Arafat aux frontières de la mort

Le président palestinien Yasser Arafat n’est "absolument pas" en état de mort cérébrale mais dans un coma réversible "entre la vie et la mort", a déclaré vendredi sur RTL Leïla Chahid, la déléguée générale de la Palestine en France.

Yassar Arafat était vendredi "entre la vie et la mort", a affirmé la déléguée générale de Palestine à Paris Leïla Chahid, démentant toutefois qu’il soit en état de "mort cérébrale".

"Je démens catégoriquement", a indiqué Mme Chahid, les informations, de source médicale française, selon lesquelles M. Arafat, 75 ans, était depuis jeudi en état de mort mort cérébrale, et se trouvait dans un état de niveau 4, c’est-à-dire irréversible.Il est "entre la vie et la mort", mais "il peut se réveiller ou ne pas se réveiller", a-t-elle dit, soulignant que l’état de coma "est un état où l’on peut rester longtemps et dont on peut sortir".

"C’est un coma réversible parce qu’il a été anesthésié pour pouvoir avoir les examens que demande la médecine générale, ça veut dire l’endoscopie, la coloscopie, la biopsie de la moelle épinière parce que nous n’avons pas de diagnostic. Les médecins n’ont pas de diagnostic. Tous les organes vitaux fonctionnent. N’ayant pas de diagnostic, et ne trouvant aucune pathologie depuis six jours qu’ils ont fait tous les examens, il est évident que ça peut prêter à confusion", a ajouté Mme Chahid.Mme Chahid a encore affirmé que M. Arafat "avait ouvert les yeux" et "souri", lors de la visite que lui a rendue jeudi le président Jacques Chirac.

La représentante palestinienne a également vivement critiqué les medias israéliens pour avoir annoncé jeudi la "mort" du président palestinien, ce qui a entrainé une confusion politico-diplomatique tout l’après-midi de jeudi."Je suis malheureusement obligée de vous dire qu’Israël entretient la désinformation puisqu’il annonce déjà hier à 14h le décès du Président, ce qui incite le Président américain à lui souhaiter que le bon Dieu accueille son âme au paradis", a souligné Mme Chahid.

Jeudi également, un porte-parole militaire français avait démenti que M. Arafat soit décédé au service de réanimation de l’hôpital d’instruction des Armées Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine), où il est hospitalisé depuis le 29 octobre."Sa situation clinique est devenue plus complexe (...) Il a été transféré mercredi après-midi dans un service adapté à sa pathologie", avait cependant indiqué le médecin général Christian Estripeau, chargé de la communication du Service de santé des Armées.De nombreux messages de sympathie et de solidarité sont néanmoins parvenus à M. Arafat et aux Palestiniens.

"En premier lieu, nous avons exprimé notre solidarité avec le peuple palestinien", a indiqué le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Bernard Bot, lors du Sommet européen de Bruxelles jeudi."Nous avons émis l’espoir aussi que, dans la période à venir, nous puissions travailler avec une direction légitimée, avec une nouvelle direction de l’Autorité palestinienne et que cela nous mènera sur la voie de la paix au Proche-Orient", a-t-il ajouté.

Interrogé par un journaliste qui lui présentait M. Arafat comme décédé, le président américain George W. Bush a déclaré : "Nous continuerons à travailler pour un Etat palestinien libre en paix avec Israël".De son côté, Israël qui a empéché depuis près de trois ans M. Arafat de sortir de son quartier général de Ramallah, en grande partie détruit, se dit déterminé à empécher le président palestinien d’être enterré à Jérusalem, la ville où il rêvait de prier.Jeudi, la présidence du Conseil israélien a affirmé qu’elle s’opposerait à ce que M. Arafat soit inhumé sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem-est

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