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Alternative libertaire : la victoire du "Non" doit déboucher dans les luttes sociales...

Publie le mardi 31 mai 2005 par Open-Publishing
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Secrétariat fédéral d’Alternative libertaire

La victoire du « Non » doit déboucher dans les luttes sociales, pas sur le terrain institutionnel*

Ce rejet de la Constitution européenne est assurément une victoire de
taille pour les classes populaires. Nous prenons la revanche sur
Maastricht en 1992.

Alternative libertaire a fait campagne contre cette Constitution pour
promouvoir un « Non anticapitaliste et internationaliste ». Notre
première satisfaction est que la large mobilisation pour un Non
antilibéral et anticapitaliste a marginalisé l’extrême droite, qui était
la meilleure alliée des tenant(e)s du « Oui » dans ce référendum.

Les choses sérieuses, cependant, ne font que commencer.
Nous estimons que cette victoire, en soi, n’est pas une panacée.

Premièrement parce que Raffarin, Strauss-Kahn ou Seillière sont assez
grands pour faire tout seuls leur sale besogne de démolition sociale.
Ils n’ont pas besoin que la technocratie européenne guide leur main,
même si souvent ils se cachent derrière Bruxelles pour attaquer les
acquis sociaux.

Deuxièmement parce que la démolition sociale est consubstantielle de la
« construction européenne », et qu’elle se poursuivra avec ou sans
Constitution. De l’Acte unique européen au Pacte de stabilité de Dublin,
en passant par le Traité de Maastricht ou les accords de Schengen, le
socle de l’Union ce sont les privatisations, l’austérité, les
restrictions budgétaires, la répression des travailleurs sans-papiers.

De quelle sorte de victoire s’agit-il alors ?

Il s’agit d’une petite victoire sociale, et d’une grande victoire
symbolique. Tout dépendra donc de ce que nous saurons en tirer.

Ce sera pitoyable, si cette victoire sert uniquement de tremplin pour
battre la droite en 2007 et la remplacer par un gouvernement de gauche,
dont on sait qu’il poursuivra pour l’essentiel la même politique. La
façon dont un Laurent Fabius a pu se refaire une virginité de gauche à
bon compte au cours de cette campagne, avec la complicité de presque
toutes les forces du « Non de gauche », laisse songeur.

Pour notre part nous faisons le pari que les dizaines de milliers de
personnes qui se sont investis dans les comités locaux pour le Non ne
nourrissent aucune illusion sur le caractère opportuniste et libéral de
ce ralliement.

Ce que nous attendons de cette victoire du Non, c’est qu’elle regonfle
le moral des classes populaires, qu’elle serve de tremplin pour un
renouveau des luttes sociales, qu’elle soit un pas en avant pour les
mouvements sociaux européens. Le Medef s’inquiète déjà des suites de ce
coup de tonnerre.

C’est à cela que nous devons travailler, si nous voulons de nouveau
faire trembler le capitalisme, et porter l’espoir d’une société
nouvelle, fondée sur le socialisme et l’autogestion.

*Notre analyse détaillée sera publiée dans le numéro d’été du mensuel
Alternative libertaire.

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