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Appel d’un partisan de l’autonomie individuelle et collective
Publie le lundi 6 novembre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Considérant que les habitants d’Oaxaca ont le droit de vivre comme ils le
veulent dans la ville et dans la région qui sont la leur ;
Considérant qu’ils ont été victimes d’une agression brutale des policiers,
des militaires et des escadrons de la mort à la solde d’un gouverneur et
d’un gouvernement corrompus dont ils ne reconnaissent plus l’autorité ;
Considérant que le droit de vivre des habitants d’Oaxaca est un droit
légitime et que l’illégalité est le fait des forces d’occupation et de
répression ;
Considérant que la résistance massive et pacifique de la population
d’Oaxaca atteste à la fois sa résolution de ne pas céder à la menace, à la
peur, à l’oppression, et sa volonté de ne pas répondre à la violence des
policiers et des tueurs paramilitaires par une violence qui justifierait
le travail de souffrance et de mort accompli par les ennemis stipendiés de
la vie ;
Considérant que la lutte du peuple d’Oaxaca est la lutte de millions
d’êtres revendiquant le droit de vivre humainement et non comme des chiens
dans un monde où toutes les formes de vie sont menacées par les intérêts
financiers, la loi du profit, les mafias affairistes, la transformation en
marchandises des ressources naturelles, de l’eau, de la terre, des espèces
végétales et animales, de la femme, de l’enfant et de l’homme asservis
dans leur corps et dans leur conscience ;
Considérant que la lutte globale entreprise au nom de la vie et contre
l’emprise totalitaire de la marchandise est ce qui peut empêcher le peuple
d’Oaxaca de céder à ce désespoir qui sert toujours fidèlement le pouvoir
parce qu’il paralyse la pensée, ôte la confiance en soi, entrave la
faculté d’imaginer et de créer des solutions nouvelles et de nouvelles
formes de lutte ;
Considérant que la solidarité internationale se contente trop souvent de
rabâchages émotionnels, de discours humanitaires et de déclarations
creuses où seule la fatuité de l’orateur trouve un objet de satisfaction ;
Je souhaite qu’un soutien pratique soit apporté aux assemblées populaires
d’Oaxaca afin que ce qui n’est pas encore une Commune puisse le devenir.
Car ce qui est en train de s’ébaucher se situe dans la lignée de la
Commune de Paris et des collectivités andalouses, catalanes et aragonaises
de 1936-1938, où l’expérience autogestionnaire jeta les bases d’une
société nouvelle.
A cette fin, je fais appel à la créativité de chacun pour aborder des
questions qui, sans préjuger de leur pertinence et de leur intérêt, sont
de nature à apparaître, à tort ou à raison, dans la constitution d’un
gouvernement du peuple par le peuple, c’est-à-dire d’une démocratie
directe où les revendications individuelles soient prises en
considération, examinées sous l’angle d’une harmonisation possible et
dotées d’une accréditation collective qui permette de les satisfaire.
– Si tant est qu’il soit possible et souhaitable que les parents des
victimes de la répression et de l’occupation policière se constituent
partie civile contre le gouverneur et les instances responsables des
assassinats et des violences, comment leur garantir un soutien
international ?
– Comment empêcher les emprisonnements, l’action des paramilitaires, le
retour de la région entre les mains sanglantes des corrompus ?
– Au-delà du sursaut d’indignation suscité par la barbarie policière et
mafieuse, comment aider la population d’Oaxaca à donner des garanties
effectives à cette aspiration qu’elle ne cesse d’exprimer : nous ne
voulons plus être en proie à aucune violence ?
– Comment agir en sorte qu’aucune oppression ne s’exerce sur le droit de
vivre des individus et des collectivités attachées à la défense de ce
droit universel ?
– Quel soutien la solidarité internationale peut-elle apporter à la
résistance civile d’Oaxaca en sorte que cette résistance civile devienne
simplement la légitimité d’un peuple à se gouverner directement lui-même
par le recours à la démocratie directe ?
Et dans une perspective de plus longue échéance :
– Si celle-ci le souhaite, comment pouvons-nous aider la Commune d’Oaxaca
à collaborer à l’organisation de l’approvisionnement en nourritures et en
biens d’utilité individuelle et collective ?
– Comment pouvons-nous aider les associations populaires à assurer
elles-mêmes et sans dépendre des pouvoirs "d’en haut" la gestion des
transports, des services sanitaires, de la fourniture en eau, en
électricité ?
– Quel appoint international peut-il être fourni au projet d’"éducation
alternative" qui, après la longue grève des enseignants, s’esquisse en
Oaxaca ?
– Ne se trouve-t-il aucune association scientifique qui puisse faciliter
le développement d’énergies naturelles et non polluantes dans la région
d’Oaxaca ? Le but serait double. D’une part, éviter que celles-ci soient
implantées autoritairement au profit de l’Etat et des multinationales
comme cela s’est passé dans l’isthme. D’autre part, rappeler que la
préoccupation énergétique et environnementale n’a de sens pour nous que
dans sa relation avec l’autogestion. Car mises au service de communautés
autogérées, elles ne permettent pas seulement de se rendre indépendants
des mafias pétrolières et technologiques, elles instaurent peu à peu cette
gratuité que leur caractère renouvelable et leur source inépuisable
garantissent, une fois couverts les frais d’investissement. Et cette idée
de gratuité des énergies, qui implique aussi la gratuité des moyens de
transport, des soins, de l’éducation, est, plus encore qu’une arme absolue
contre la tyrannie marchande, le plus sûr garant de notre richesse
humaine.
Chaque fois qu’une révolution a dédaigné de considérer comme son objectif
prioritaire le soin d’améliorer la vie quotidienne de tous, elle a donné
des armes à sa répression.
Messages
1. > Appel d’un partisan de l’autonomie individuelle et collective, 6 novembre 2006, 11:17
Merci de votre appel et de votre lucidité.
La connaissance partielle de la problematique de l’association scientifique qui puisse faciliter le développement d’énergies naturelles et non polluantes,me fait penser que la solution pratique est plus a Cuba et au Venezuela peut etre au USA qu’en Europe .Nous sommes tres en retard et encore quasiment sous developpés sur ces questions
non du fait de manque de competences mais du poids des lobby qui empechent encore des alternatives concretes a des couts abordables.
En tout cas si vous rencontrez cette association scientifique qui puisse faciliter le développement d’énergies naturelles et non polluantes,merci de nous en faire part.