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Amiens : pour le tramway, contre la citadelle !

par CED

Publie le samedi 24 mars 2012 par CED - Open-Publishing

Préambule

Renzo Piano a déclaré, si on en croit le courrier picard du 20 mars dernier que « dans les années 70 et 80, le grand défi était de sauver les centres historiques. D’ici 2030, ce sont les périphéries qu’il faut transformer en villes. » Implicitement il place donc le projet de la citadelle dans le cadre de l’aménagement des périphéries. Il démontre ainsi que la citadelle ne fait pas partie du centre-ville. Dire que la citadelle fait partie du centre-ville est une fable tout juste bonne à figurer dans les colonnes du JDA !
Petit rappel : la citadelle construite sur décision de Henri IV pour surveiller l’entrée nord d’Amiens et pour surveiller les Amiénois qui avaient été partisans de la Ligue.

Le financement

1) Le coût global de l’opération Citadelle demeure stable depuis au moins 5 ans à 165 M €. On ne tient manifestement pas compte de l’inflation alors que l’on augmente tous les tarifs de 2,5 % par an en moyenne. On sous-estime sciemment le coût de l’opération pour ne pas effaroucher les Amiénois...
2) Les banques vont-elles financer le projet. La banque centrale européenne prête à 1% aux banques mais celles-ci prêtent de l’argent à 7 ou 8 % aux collectivités !
3) Nos partenaires (le département, la Région) affirment que leurs participations ne sera en aucun cas augmentées . C’est leur seule préoccupation, c’est dire leur enthousiasme...

Les conséquences sur le projet lui-même

Ce défaut de financement a déjà induit des réductions de surfaces et la baisse de qualité de matériaux. Ce sont les propos de Renzo Piano lui-même qu’il a tenus au printemps dernier.
Son atelier a dit aussi que compte tenu des délais très courts et de l’exigence de tenir les coûts, il faudrait tabler sur une architecture en métal donc des matériaux de "type Beaubourg" ; à ce propos, 25 ans après, il a fallu reprendre la totalité du bâti pour un coût de 74 millions d’euros pour un coût de construction total de 151 millions d’euros. Ne craint-on pas des gâchis d’argent public sur le long terme ?
La construction de l’IUFM vient en premier. On sait que N. Sarkozy a supprimé l’essentiel de la formation initiale des enseignants. Et F. Hollande n’est pas très clair à ce sujet. Il faudrait être sûr de l’avenir de l’IUFM avant de s’engager dans des travaux.
Or, pour ces travaux, il manque 17 millions d’euros. Donc on rogne sur les surfaces : la largeur des couloirs passe de 2,50 m à 1,80m, on raccourcit de 5 cm la largeur des sièges.
Le programme de construction a été pour l’essentiel élaboré sur la situation de l’an 2000, et ce programme n’a pas envisagé du point de vue des utilisateurs ; on met bureaux d’un côté, salles d’un côté, amphis d’un côté, comme si les étudiants et enseignements étaient indifférenciés.
Pour les amphithéâtres on supprime les strapontins pour essayer de grignoter quelques places.
Pour la bibliothèque universitaire la salle de lecture sera pour 1/3 en éclairage zénithal, et 2/3 en éclairage artificiel ; en plus la verrière posera des problèmes de nettoyage et de sécurité...
On parle aussi de la suppression du toit végétalisé pour cause, encore, d’économies.
Enfin il est bon de savoir que les surfaces disponibles de la citadelle sont inférieures à celles du campus. Or, aujourd’hui, sur le campus, il faut calculer au plus juste pour faire passer leurs examens aux étudiants. Comment feront-ils à la citadelle ?
Rien n’est prévu pour un restaurant universitaire.
D’autre part, si jamais on arrive au bout des travaux, qui paiera les "crédits de premier équipement" des bâtiments tout neufs ? Crédit estimé à 1,6 millions d’euros tout de même !

L’affaiblissement de notre université

On vendra une parcelle sur le Campus pour 2,4 M€ (sur une base de 100 € le m2, 24 000 m2). "Cette somme pourrait être affectée à la construction d’un RU" a dit l’université
Autrement dit, pour financer les travaux , l’État / l’université se dessaisit de son patrimoine, à un emplacement important pour ce qui devait garantir son développement futur. L’université n’est-elle pas obligée de venir au secours financièrement d’Amiens-Métropole ?
Les locaux de Saint-Charles forme un vaste ensemble situé au centre-ville d’Amiens, sur lesquels l’Université pourrait réaliser une opération immobilière. Cela servirait à financer la 2e tranche de la Citadelle, financement sur lequel on observe un silence de plus en plus prudent et assourdissant ? Quant à l’intérêt de l’Université dans tout ça, on le cherche encore.
rien n’est prévu pour les crédits de 1er équipement (évalués à 1,6 M€ pour la bibliothèque universitaire), ni pour le déménagement. Qui paiera ?


Le transport public et le stationnement

Aucun stationnement pour les automobiles n’est prévu alors que l’on sait que les parkings du Campus sont déjà bien encombrés. A ce problème, Renzo Piano répond en bottant en touche en affirmant que le tramway viendra pour le résoudre. Mais quand ce tramway arrivera-t-il ? Que feront les étudiants en attendant sa construction ?
Aura-t-on les moyens de faire la citadelle et le tramway puisque l’on nous dit tout le temps qu’Amiens-Métropole n’a pas d’argent et que nous sommes très endettés. Il va bien falloir choisir.
Je pense que le tramway est bien plus rentable, pas seulement en argent car il va créer du lien social en reliant les quartiers entre eux. Il va apporter aussi des avantages en terme d’urbanisme. En fait la vraie question est comment faire en sorte d’abandonner le tramway sans que cela se voit trop ?
Donc vous faites de la « com » autour de la citadelle et de ce projet.
Enfin je demanderai à ce que l’on organise sur ce sujet un référendum d’initiative locale. La semaine dernière en Conseil municipal, on a pu voir, c’est le monde à l’envers, un conseiller municipal de droite réclamer un référendum au sujet du tramway. La réponse du vice-président de gauche a été de tourner cette demande en dérision alors que c’était le cheval de bataille de cette même gauche quand elle était dans l’opposition ! Je rappelle que l’exigence d’une plus grande démocratie locale était au cœur de notre campagne en 2008. Je demande donc à ce que l’on organise au sujet du projet de la citadelle un référendum d’initiative locale.

CONTRE : 2 (les communistes C. MAISSE et M.-H. LOEW)

article du Courrier Picard du 24 mars 2012
Pour ne pas nous répondre, Gilles II utilise l’argument imparable du mépris. Vous êtes si peu que je ne vous réponds même pas ! On voit à quel point il travaille ses dossiers pour les nous les présenter et convaincre les Amiénois !

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