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Après les élections israéliennes

Publie le vendredi 13 février 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Le MRAP

Les résultats des élections israéliennes du 10 février 2009 confirment
les prévisions de glissement à droite du corps électoral d’Israël dont
le Likoud est le principal bénéficiaire.

Ils confirment également un mouvement de fond dont tire bénéfice "
Israël Beteinou ", formation raciste et xénophobe d’Avigdor Lieberman
(15 députés) révélant que l’influence de ce parti n’est pas un élément
conjoncturel mais structurel.

Les électeurs ont bien donné la priorité aux questions de sécurité
relégant au second plan des préoccupations de la population la crise
économique et sociale .

Si le parti Kadima, arrivé en tête devançant d’une voix le Likoud, a
revendiqué la constitution du gouvernement, il n’en reste pas moins que
le Likoud de Benyamin Netanyahou avec les partis religieux extrémistes
et l’extrême droite est mieux à même d’y parvenir, même si Tzipi Livni
lui a proposé de la rejoindre au gouvernement et a déclaré tout faire
pour " qu’Israël reste un Etat juif et démocratique ".

Cependant un gouvernement essentiellement de droite formé par le Likoud et " Israël Beteinou "et le parti ultrareligieux Shass représenterait
la pire des solutions. Otage d’ "Israël Beteinou " , la coalition serait
porteuse d’une politique dangereuse tant au niveau national, avec la
stigmatisation agressive des Arabes israéliens, qu’au niveau international.

Pour le MRAP, quelle que soit la formation du gouvernement, une
certitude s’impose, la situation internationale ne connaîtra pas
d’amélioration notable.

Confirmés dans leur intransigeance par ces résultats électoraux, et
alors même que certains veulent rendre irréversible la situation sur le
terrain en Palestine - les partis pouvant prétendre à exercer le
pouvoir ne sont guère susceptibles de vouloir réorienter la politique
israélienne vers une solution négociée dans le respect des droits
fondamentaux du peuple palestinien, une politique qui a montré ses
limites avec la guerre impitoyable contre Gaza.

Le MRAP exprime sa profonde inquiétude quant aux répercussions du
scrutin sur les négociations de cessez le feu qui se déroulent
actuellement en Egypte, et attire l’attention sur une paralysie annoncée
du processus de paix qui affaiblira encore plus l’autorité du président
Abbas tout en validant la politique d’intransigeance du Hamas.

Inquiétude également quant à la situation avec l’Iran, alors que le
président Obama semble vouloir éviter une confrontation directe, un
gouvernement israélien pris en otage par ses extrémistes représenterait
un obstacle majeur à une amélioration des relations avec l’Iran voire
un risque lourd de menaces pour la paix dans toute la région.

Les pressions sur Israël doivent donc redoubler. Attendre la formation
du gouvernement et les premières mesures pour juger des intentions du
futur gouvernement israélien, c’est vouloir s’illusionner et participer
sans aucun doute à une démobilisation citoyenne dont profitera le
gouvernement israélien quel qu’il soit.

Le MRAP tient à rappeler qu’aujourd’hui comme hier, la sécurité d’Israël
et de ses citoyens passe par la création d’ un Etat palestinien conforme
aux résolutions de l’ONU.

Paris, le 12 février 2009

Messages

  • Le MRAP est-il prêt à organiser un boycott d’Israël pour contraindre ce pays :

    - à respecter le droit international et à se retirer des territoires qu’il a conquis par la guerre (en violation de la Charte de l’ONU)

    - mettre fin à sa politique d’aparteid à l’encontre de ses citoyens identifiés comme "arabes" ou autres.

    Le MRAP est-il décidé à être un Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples ?

    • Tiens, pas de réponse de la part du MRAP §

      même si Tzipi Livni lui a proposé de la rejoindre au gouvernement et a déclaré tout faire pour " qu’Israël reste un Etat juif et démocratique ".

      Cependant un gouvernement essentiellement de droite formé par le Likoud et " Israël Beteinou "et le parti ultrareligieux Shass représenterait la pire des solutions. Otage d’ "Israël Beteinou " , la coalition serait porteuse d’une politique dangereuse tant au niveau national, avec la stigmatisation agressive des Arabes israéliens, qu’au niveau international.

      Avec ce qui vient de se passer en Israël, on ne peut plus affirmer que les citoyens israéliens ne sont pas concernés ni responsables par ce virage à l’extrême-droite, ni par l’emprise de la religion sur la démocratie, qu’ils ont permis par leur vote ou leur abstention. Ce choix est tellement grave, d’un nouveau gouvernement choisi par la volonté de Peres (qui en portera les conséquences devant l’opinion publique internationale), qu’il devra aller jusqu’au bout de sa logique d’extrémisme, justement pour montrer au monde qui ne veut pas encore l’admettre qu’Israël n’est pas un état démocratique, loin s’en faut, et que s’il touche aux citoyens israéliens arabes, c’est sa propre survie qu’il met en suspens. De nombreux états dans le monde regardent vers le Proche-Orient et rien ne sera plus comme avant, même pas son histoire de sécurité.

      Mais attention de ne pas faire l’amalgame entre Judaïsme et sionisme, le premier se référant au Livre, vivant partout dans le monde, adapté à toutes les cultures, quand le deuxième se réfère à la terre essentiellement, et le pire est quand ce dernier s’appuie sur le premier comme prétexte pour recréer "le grand Israël" qui remonte à plus de 3 000 mille ans. C’est comme si on voulait faire renaître le temps des pharaons ! Vous voyez un peu ? Un mythe, une folie, un esprit dérangé ? Faire d’Israël une sorte de "sanctuaire" c’est pire que la folie, c’est refuser la vie, l’évolution, c’est se laisser emprisonner vivant dans un monde souterrain hors de la lumière et de la vie, c’est imposer le néant.