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Appel à ceux qui s’en remettent aux « directions syndicales »
Publie le lundi 20 octobre 2008 par Open-Publishing6 commentaires
Les défaites subies par les travailleurs l’année dernière ont eu pour conséquence de produire un profond malaise. L’échec des journées d’action sectorielle à répétition a enlevé toute légitimité à cette tactique syndicale.
L’action syndicale interprofessionnelle apparaît comme la seule solution de sortir du cycle de défaites dans laquelle nous nous enfermons depuis 1996. Nous comprenons donc pourquoi, depuis quelques mois, de nombreux appels sont diffusés sur internet afin d’interpeller les « directions syndicales ». Des appels qui leur demandent d’organiser une grève interprofessionnelle ou générale. Nous comprenons ces initiatives mais notre courant syndical refuse de s’associer à une telle démarche. Car si elle pose les vrais objectifs, elle s’appuie sur une stratégie non seulement vouée à l’échec, mais surtout dangereuse.

Nous refusons d’interpeller les « directions syndicales » car nous ne leur reconnaissons pas le pouvoir de décider si oui ou non il faut appeler à une grève interpro et reconductible. Car les « directions syndicales » ont assez amené de preuves sur leur volonté justement de ne pas appeler et organiser une telle grève. Quelle est cette stratégie qui nous demande de s’en remettre alors à ces « directions syndicales » ?
Les confédérations ouvrières ne sont pas des entreprises capitalistes ou des institutions bourgeoises. Elles ne fonctionnent ni sur la base du centralisme démocratique, ni sur celui de la démocratie représentative, ni sur celui du management patronal. La démocratie ouvrière repose sur le fédéralisme, inscrit dans les statuts confédéraux. Il appartient donc aux seules organisations souveraines, les syndicats de base, de décider de leurs modes d’action.
Ils s’expriment ensuite à travers leurs organisations interprofessionnelles (UL et UD) et d’industrie (les fédérations) pour collectiviser les prises de décision au niveau national. C’est cela le fédéralisme !
Bien entendu, le fédéralisme est loin d’être respecté dans la totalité des UD et des fédérations, et encore moins dans les instances confédérales. Mais c’est le devoir de chaque militant syndicaliste de faire respecter les statuts démocratiques de son organisation. Interpeller les « directions syndicales » revient de fait à légitimer un pouvoir qu’elles se sont accordé, notamment par la passivité des militants à se battre pour défendre le fédéralisme.
C’est donc dans nos syndicats que doit se discuter la perspective de la grève générale, pour ensuite l’élargir dans le cadre du fédéralisme. Un syndicat est d’ailleurs tout à fait libre de s’exprimer publiquement sur la question.
...la suite sur :
http://www.syndicaliste.fr/spip.php...
Messages
1. Appel à ceux qui s’en remettent aux « directions syndicales », 20 octobre 2008, 23:29, par Xavier Marchand
Ben oui, mais si toutes les bases se décident pour une action unitaire, les Etats Majors suivront.
Ou pas. Et on s’en fout...
Et ça c’est vraiment révolutionnaire. Autogestion. Tout part de la base.
On s’en fout si c’est destiné ou pas à faire bouger les Etats Majors.
On vous dit que ça part de partout, de la base... Ou que c’est sensé le faire, du moins...
Et cette démarche-là, vous devriez la soutenir, ça il faut l’encourager.
Vaut pas le coup d’essayer ?
Ou alors tout le monde continue à trier SES haricots dans SON assiette et c’est reparti comme en 40 :-/
2. Appel à ceux qui s’en remettent aux « directions syndicales », 21 octobre 2008, 08:50
voila ce qui s appelle remettre les choses dans l ordre.
– consultations et decisions a la base !
– revocabilite des directions syndicales .
Makhno
3. Appel à ceux qui s’en remettent aux « directions syndicales », 21 octobre 2008, 17:50, par momo11
C’est quoi une direction syndicale ?Pour l’instant aucune direction syndicale ou pas.En gros a l’ouest rien de nouveau....Fraternelllement.momo11
4. Appel à ceux qui s’en remettent aux « directions syndicales », 21 octobre 2008, 18:01, par Krasucki
Bah ceux qui invoquent comme un dieu qui ne répond pas les "directions syndicales" doivent bien savoir qui elles sont.
S’il faut un chef pour se persuader que seule la grève générale permettra de faire reculer les patrons, et que pour ca faut aller sur le terrain convaincre les salariés....
Faut surtout se retrousser les manches.
5. Appel à ceux qui s’en remettent aux « directions syndicales », 21 octobre 2008, 20:09
vous n’avez pas du comprendre le sens de cet appel aux états- majors syndicaux.
Où avez vous vus que cela était une demande d’autorisation de se mettre en grève qui leur était adresséee ?
Il s’agit justement de leur faire savoir que la base que les salariés
en on assez de leur tergiversation de leur renoncement de leur reculade.
Et de leur silence assourdissant surtout dans la situation actuelle.
Le medef,le gouvernement détruisent progressivement tout les acquis sociaux.
Il n’y aurait plus d’argent pour les retraites,la sécu,les salaires etc
Et pour les banques... Tiens l’état n’est plus en faillite ?
Ils acceptent cela ? On ne les entends pas !
Il méritent eux aussi de se faire botté l’arriere train.
Voila le sens de cet appel !
y.t
6. Appel à ceux qui s’en remettent aux « directions syndicales », 21 octobre 2008, 22:36, par Copas
Et bé on n’est pas sorti de l’auberge !
Il existe quelque chose qui est une réalité supérieure à la logique d’un des dix syndicats concurrents dans la classe ouvrière en France, c’est la bataille pour l"unité dans la lutte des travailleurs.
Les batailles, nécessaires, dans chaque syndicat ne sont contradictoires avec la bataille parallèle pour une lutte unitaire, avec la construction d’organes unitaires en conséquence , qu’en apparence .
Le pouvoir néfaste de chaque bureaucratie dans chaque syndicat se nourrit également par la division des organisations de travailleurs.
L’anti-démocratie et la division sont les deux jambes de la défaite.
Les batailles internes n’ont jamais cessé de se faire dans chaque syndicat, avec les défaites adjacentes. Car elles étaient mal éclairées par les faiblesses de la bataille unitaire.
Les derniers grands succès des travailleurs en France ont fait coïncider structures unitaires d’auto-organisation et démocratie (coordinations de cheminots et d’infirmières) .
Les seules batailles internes n’ont amené qu’au renforcement de la bureaucratie des appareils, des exclusions de masse, d’équipes syndicales expérimentées.
Les deux jambes !
Bataille pour l’unité et des structures unitaires et démocratiques d’auto-organisation seules aptes de rassembler de quoi faire reculer la bourgeoisie.
Bataille dans chaque syndicat pour favoriser ce combat et l’unité inter-syndicale.
Ne pas attendre pour se donner la main dans chaque entreprise.
Ce qui domine au concret doit être cette démarche du concret de refondement du combat des travailleurs pour leurs revendications, leurs résistances et leurs capacités de contre-offensives. Et ça c’est clairement violer la conception diviseuse du syndicat-bunker (bunker vis à vis des autres syndicats, bunker contre les travailleurs, bunker contre l’unité, mais mamours avec le patronat).
L’unité se fait dans la chair des liens fraternels entre travailleurs d’une entreprise, sans entériner les divisions venues d’en haut, forcement bureaucratiques. Un syndicat n’est pas un parti.
la position avancée dans l’article ci-dessus laisse mains libres, de fait, à la division, de fait à chaque bureaucratie, de fait à la fin des fins, à la bourgeoisie qui se rit de ces divisions.
L’unité efficace ça vient toujours d’en bas et entraine comme un torrent les sommets, les balayant si ceux-ci s’y opposent.
Un syndicat n’est pas un parti politique.