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Après sarko ... Lula (tribune de genève)

Publie le vendredi 7 décembre 2007 par Open-Publishing

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Nicolas Sarkozy, un médiateur de plus pour la Colombie ?
OTAGES | 00h00 Le président français s’implique pour la libération d’Ingrid Betancourt. Mais la guérilla et le gouvernement sont-ils vraiment prêts à faire des concessions ? De nombreux médiateurs s’y sont déjà cassé les dents.
GUSTAVO KUHN | 07 Décembre 2007 | 00h00

Nicolas Sarkozy sait visiblement éviter les pièges diplomatiques. Le président colombien Alvaro Uribe l’a mis dans une posture délicate, mardi, en suggérant que son homologue français pourrait l’accompagner dans la jungle pour rencontrer les rebelles des FARC et négocier la libération des otages. L’Elysée a d’abord dit que Nicolas Sarkozy ne voulait pas se laisser « instrumentaliser », avant de reprendre immédiatement l’initiative.

Message radio
Nicolas Sarkozy a habilement contourné le pouvoir colombien, en lançant un message radio-phonique aux personnes retenues par les FARC. Ainsi qu’un appel télévisé à l’attention de Manuel Marulanda, le plus haut responsable des rebelles colombiens, -l’exhortant à accomplir un geste humanitaire en laissant partir la Franco-Colombienne Ingrid -Betancourt, enlevée il y a bientôt six ans.

L’initiative de Sarkozy a été saluée par l’entourage des otages, et donnera sûrement du baume aux coeurs à ces derniers s’ils l’entendent du fond de leur jungle. Mais l’intervention du président français fera-t-elle vraiment avancer les négociations sur un « échange humanitaire », soit la libération des 45 otages « politiques » détenus par les FARC contre 500 guérilleros emprisonnés ? Tout le monde l’espère. Mais la prudence est de mise. Les deux camps se livrent une guerre sans merci. Et ils ont beau dire qu’ils cherchent à trouver un accord, aucun des acteurs ne semble prêt à faire la moindre concession. D’autant que Nicolas Sarkozy n’est, de loin, pas le premier -acteur international à essayer de débloquer la situation.

Longue liste
L’ONU, le Vatican et le Brésil sont déjà intervenus par le passé. Sans grand résultat. Des négociateurs envoyés par la Suisse, la France et l’Espagne ont, eux aussi, travaillé pendant de longues -années à rapprocher les deux camps. Les trois pays ont d’ailleurs annoncé vendredi dernier qu’ils « maintiennent à dis-position leurs services pour la recherche d’une solution humanitaire qui mette fin à ce drame ».

Cette année, c’est le président vénézuélien Hugo Chavez avec l’aide de la sénatrice colombienne d’opposition Piedad Cordoba qui s’est glissé dans le costume du médiateur. Avant d’être abruptement écarté par Alvaro Uribe le mois dernier, au grand dam des proches des victimes qui estiment que jamais auparavant les choses n’avaient autant avancé.

Alvaro Uribe a ensuite expliqué qu’il ne veut plus de « médiateur » et que le gouvernement prenait lui-même la question en main. Mais le président colombien n’en a pas moins redoublé d’efforts pour impliquer la communauté internationale dans la libération des otages. La presse de son pays révèle ainsi qu’il a téléphoné à onze de ses homologues en l’espace de quelques jours. Il s’est notamment entretenu avec les présidents des Etats-Unis, du Mexique, du Brésil et de l’Argentine. Et selon la presse latino-américaine, c’est au tour du Brésilien Lula de tenter sa chance. Son conseiller international a en effet annoncé que le Brésil allait -« offrir ses bons offices » ces -prochains jours.