ArcelorMittal : "crise pour les salariés, bénéfices pour les actionnaires"

ArcelorMittal : "crise pour les salariés, bénéfices pour les actionnaires"

Un délégué central CFDT d’ArcelorMittal s’est dit "scandalisé" mercredi par l’annonce d’un plus grand nombre de suppressions d’emplois au sein du groupe sidérurgiste - plus de 9.000 dans le monde -, intervenue en même temps que celle de bénéfices de 9,4 mds de dollars en 2008.

"Je suis scandalisé parce que ce qui attire mon attention ce sont les 7 milliards de dollars qui vont être redistribués en dividendes (...) j’ai envie de dire la crise c’est pour les salariés et les bénéfices pour les actionnaires", a déclaré sur France Inter, Edouard Martin, délégué central CFDT.

"En période de situation exceptionnelle, il aurait fallu prendre des mesures exceptionnelles, et notamment en donner moins aux actionnaires, et pouvoir garantir les investissements nécessaires et indispensables pour être prêt lorsque la reprise sera là", a poursuivi M. Martin. ArcelorMittal a annoncé mercredi que le nombre de suppressions d’emplois dans le monde dépasserait finalement le chiffre initial de 9.000 (dont 1.400 en France), car les mesures de départ qui ciblaient les fonctions non productives ont été étendues à la production.

Le groupe sidérurgiste a aussi présenté ses résultats 2008 avec des bénéfices en baisse de 9% par rapport à 2007, mais qui s’élèvent néanmoins à 9,4 mds de dollars (6,4 mds EUR). ArcelorMittal a indiqué qu’il baisserait son dividende à 0,75 dollar par action pour 2009, après avoir en 2008 versé 7 milliards à ses actionnaires, dont 4,4 sous forme de rachat d’actions.

Le groupe compte accélérer son plan d’économies de 5 milliards de dollars sur cinq ans, en atteignant 2 milliards de réductions de frais dès 2009, notamment du fait des compressions d’effectifs. "On a le sentiment d’avoir été abusés (par le président de la République qui avait formulé sur le site de Gandrange même un certain nombre d’engagements), il s’est servi de nous, il s’est fait un coup de pub sur notre dos (...) et on ne lui laissera pas l’opportunité de venir se refaire une santé médiatique sur notre dos, nous ne sommes pas des jouets, nous sommes des êtres humains", a également déclaré M. Martin en déplorant les "promesses non tenues" de février 2008 du président de la République.

http://tageblatt.editpress.lu/news/118/ARTICLE/11282/2009-02-11.html