes de soutien financier aux pays sous-développés seront
adoptés en vue de la mise en œuvre de nos stratégies d’adaptation. En guise
d’exemple, si seule la moitié de l’argent que chaque année nos pays consacrent
au paiement de l’onéreux service d’une dette qui ne cesse d’augmenter était
destinée à cette fin, nous compterions sur plus de 200 milliards de dollars
chaque année. Une autre alternative serait de consacrer à peine un dixième de ce
que la seule superpuissance militaire de la planète alloue aux dépenses de
guerre et aux armes, il y aurait d’autres 50 milliards de dollars de disponible.
De l’argent, il y en a, ce dont on a besoin c’est de la volonté politique.
M. le Président,
Le Secrétaire général des Nations unies nous a convoqués ce jour pour envoyer un
message politique puissant à la prochaine Conférence de Bali. Je ne trouve pas
de meilleurs propos pour m’exprimer au nom de Cuba que ceux de Fidel prononcés
le 12 juin 1992.
« Cesse l’égoïsme, cesse l’hégémonie, cesse l’insensibilité, l’irresponsabilité
et le mensonge. Demain sera trop tard pour faire ce qu’on aurait dû faire depuis
longtemps ».
Je vous remercie,
Messages
1. Allocution cubaine à l’ONU sur le changement climatique, 25 septembre 2007, 21:01
Bravo a ce discours, l’Agité n’avait rien a faire dans cette réunion, les VRP sont les premiers dealers patentés de cette extinction massive de vies, il faut le faire démissioner, la honte sur le pays qui nous avait dictée les philosophies des lumières,
L’INSURRECTION BLANQUISTE GENERALISEE VOILA L’URGENCE,
Il n’y a plus de place pour les bavassages.
Ne l’appelez plus par son pratronyme cet intilé : L’AGITE ou Le Nabot Vrp Agité : NVA
Ils trouvent le moyen d’en faire un héros ce soir dans cette télé d’état en décomposition, des veaux sans cerveaux, voila ce que nous avons laisser faire a passer notre temps a ce chamailler minablement, il va falloir rentrer dans le rang, pour cela c’est pas le nucléaire qui doit faire affaire.
Skapad. et ici je signe
1. Allocution cubaine à l’ONU sur le changement climatique, 25 septembre 2007, 22:13
ah !!! bon Diou ça fait du bien d’entendre ça , tiens je t’embrasse Skapade
depuis plus d’un an a bavasser ,se chamailler ,s’insulter et... l’Empereur est passé les deux
doigts dans le nez ,merci PCF LCR LO PS ont ne vous oubliera pas
pour moi ce ne sera jamais mon Président , un gouvernement ? la honte pour mon pays
oeil de bison
2. Allocution cubaine à l’ONU sur le changement climatique, 25 septembre 2007, 22:33
Salut le poteau, et nazdovia ! Yer Mad ! et tout et conti, moi aussi je t’embrasse vieux frère d’idées partagées . Skapad
2. Allocution cubaine à l’ONU sur le changement climatique, 26 septembre 2007, 00:08
C’est sur que si Fidel parle comme ça, il ne peut qu’être détesté en France .....
Un type qui prone le partage et la réduction de la consommation par les plus riches, c’est à dire nous, serait, en France, immédiatement brulé vif sur la place publique pour hérésie ou folie ....
Ho que j’aime mon pays, avec toute cette bande d’excités de la carte bleue, ses élites "décomplexées", et ses dirigeants clairvoyants ...
Notre beau pays, dans lequel le seul idéal acceptable serait de consommer plus ... pour consommer plus !
Notre beau pays, avec ces "intellectuels" d’opérette, qui ne songent qu’à faire partis de la grande fête de la consommation à outrance ...
Notre beau pays, avec ses millions de regards hagards devant cet étalage de richesse qu’ils ne verront jamais qu’à travers un hublot vitreux, qui continuent d’espérer, même si au fond, ils savent qu’ils n’y auront jamais droit ...
Notre beau pays n’est plus qu’une vieille peau sèche et aride dont les derniers soubressauts d’humanité sont vite étouffés par le roi Argent !
Pitchounet.
3. Allocution cubaine à l’ONU sur le changement climatique, 26 septembre 2007, 10:30
MERCI d’avoir retranscrit l’allocution de Mr Felipe Perez Roque sur ce site.
Enfin ! des propos sains, de bon sens, remplis d’humanisme.
Enfin, une critique constructive des sociétés égoïstes,égotistes,hyper-consommatrices,destructrices que sont devenues les super-puissances de la planète ,dont l’Europe !
EVE
1. Allocution cubaine à l’ONU sur le changement climatique, 26 septembre 2007, 16:09
ouaie ouaie
et dans trois mois..... ignorons noel et ses trésors, ses cadeaux ,ses grosses bouffes, ses orgies de la consommation ... réveillons nous pour une vie joyeuse et sobre .
bd