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Appel à l’unité des socialistes pour répondre à l’espérance du peuple de gauche
Publie le vendredi 24 juin 2005 par Open-PublishingSignez et faîtes signer : "Appel à l’unité des socialistes pour répondre à l’espérance du peuple de gauche"
Appel du ’8 juin 2005 à l’unité des socialistes
pour répondre à l’espérance du peuple de gauche
Appel lancé par : Henri Emmanuelli (Nouveau Monde), Marc Dolez (Forces
Militantes), Jean-Pierre Masseret (Motion A), Gérard Filoche (NPS).
Pour signer, il suffit de vous connecter au site www.nonsocialiste.fr
ou de répondre à ce mail, avant le conseil national du samedi 9
juillet, en indiquant "Je signe", suivi de vos nom, prénom, adresse (si
vous le voulez bien, merci d’indiquer aussi votre courant du congrès de
Dijon 2003 : NPS, motion A, FM, NM).
Appel à l’unité des socialistes pour répondre à l’espérance du peuple
de gauche
Le 29 mai, malgré le rouleau compresseur médiatico-politique mis en
oeuvre par la pensée dominante, le NON l’a emporté et l’expression du
suffrage universel est sans ambiguïté. Le NON est clairement un vote de
gauche et principalement celui des électeurs socialistes. Les gros
bataillons du OUI, n’en déplaise à la direction nationale du PS, sont
constitués par l’électorat de droite.
Les électeurs de gauche, dans leur majorité n’ont pas voté contre
l’Europe. Ils ont condamné son orientation libérale, ses déficiences
graves sur le plan démocratique et social et sa faiblesse politique.
Ils ont aussi condamné à posteriori un élargissement réalisé dans la
précipitation sans les moyens ni les garanties minimum nécessaires. Ils
ne supportent plus de voir qualifiées de réformes les régressions
économiques et sociales auxquelles les condamne la mondialisation
financière. Ils refusent que l’on remette en cause le modèle social
européen au nom de la faiblesse de la croissance dont la politique
monétaire dogmatique menée par la Banque centrale est la principale
responsable. Ils veulent une Europe forte, dynamique et protectrice :
on ne leur offre que la perspective d’une zone de libre échange
invertébrée, livrée au principe de la « concurrence non faussée »
c’est-à-dire au dumping économique et social. Ils souhaitent une Europe
dynamique et volontariste : on ne leur offre que le spectacle
affligeant d’une discussion budgétaire de bazar.
Ce que nous disions, les opinions publiques en ont pris conscience : le
libéralisme a montré son incompatibilité avec toute politique sociale.
C’est ce que ne nous pardonnent pas ceux qui ont transformé la cause
européenne en instrument de libéralisation forcée.
La victoire du NON résonne comme une superbe victoire politique. Nous
devons le dire et le répéter. Interdire qu’on dénature ou méprise
l’expression du peuple souverain. Notre devoir est d’offrir un débouché
à cette victoire. Pour le socialisme, pour la France et l’Europe.
Porter l’espérance du 29 mai en Europe.
La social-démocratie doit relever le défi de la construction d’une
Europe politique, démocratique et sociale. Le projet constitutionnel a
eu le mérite - même si ce n’était pas précisément l’objectif de ses
concepteurs - de permettre aux opinions publiques de faire irruption
dans le débat. Celui-ci ne doit pas s’arrêter. Il appartient à tous les
progressistes de s’en saisir et de le faire vivre et grandir. Pour
notre part, nous travaillons à l’élaboration d’un manifeste que nous
soumettrons à d’autres socialistes européens désireux comme nous de
rénover la social-démocratie. Nous organiserons un colloque européen
susceptible de rassembler, notamment dans le PSE, toutes celles et ceux
qui veulent élaborer un projet socialiste pour l’Europe. C’est dans la
confrontation démocratique contre le projet libéral que l’Europe
politique parviendra à se structurer et à se donner des institutions.
Nous allons y prendre part avec détermination.
Porter l’espérance du 29 mai dans le pays.
Nous devons offrir une perspective au formidable élan citoyen du 29
Mai. Il nous faut avoir l’ambition d’y puiser de nouvelles forces. Dans
le parti, tout d’abord, il faut que celles et ceux qui manifestent
l’intention de nous rejoindre en aient la possibilité. Si le parti le
refuse, ce qui semble être le cas au regard du verrouillage des dates
d’adhésion, il nous reviendra d’organiser les passerelles nécessaires.
Autour du parti ensuite, en appelant inlassablement au rassemblement de
toute la gauche. Condition nécessaire de la victoire, il doit être
proposé par une démarche conquérante, dynamique et largement ouverte.
Tous les partis et formations qui le souhaitent doivent pouvoir être
associés à l’élaboration d’un contrat de législature négocié sur la
base de leurs propositions respectives. Tous les citoyens qui se
sentent concernés devraient pouvoir être associés démocratiquement, à
la sélection de celle ou de celui qui portera les couleurs de la gauche
le moment venu. Nous ferons des propositions précises en ce sens.
Porter l’espérance du 29 mai dans notre parti.
Nous devons incarner avec force et fierté au sein du PS ce NON de
gauche pour lequel nous avons tant milité. Ayant dit que le oui au TCE
était une erreur historique de la Social-démocratie, nous ne pouvons
accepter que son rejet soit présenté comme « la somme de toutes les
peurs » ou encore comme une « balle perdue de la colère ». Porter les
craintes et les espérances du peuple de gauche n’est pas faire preuve
de suivisme envers le Suffrage Universel, c’est rester fidèle à notre
histoire, imaginer collectivement un avenir conforme à nos valeurs de
liberté, de justice, de dignité et de progrès. C’est opposer une
alternative à un système conservateur hérité du XIX siècle. Défendre
l’emploi, les salaires, les conditions de travail, l’insertion sociale
par le travail, les systèmes de protection sociale, les services
publics, l’égalité, la laïcité, la recherche sans tabous, la
souveraineté populaire face aux dérives oligarchiques, tout cela
constitue notre vocation et notre utilité politique. Nous ne confondons
pas le dumping social, organisé par la mondialisation libérale, qui
oppose les salariés entre eux pour accroître les profits, avec
l’internationalisme, qui est la solidarité des exploités contre le
système. Nous refusons que « le modèle social », déjà si malmené, soit
le bouc émissaire de l’échec des politiques monétaristes et libérales
qui assèchent les fonds publics pour les convertir en profits privés.
Ce refus doit nous mener à un affrontement sans concessions avec la
droite, qui s’apprête à réinventer le contrat journalier et à casser le
droit du travail sans vote à l’Assemblée Nationale.
Installer l’espérance du 29 mai au c¦ur du projet socialiste.
On veut nous imposer un congrès portes et fenêtres fermées : nous devons
répondre à ce défi médiocre en refusant les misérables combinaisons
d’appareils et les calculs personnels. Il faut au contraire laisser
entrer le souffle puissant des aspirations du peuple de gauche dans le
parti d’Epinay aujourd’hui prisonnier de ses propres erreurs. C’est
pourquoi nous demandons que ce congrès ne soit pas imposé dans la
précipitation mais qu’il se déroule dans une période compatible avec un
vrai débat permettant de dépasser, dans la dignité, la fracture
actuelle. C’est dans cet état d’esprit que nous appelons au
rassemblement sans exclusive d’une nouvelle majorité progressiste
offrant une alternative claire au social-libéralisme qui a de plus en
plus de mal à dissimuler sa conversion au libéralisme. C’est ce
qu’attend de nous l’électorat de gauche en général et le nôtre en
particulier. Nul n’ignore les contraintes de la gestion, cependant
elles ne doivent ni justifier l’ambiguïté des objectifs, ni cantonner
l’espérance qu’il nous appartient d’incarner. Nous ne pouvons nous
contenter d’attendre une alternance qui serait fondée sur la
désillusion ou le discrédit de la droite.
Pour un congrès d’espérance, l’unité des différentes minorités
socialistes qui ont mené le combat dès l’origine pour le NON (Nouveau
Parti Socialiste, Forces Militantes, Nouveau Monde) est nécessaire et
dynamisante. Pas d’exclusive, cette unité doit se construire avec tous,
au-delà des diverses contributions, pour une motion commune. Le temps
nous est compté et il importe de se rencontrer, d’annoncer l’objectif
puis de le bâtir d’ici à la date du dépôt de la motion. Dans ce but une
grande rencontre nationale sous forme d’une Université de rentrée les
9, ’0 et ’’ septembre sera convoquée et organisée collectivement par
toutes celles et ceux qui s’engageront dans ce processus unitaire.
Unité est le maître mot : unité de la gauche, unité de tous les
socialistes contre les libéraux , pour rénover le parti, le replacer au
c¦ur du peuple de gauche.
Appel lancé par : Henri Emmanuelli (Nouveau Monde), Marc Dolez (Forces
Militantes), Jean-Pierre Masseret (Motion A), Gérard Filoche (NPS)