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Areva confirme l’arrivée du plutonium anglais

Publie le vendredi 28 mars 2008 par Open-Publishing

28/03/2008 :

Du plutonium provenant d’Angleterre arrivera prochainement à Cherbourg. Un transport hautement dangereux qui inquiète les associations de protection de l’environnement.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ainsi qu’Areva, exploitant des usines de La Hague, ont confirmé hier, à Cherbourg, qu’un transport de plutonium devait arriver prochainement dans le port du Cotentin. L’information avait été révélée par l’association Greenpeace début mars. Cette matière hautement toxique provient de l’usine de Sellafield, en Angleterre. Usine arrêtée depuis deux ans.

Thomas Houdré, nouveau chef de la division de Caen de l’ASN, confirme que les opérations se dérouleront en trois étapes. D’abord, l’acheminement par bateau sur la Manche, et l’entreposage « pour quelques semaines », des colis à la Hague. Seconde étape : le reconditionnement des étuis de plutonium, toujours dans La Hague, puis la réexpédition vers l’usine de fabrication de combustible Mox, dans le sud de la France. Officiellement, l’autorisation de ce transport a été délivrée le 1er février 2008.

Pour traverser la Manche, l’oxyde de plutonium sera conditionné selon les normes habituelles : une boîte, un étui, un conteneur interne et un conteneur externe. Le tout résiste à des chutes importantes et à une chaleur de 800°C. Cette matière « valorisable », qui n’est pas considérée comme un déchet par la réglementation, entrera dans la composition de combustible destiné aux centrales nucléaires de clients étrangers d’Areva. Les déchets ultimes, provenant de cette transformation, retourneront en Angleterre, comme l’exige la loi.

Cependant, aucune information n’a filtré sur la date de ce transport, sur les quantités et sur le montant du contrat. Plusieurs points inquiètent les associations de protection de l’environnement. Greenpeace s’étonne que le transport soit effectué à bord de « l’Atlantic Osprey, un vieux ferry de troisième main, à simple coque et simple motorisation ».

Transport sécurisé

Le porte-parole de l’organisation, Yannick Rousselet, s’étonne aussi que le « gendarme du nucléaire » ait donné son autorisation. « Deux inspections ont montré des problèmes de soudures sur des trappes, à l’usine de La Hague, pouvant avoir des conséquences sur le conditionnement de ces matières. » Réponse de l’ASN : « Pour nous, c’est réglé. Tout est conforme. »

Reste que ce transport, inhabituel, ne se fait pas dans la plus grande transparence. Question de sécurité. « C’est donc que la sécurité ne serait pas parfaite ? » ironisent les associations. « Le nombre de situations d’accident est extrêmement limité », rassure l’Autorité de sûreté nucléaire. Un avis que ne partagent pas les associations : « Sur le papier, c’est parfait, mais sur le terrain, c’est une autre paire de manches. »


Recadrage dialectique, Ouest France aurait pu le faire, aurait du le faire !

« Cette matière hautement toxique provient de l’usine de Sellafield, en Angleterre ; Cette matière « valorisable », qui n’est pas considérée comme un déchet par la réglementation »

Sans plus de commentaires ! Du toxique pas toxique Boris Vian n’aurait mème pas osé.